Les plaines de Blanchepierres

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Gwalchaved
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Les plaines de Blanchepierres

Postby Gwalchaved » Fri 22 Jan 2016, 20:35

Ce premier post est destiné à que ceux qui savent faire le transfert puissent le faire ici. Merci à eux
» N’oubliez pas que la terre aime à sentir vos pieds nus et que le vent aspire à jouer avec vos cheveux »

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Maniel
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Re: Les plaines de Blanchepierres

Postby Maniel » Fri 22 Jan 2016, 21:10

Maniel wrote:Je note :) suis un peu débordée pour le moment, je tâcherai de mettre le "tout sur les concessions" ce weekend.

ici : Quid des anciens sujets sauvegardés de l'anciens forum ?



Il manque peut-être les quelques derniers messages, mais je n'ai pas le temps, comme dit, de m'occuper de ça dans le forum pour le moment. J'attends aussi une réponse d'Eowyn à mon courrier de mercredi.

En attendant, ça fera de la lecture pour ceux que ça intéresse (attention, c'est tout de même plus de 150 pages en équivalent word).
https://www.dropbox.com/s/zwhhojcvudum4 ... .docx?dl=0
Joue depuis le : 2014-01-07 (7janvier) 15:10:07
25 personnages sur Fiergrue (non ce n'est pas un record !).
Mais non, mais non, je ne sommes pas du tout schizophrène :lol:

Mmmmh. Oui, irl, je suis une fille.

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Eowyn
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Re: Les plaines de Blanchepierres

Postby Eowyn » Sat 23 Jan 2016, 14:10

Dans le post ci après suite de la Dropbox ainsi qu'un épisode supplémentaire par rapport au dernier épisode de l'ancien forum
« Nul ne peut atteindre l’aube sans passer par le chemin de la nuit. »
05 janvier 2013
Khalil Gibran

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Re: Les plaines de Blanchepierres

Postby Eowyn » Sat 23 Jan 2016, 14:28

Dans la salle du banquet chacun devisait des décisions qui avaient été prises suite à la réunion du conseil de la veille. Si le sort des deux pirates du sud se jouerait dans les jours à venir quand ils seraient amenés ici face à Eowyn, celui des quatre autres était scellé. Ils appartenaient de près ou de loin au pays, l'un était mi-premier mi de ceux du nord et tous avaient, en pleine conscience, agis contre les lois de leur pays qui devait s'appliquer telle que les bréhons l'avait faite. Ils perdaient leurs prix de l'honneur et plus que la mort il perdait le droit de vivre comme de mourir sur le territoire qui les avaient vu naître. Aussi avait-il été décidé qu'ils seraient liés dans quatre barques et que celles-ci seraient remises à la mer au nord du pays où la terre s’arrête. La mer déciderait de leur vie ou de leur mort et tout en chacun connaissait les histoires vrai de ceux qui en avaient réchappé et avait passé leur vie à regagner leur prix de l'honneur à fonder un foyer et même, pour certains à avoir retrouvé, au moment de passer vers l'ailleurs, un statut plus important que celui qu'ils avaient vingt-cinq ans plutôt.

Dans le cas présent, avec la froidure de cette mer au début du printemps elle qui n'était jamais chaude, personne n'envisageait qu'ils avaient la moindre chance de penser à autre chose qu'au destin funeste qu'ils s'étaient eux même forgés.

La salle fibrait des chants de chacune des nations, tandis que les plats les plus improbables passaient et que chacun s’émerveillait des goûts et des odeurs. Ce fut un long moment de paix et d'harmonie pendant lequel les liens se resserrèrent, pendant lequel chacun remettait son avenir entre les mains de ce ou ceux en quoi ou en qui il croyait se tournant résolument vers un avenir qu'il restait à conquérir puis a rebâtir. Olaf et Drusila étaient subjugués moins par les plats que par les saveurs, pas tout a fait par les chants qui les surprenaient mais par l'entente qui régnait et que même dans la prospérité de Fauconia ils n'avaient pas connus. Olaf avait pris la main de Drusila et la serrait, il savait comme elle qu'ils avaient trouvés ici ce qu'ils cherchaient depuis toujours et qu'ils avaient tenté de construire là-bas. Si là-bas ils avaient établi les bases du futur qu'ils souhaitaient, ici ils en trouvaient la suite logique et l'accomplissement. Drusila regardait Eowyn, elle était belle et à cet instant elle vit toute la souffrance que cette dernière avait endurée, tous les efforts qu'en une si courte vie elle avait dû déployer pour être ce qu'elle était aujourd'hui. Eowyn tourna son visage vers elle et lui sourit sachant que ce qu'elle laissait voir d'elle, à ceux qui pourraient le lire, était la plus belle preuve d'amitié et de confiance qu'elle ne pourrait jamais donner. Les deux femmes se sourirent puis retournèrent à leur environnement immédiat, une larme coulait dans le cœur d'Eowyn, une larme coulait sur la joue de Drusila.

Une semaine passa en préparatif divers avant que n'arrive le jour du jugement. Puis le jour arriva, les deux prisonniers issus des peuples pirates du sud étaient arrivé la veille les yeux bandés, les oreilles obstruées avec de la cire tiède. Le soleil était au quart de sa révolution quand ils furent amenés devant un conseil restreint. Là on leur ôta bandeau et bouchons d'oreilles. Ils portaient beau et se tenait avec morgue devant le conseil. Ils savaient ne rien avoir à perdre aussi avaient-ils décidés de faire face comme ils l'avaient toujours fait devant plus faible ou plus forts, ils étaient à la fois des rapaces et des charognards et ne reconnaissaient qu'à ceux de leurs races le droit de les côtoyer.

Sahale pris la parole : - Vous êtes ici devant vous pour répondre des méfaits que vous avez accompli sur les terres de ce pays et...
L'un des pirates lui coupa la parole sans attendre – nous n'avons rien fait que celui qui à le pouvoir dans ce pays ne nous ai pas autorisé à faire, vous vous opposez à lui et n'êtes pour moi pas légitimes, lui m'aurait encensé vous vous me jugez, vous n'en avez aucun droit.

Se comporter ainsi devant celui qui présidait le conseil aurai valu à quiconque était originaire de ce pays une amende immédiate d'un kamal soit l'équivalent d'une vache laitière mais qu'attendre de ces étrangers qui n'avait pour loi que la leur propre en fonction des événements.

Pizzi Mato intervint alors après avoir demandé, du regard, l'assentiment de Sahale. Pizzi Mato faisait ici office de bréhon.

- Celui qui comme vous dites détiens le pouvoir le fait en dehors des règles du Senchus-Mor et devra en répondre. Celui qui pour son pouvoir personnel asservit le peuple qu'il dirige ne peut se prévaloir du pouvoir, y compris si la force momentanément lui permet de l'imposer aussi …

Le deuxième pirate comme son coreligionnaire coupa la parole à Canhanpa Pizzi Mato en marquant nettement du regard et du geste son mépris pour son interlocuteur.

- Tu radotes homme des bois, ta loi est celle des vaincus et je te dénie le droit de nous juger.

Calme Canhanpa Pizzi Mato leva la main pour faire cesser le brouhaha qui s'élevait dans la salle devant les manières des deux pirates.

- Vous avez raison et vous avez tort. Vous avez raison car, en effet, vous n'êtes point de chez nous et vous obéissez à un être qui a renié les principes même des peuples qui composent ce pays. Mais vous avez tort car ce cas est prévu dans nos lois.


- Nous n'avons que faire de vos lois dirent les deux lanfarts dans le même instant

- Nos lois repris Canhanpa Pizzi Mato précisent que le règlement de ce genre d'affaire doit se régler au travers d'un duel judiciaire qui vous opposera à une personne désignée pour cela. Vous serez armés et vétu selon vos modes et si vous êtes vainqueur vous serez libéré la où nous jugerons que cela est le plus compatible avec la sécurité de nos peuples.


Une voix du côté droit de la salle s'éleva – Je suis cette personne et je vous affronterai ensemble.

La stupeur se lut sur les traits des pirates au son de la voix ils se tournèrent ensemble vers Eowyn se regardèrent et éclatèrent de rire. - Nos lois, reprit l'un deux goguenard, est que les filles sont bonnes pour le lit et la cuisine si elles sont de chez nous bien que certaines puissent faire illusion au combat, mais nous ne les affrontons pas sinon au lit, serait-ce la le champ clos que tu nous proposes ? Et ils rirent de plus belle.

Calme Eowyn repris – je ne peux que vous opposer vos propres paroles, Nous n'avons que faire de vos lois et puisque vous aimez vous prévaloir de la loi du plus fort, il se trouve que vis-à-vis de vous à cet instant c'est nous qui le sommes. Aussi nos lois seront appliquées comme elles le doivent. Soyez conscient que cela est à votre avantage, car d'habitude celui qui torture et tue un ennemi prisonnier ou qui que ce soit qui ne peut se défendre est mis à mort dans l'instant. C'est ce que vous ou vos pères avaient fait en torturant l'ancienne Reine de ce pays.


L'assemblée s'agita car peu de gens connaissaient la vérité sur la fin de la mère d'Eowyn et elle-même ne le savait que depuis peu. Le regard qu'échangèrent les deux guépins fut éloquent, ils savaient.

- La loi précise aussi que chacun des adversaires connaisse le nom de celui qu'il affronte. Je suis Eowyn d'Aïgue or Niss Dalh Lihb ov Via, fille de Medb la vertueuse que les vôtres ont torturé et d'Ailill Môr le juste que les vôtres ont contribué à tuer. Je vous écoute.

Contre toute attente et visiblement sur de l'emporter les deux pirates se regardèrent puis répondirent l'un après l'autre.

- Je suis Umbarth Gan Ning d'Al Vosia la rouge
- Je suis Alvr Erling Becker de Thios

Pizzi Mato repris la parole – ainsi ont parlé ceux qui vont s'opposer. Le combat aura lieu demain à mi-chemin entre le lever du jour et l'instant où le soleil marquera le milieu de sa course. Le vainqueur sera ceux, celui ou celle qui sera toujours en mesure de se battre, il est du choix de chacun de savoir s'il laisse ou pas la vie sauve à son adversaire, les circonstances commanderont. Mais, si dans l'un ou l'autre des camps le dernier défenseur vivant se retrouve dans l'impossibilité de continuer la lutte son adversaire devra lui laisser la vie sauve sous peine d'être exposé lié aux varg, la nuit qui suivra le combat.

Eowyn tourna les talons et sorti de la salle non sans entendre les quolibets que les deux pirates lui lançaient, s'attirant la réprobation générale. Se tournant vers Sahale et Pizzi Mato, l'un deux cria alors qu'ils étaient reconduis vers leur lieu d'isolement – Vous laissez vos femelles se battre pour vous et vous vous étonnez d'être des vaincus !! et l'autre rajouta – Nous ne la tuerons, ou pas mais elle ne servira plus à personne hahahaha !!!


Après être sortie de la salle, Eowyn se dirigea vers le logement qui lui avait été attribué à Gwalchaved et à elle. Alors qu'elle préparait ses affaires, la porte s'ouvrit et Gwalchaved entra. Sans un mot il se mit en devoir de l'aider à préparer ses vêtements et son armure et vérifia que rien ne manquait. Une fois prête, Eowyn se tourna vers lui il y avait de la fierté dans son regard et un remerciement muet pour sa présence à cet instant. Il ne dit rien et avait du mal à calmer son angoisse. Il savait que Eowyn n'avait pas le choix et qu'il n'y avait pour elle pas d'autre voie, à elle de montrer que les années d'enseignements étaient assimilés et qu'elle était digne d'être celle sur qui pouvait reposer un possible pouvoir, qu'elle incarnait bien la succession possible de ses parents morts.
Ils descendirent dans la salle commune et Eowyn pris le repas, le dernier avant le combat, qui était celui que l'on préparait en une telle circonstance. Il était fait pour donner de la vigueur, pour permettre d'avoir son corps et son esprit tout entier tourné vers le combat, le reste se préparait là où elle se rendrait une fois le repas pris. Là-bas elle ne pouvait emmener qu'à boire, là bas elle devait purifier son corps et son esprit.

Accompagnée de Gwalchaved elle rejoint les sources d'eau chaude et de là une pièce de méditation et de purification, elle y passerait selon le rituel le reste de la soirée, la nuit et le début de la matinée avant que de revêtir son armure et de se rendre sur le lieu du combat, sorte de grande arène que l'on pouvait couvrir en cas de mauvais temps. Sur place devant l'entrée de la pièce de méditation, Gwalchaved déposa l'armure dans une niche préparée à cet effet qu'Eowyn demain ouvrirai de l'intérieur pour s'en revêtir. Elle fit de même de ses armes puis se tourna vers Gwalchaved, lui pris les mains et l'embrassa

- Quel que soit le sort qui m'est réservé, tu es et resteras ce que la vie m'a donnée de mieux dit-elle avec fierté. Puis elle se retourna, non sans avoir serré très fort les mains de son fiancé, et entra dans la pièce.

On entrait pas directement dans la pièce de méditation, il fallait tout d’abord se dévêtir dans un premier local, puis passer dans un deuxième et la, longuement se laver et réaliser des ablutions particulières. Alors, alors seulement pouvait-on entrer dans la pièce de méditation et entamer le voyage qui mènerait celui qui le suit jusqu'à la clairvoyance par l'abandon, par le renoncement à ses attaches sur cette terre. Une fois parvenu à ce stade le guerrier était près à se présenter devant ceux qui l'ont précédé pour que ceux-ci le jugent, lui montrent ses succès et lui montrent ses fautes afin qu'il en prenne conscience et soit en mesure de ce corriger pour le combat à venir. Ensuite, si le guerrier perdait, il viendrait s’asseoir à la droite de celui qui les voyait tous, s'il gagnait il obtenait une place à sa gauche qu'il rejoindrait le moment venu. Le guerrier aurait ainsi terminé le cycle du combattant, car le combat de justice plus encore que celui vécu lors d'une bataille donnait à celui qui en sortait vainqueur après ce rituel une dimension et une aura que rien ne pourrait plus lui enlever tant au sein des premiers que de ceux du nord.

Eowyn procéda selon les usages et vécu pendant ce temps si court et si long le plus grand voyage de son existence, elle se présenta, écouta ce que son grand-père, son oncle et ses parents lui dirent, elle écouta celui qui les voit tous. Son septième sens était partout présent, ouvert, à l'écoute, il en prit une autre dimension. Elle vit ce qui devait être dévoilé, elle ressenti ce qu'il n'était pas encore temps qu'elle sache, elle devint la flèche, elle devint l'arc, elle devint celui qui manie l'arc, elle devint la cible et elle devint ce bref espace de temps qui relie les uns aux autres. Enfin elle devint tout cela à la fois.

Elle se leva et pris la chemise sacrée de celui qui a fait le voyage, la revêtit. Elle revêtit le vêtement rembourré qui devait amortir les coups, les pièces de mailles qui protégeaient les endroits non couvert par l'armure et enfin son armure favorite solide et légère de cuir wyverne. Ses gants qui se prolongeaient vers les avant bras et renforçaient la protection de cette partie du corps portaient des pointes sur le dos comme sur chaque phalange. Les spalières enveloppaient le dos de l'armure pour le renforcer tandis que l'intérieur des coudes, des poignets, des genoux et les tendons d’Achille étaient renforcés de cuir chimérique et nocturiel. Elle posa sur sa tête un casque à bavière de cuir et de métal qui représentait une tête de lion jaune à la crinière bleue qui lui permettait de bien voir et de respirer amplement. Sur son armure du côté gauche elle passa on bouclier oblong qui la protégeait de l'épaule à la main et était un peu plus large vers le bas protégeant les côtes et la hanche suivant comme on le plaçait tandis que vers le haut, le même prolongement permettait de protéger la gorge. Vers l'épaule une pointe courte et solide terminait le bouclier tandis que, dans le prolongement de la main, une double pointe cette fois permettait de frapper mais surtout de bloquer et le cas échéant à briser une lame adverse. Côté droit une petite targe également oblongue la protégeait de l'épaule au coude. Comme arme elle portait à droite le marteau d'arme à bec de corbin de Gwalchaved qui avait fait merveille dans le passage et à gauche l'épée qui avait été forgée pour elle dont les tranchants ne s'étaient jamais émoussés et dont le poids ne se sentait qu'à peine, œuvre parfaite des forgerons de Qeenn comme le marteau d'arme.

Eowyn se sentait à la fois en prise directe avec la terre sous ses pieds comme si elle fut déchaussée et légère au point de voler, elle sentait l'air passer dans tout son corps, elle entendait tout et voyait tout. Elle vit la clarté du ciel avant que de sortir de la terre et une fois fait elle n'en fut pas éblouie. La double haie de guerrier au nombre desquels était Gwalchaved et tous ses amis lui parut un tunnel lumineux jusqu'à ce qu'elle parvint à l'arène où devait se dérouler le combat.

A l'instant même où elle pénétrait d'un côté, de l'autre entraient les deux pirates. Ils étaient vêtus à la mode de chez eux, couleur de nuit. Ils portaient des armures légères faites d' écorces et liées de joncs qu'un traitement particulier rendaient aussi solides que l'armure d'Eowyn, plus légères sans aucun doute. Elles ne gênaient pas les mouvements puisque faites pour pouvoir se mouvoir rapidement dans une mature et sauter un bord à un autre pendant un abordage. C'était dire si ceux qui les portaient étaient à l'aise et vif. Elles comportaient cependant un défaut, elles étaient faites pour l'attaque de front rapide, impétueuse mais supportaient mal un combat prolongé tout comme les frappes de taille avec des armes aux tranchants très affûtés. Il est vrai que dans un abordage, les verges se mêlaient, pendaient comme les voiles souvent déchirées par les crocs que l'on avait lancé à cet effet empêchant ainsi le navire pris en chasse de compter sur sa pleine vitesse. Aussi les coups d'estocs avaient la préférence et les armes des pirates étaient, essentiellement conçues à cet effet.

C'est sans surprise qu'Eowyn les regardait. Ils étaient sur d'eux tenaient dans la main droite une sorte de gaffe à peu près aussi grande qu'Eowyn munie vers l'avant d'une pointe en feuille de sauge qu'un large crochet complétait. Du côté opposé une forte boule de métal permettait d'équilibrer l'arme tout en pouvant servir de masse à l'occasion. Une sorte de bouclier de métal en amande protégeait l'avant bras droit du coude à la main, la pointe de l'amande dépassant de la main était affûtée. Le bras gauche avait pour fonction de saisir l'arme de l'adversaire si le combat se faisait au corps à corps et de parer en les déviant les coups de l'adversaire. Dans cette optique l'épaule, le coude et la main étaient renforcé de petits disques de métal épais tandis que la paume de la main étaient recouverte d'écailles de gargul. Ces deux la devaient être de rang élevé, car le dos et le torse de leurs armures étaient renforcée de vertèbres et de côtes de rôdeur des mers, le haut du sternum de l'animal protégeant le cou et la gorge. Au côté droit ils avaient un long couteau de marin dont l'important manche de liège permettait de le faire flotter s'il tombait à la mer. Les coudières et les genouillères portaient des pointes, rendant les pirates aussi dangereux de près que de loin. En guise de casque ils portaient la carapace de garguls marins, rouge pour l'un et vert pour l'autre.

Ils s'avancèrent, vifs, sur le leur fait. Eowyn les imita lentement, elle observait. Un tambour aigre se mit à battre, un chant de guerre monta, entêtant. Pour qui n'avait jamais entendu cela c'était glaçant car c'était comme si la terre vibrait, surtout ici dans la vallée qui pour grande qu'elle fut n'en était pas moins entourée de montagnes et de parois abruptes qui renvoyaient l'écho à la fois du chant et du tambour. Les deux pirates stoppèrent net, l'ambiance autour de l'arène circulaire ne leur était pas favorable, il s'en moquaient. Pourtant ce chant et ce tambour les secouèrent plus qu'ils ne le laissèrent paraître. Un juge d'arme entra dans la lice il portait un tabar parti de sable et d'argent soit moitié noir et moitié blanc dans sa longueur. Il représentait sa fonction qui se partageait à égalité entre les deux camps. Il ne jugeait pas les intentions mais les actes qui se montrerait déloyal serait abattu dans l'instant expliquait-il plus à l'intention des pirates que d'Eowyn parfaitement au fait de cela.

Alors une, puis deux, puis dix korh n' mushe jouèrent un morceau connu sous le nom de Gaeelhs, nom que le peuple de ceux du nord était censé porter à l'arrivée sur ce territoire. Si un instrument est capable de vous dresser les poils du corps de vous faire vibrer c'était bien celui-là et si un morceau était capable de vous remuer les tripes c'était celui-là. Eowyn le reçut comme elle le devait et entra dans une sorte de transe, suite logique de sa méditation de la nuit précédente. Les pirates eux le vécurent moins bien, ils se sentirent moins assurés et ils jetèrent un drôle de regard à leur adversaire comprenant enfin que cette jeune femme était non seulement bien qui elle prétendait être mais qu'elle n'était sûrement pas un combattant à prendre à la légère.

Le juge baissa son bras, des archers entrèrent dans l'arène et se postèrent afin d'exécuter ses ordres, le cas échéant, la musique cessa et les deux pirates avec un cri terrible se ruèrent en avant.

Eowyn se positionna face à eux avec, pour l'instant, deux objectifs, garder le soleil qui montait dans son dos et jauger ses adversaires. Leur allonge du fait de leurs armes d'hast était supérieure à la sienne et comme elle s'y attendait ils se séparèrent pour s'approcher d'elle de deux côtés à la fois. Leur manière de bouger était fluide mais habitués aux combats dans des espaces restreints, ils ne faisaient pas tourner dans l'espace leurs armes, ce qu'elle aurait fait, et qui l'aurai handicapée, elle, si elle avait eu à les combattre sur un navire. Elle attendit un peu et pris son marteau d'arme dans la main gauche en prenant soin de passer sa main dans la dragonne qui prolongeait le manche, puis elle dégaina son sabre. Celui-ci était droit, était pourvu de deux tranchants et sa garde possédait plusieurs branches qui protégeait la main et deux quillons recourbés utiles pour bloquer une lame voir pour la rompre.

Naturellement la première attaque vint d'eux et elle fut coordonnée. Celui de droite lança son attaque vers la tête tandis que le second visait les jambes. Eowyn plongea sous l'arme de celui de droite, roula sur son épaule droite de manière à être protégée par son bras gauche. Ils furent surpris et celui de droite tenta de modifier son attaque en laissant retomber son arme. Mais le coup sans force ne fit que glisser sur le bouclier d'Eowyn tandis qu'elle se redressait. Elle prolongea son action en s'approchant encore d'un pas et frappa l'homme en face d'elle au moyen des deux pointes de son bouclier. Elle y mit toute sa force, tout son poids mais les deux pointes se fichèrent dans une des côtes de rôdeur des mers. L'impact cependant fut formidable et l'homme recula en trébuchant, tandis qu'Eowyn continuait à pousser puis se dégagea en faisant un quart de tour, tant pour voir où était l'autre homme que pour frapper latéralement avec son sabre.

L'homme dans un réflexe rapide se laissât tomber pour éviter la lame tandis que son compère arrivait en courant. Eowyn ne put toucher l'homme à terre devant faire face à son compère mais alors qu'elle se tournait, elle envoya un coup de talon dans le casque de celui qui maintenant était à terre derrière elle. Elle toucha dans un bruit mat et si le casque remplit parfaitement son office l'homme n'en fut pas moins sonné suffisamment pour qu'Eowyn s'éloigne de lui et tourne autour du deuxième homme pour se repositionner dos au soleil.

Son souffle était lent, elle se sentait plus vivante que jamais et elle avait en face d'elle deux adversaires dont le peuple sinon eux-mêmes avait participé à la mort de son père et tué sa mère. Elle n'avait pas de haine en elle mais une soif infinie de justice, et ce combat faisait parti de la justice de son peuple. L'homme à terre s'était maintenant relevé et s'était rapproché de son compère. Ils s'étaient parlé et restaient proche l'un de l'autre, ce qu'Eowyn voulait afin de les garder plus facilement en face du soleil et n'avoir qu'un côté à défendre. Elle se rapprocha voulant se tenir juste au-delà de la portée des armes d'hast mais suffisamment proche pour tenter de rentrer dans la garde des hommes.

Au coude à coude ils s'avancèrent d'un même élan et frappèrent l'un en haut l'autre en bas, Eowyn recula, ils recommencèrent, elle recula, de nouveau ils attaquèrent, elle recula. La patience des deux hommes était mise à rude épreuve, Eowyn se mettait à porté et à chaque attaque elle se déplaçait inatteignable. Alors ils bougèrent plus vite, l'un attaquant l'autre en défense changeant de rôle à chaque fois, variant les attaques hautes, basses, au centre mais Eowyn restait hors d'atteinte. Tout à coup ils semblèrent se rendre compte de l'espace autour d'eux et commencèrent à changer de tactique, à faire tournoyer leurs armes pour faucher latéralement les jambes de cet adversaire insaisissable, c'est ce qu'espérait Eowyn car leurs attaques combinées ne laissaient que peu d'espace et elle comprenait mieux ce qui faisait la réputation de ce peuple, pilleurs et combattant nés et formés dès leurs plus jeunes âges à ces mortels déduits.

Ils alternaient de nouveau les attaques traditionnelles mais en y incorporant maintenant des attaques latérales espérant fatiguer Eowyn, puis ce qu’elle attendait depuis le début se produit, l'un d'eux fit tournoyer son arme, ce qui provoqua un léger éloignement des deux hommes, puis tenta une attaque de haut en bas. Eowyn parti sur sa gauche pour être dans le rayon d'action d'un seul adversaire mais cette fois, au lieu de reculer entra dans la garde de l'homme au moment où il levait son arme. D'un bon elle se trouva presque sur lui et posa la main droite, tenant le sabre, sous le coude que l'homme relevait. Poussant vers le haut avec tout la force dont elle était capable elle amplifia le mouvement de l'homme au point que celui-ci fut déséquilibré et soulevé de terre par son propre mouvement. Dans l'instant où il perdit l'équilibre, elle lâchât le coude pour rabattre sa main armée de haut en bas derrière le combattant. Le sabre fendit l'armure du pirate sur toute la longueur du mollet, entamant la chair.

Sans attendre Eowyn se mit hors de portée du deuxième homme qui fulminait de rage tandis que son compagnon tentait maladroitement de se redresser en s'appuyant sur la hampe de son arme. La blessure n'était pas grave mais douloureuse et surtout elle ôtait une grande par de sa mobilité au blessé. L'autre pirate devait soit rester aux côtés de son camarade et perdre aussi de sa mobilité soit affronter Eowyn seul. Il se rua en avant avec une telle fougue qu'il fut sur Eowyn en un instant. Il avait lancé en avant son arme si vite et si fort qu'Eowyn ne put esquiver totalement. Si la pointe glissât sur la protection de son bras droit, le crochet lui passa sous cette protection, quand le guépin ramena son arme, en entama le bras d'Eowyn malgré la maille et le bourras. Le linfar tira à lui et Eowyn pour ne pas voir la totalité de son avant bras déchiré se porta en avant vite et fort pour se dégager. L'autre sorti alors son long poignard pour la cueillir une fois à la bonne distance.

Dégageant son bras d'un coup sec elle percuta l'homme de son épaule gauche, sa protection déviant le coup de poignard. Dans le mouvement elle enfonça la pointe de son marteau d'arme dans le creux du coude gauche de l'homme qui hurla en sautant en arrière. Pour ne pas lui permettra de pouvoir utiliser son arme d'hast Eowyn le suivit et s'allongeant le plus possible frappa l'homme au visage avec les deux pointes qui prolongeaient son bouclier. Il parât de son poignard le coup destiné à sa gorge dans l'espace que laissait ouvert de chaque côté du cou le sternum du rôdeur des mers qui lui servait de protection. Le bouclier glissa sur la lame et remontant se ficha dans le visage de l'homme qui hurla. Eowyn quant à elle reçut la pointe du poignard qui avait glissé le long de son bouclier dans le haut de la cuisse. Le cuir Wyrvene et la plaque de métal protégèrent Eowyn mais le coup très puissant lui bloqua la respiration.

C'est en boitant lourdement qu'elle revint vers son adversaire qui se tenait le visage. Un cri de son camarade qui n'avait pas bougé cloué sur place par sa blessure le fit revenir au combat. Il enleva ses mains de son visage et n'avait plus que son poignard. La blessure du pirate était laide et présentait une profonde déchirure de la pommette droite à l’œil, dont il avait visiblement perdu l'usage, au moins pour un temps. Eowyn ne fit pas quartier, elle abattit son sabre encore et encore jusqu'à ce que ne pouvant frapper et s'épuisant en défense, l'homme ne put éviter un coup terrible qui enfonça son casque et le fendit au niveau du front.

Le regard d'Eowyn était terrible, d'un bleu presque noir. Son casque aidant on aurait dit une lionne qui défendait ses petits. Quand l'homme tomba à genoux elle frappa de nouveau le casque avec le marteau d'arme. Le casque éclatât et l'homme s'abattit. Sans un regard elle se tourna vers le blessé et marcha sur lui. Celui-ci se ramassa sur lui-même comme une bête prête à tout pour vivre mais quand il vit le visage d'Eowyn qui marchait sur lui le regardant droit dans les yeux il recula. À portée il frappa de toute ses forces, Eowyn dévia le coup avec son bras gauche arrachant l'arme des mains du pirate et le frappa au visage avec la garde de son sabre. Bien que protégé par son casque son nez se brisa sous l'impact et il s’effondra totalement sonné.

Eowyn se détourna l'ignorant et se dirigea vers la sortie du cercle du jugement tout en essuyant son épée à sa cuisse puis la remetant dans son feure. Alors l'homme roula sur le côté et cria dans sa langue :

- Far lan couv on tül Eowyn d'Aïgue or Niss. Mo jama tüle sartivor dal causal.

Puis se reprenant se rendant compte que personne ne l'avait sûrement compris

- Que le ciel te protège Eowyn d'Aïgue or Niss. Je serais à jamais le serviteur de ta cause.


Une chose était certaine en ces temps troublés, il n'y avait pas pires écumeurs des mers que le peuple de cet homme, mais jamais de mémoire d'homme ni même de mémoire de livre un seul d'entre eux n'avait manqué à sa parole bonne ou mauvaise et à qui que ce soit. Le jugement clairement énoncé, le pirate savait qu'il vivrait et il savait qu'il ne serait aucunement maltraité et très vraisemblablement ramené sous forte escorte vers son pays. Aussi rien ne l'obligeait a dire ce qu'il venait de dire, surtout à une femme.

Eowyn fit demi tour et toujours boitant s'approcha du blessé.

- Je prends acte de ton allégeance Umbarth Gan Ning. Les tiens n'ont jamais manqué à leur parole, le ciel est ton témoin et ton juge.

Mettant un genou à terre elle aida le pirate surpris à se relever. Surpris il l'était à double titre, d'une part parce que jamais dans son peuple une personne du rang d'Eowyn ne lui aurai porté assistance une fois un combat terminé mais plus encore par le fait qu'Eowyn avait employé pour s'adresser à lui la formule rituelle de la réception d'allégeance dans son pays. Il était définitivement lié à elle.

Les spectateurs restèrent un instant sans réaction. Mis à part son entourage proche personne n'avait vu Eowyn au combat. La rapidité, l'efficacité et l'intelligence avec laquelle elle venait de livrer celui-ci les laissât admiratifs et chacun pouvait maintenant juger que l'héritière présomptive du trône Dalh Lihb ov Via était une guerrière de tout premier plan, ce qu'ils avaient entendu dire venait de prendre forme. Eowyn y gagna définitivement son statut social d'autant qu'elle avait su faire preuve de mansuétude et venait de se lier à vie à un guerrier de valeur qui connaissait une part non négligeable des adversaires de la rébellion. Un silence respectueux accueillit la sorti du cercle des combats d'Eowyn soutenant toujours son adversaire, puis des cris fusèrent en son honneur, les guerriers frappaient leurs boucliers de manière désordonnée puis en cadence au fur et à mesure qu'elle avançait entre leurs rangs tandis que le blessé était pris en charge par deux solides premiers. La foule s'ouvrit en deux, les korh n' mushe mêlaient leurs sonorités particulières à celui, aigre des petits tambours de guerre des premiers. Les montagnes renvoyaient en échos ces sons confondus et Eowyn loin en elle-même savait que la reconquête venait de commencer. Elle allait commencer par par le retour à Qeenn et ainsi la prédiction rejoignait la réalité, restait que l'archer à l'âme blanche devrait faire son œuvre.

A cette pensée Eowyn eu un petit sourire, elle enviait la liberté actuelle de Lisbeth alors qu'elle venait de perdre la sienne au profit de son destin. Cette liberté, quelque part dans les montagnes, Lisbeth était en train de l'éprouver et de comprendre qu'elle ne lui serait totalement donnée que si elle faisait en sorte de laisser revenir son passé jaillir pour l'affronter une bonne fois pour toutes. Elle savait que cela ne tarderai pas car, de plus en plus souvent, elle rêvait de ce que ses yeux verraient et que cette vision serait la seule chose qui pourrait la protéger de ce que sa mémoire allait lui renvoyer. Elle savait qu'elle souffrirait en laissant ces visions remonter mais qu'elle n'avait plus le choix. Toutes ses révoltes depuis qu'Eowyn avait commencé à l'aider n'étaient que des tentatives pour repousser l'inévitable tant celui-ci lui faisait peur. Maintenant elle n'avait plus peur, car ces visions étaient une part de son passé pas de son présent et encore moins de son avenir. Son avenir prendrait forme dans l'acceptation de son passé et de ce qu'il avait fait d'elle. Harmonie, l'ourse de Lisbeth grogna et gratta la terre, Lisbeth huma l'air, elle talonna son cerf. Au bout de quelques instants elle su qu'on avait combattu ici et que des gens étaient mort. Elle frissonna quand elle senti que des corps presque entièrement dévorés étaient encore sur place, un feu mort laissait percevoir son odeur froide. Elle appela Harmonie, lui parla et après un instant la suivis. Lisbeth après avoir quitté le lieu sacré des premiers avait tourné en tout sens sur l'immense plateau, se laissant guider par son instinct, puis à un moment elle avait retrouvé la trace qu'elle cherchait, celle d'Eowyn. Cette dernière lui avait parlé de ce lieu qu'elle aimait et qui avait été un lieu aimé de nombreux membres de sa famille. Elle lui avait parlé de la source et de l'habitation cachée dans les replis de la montagne, elle lui avait même indiqué le sens général du vent et le bruit de celui-ci particulier qui gémissait dans la roche.

Si Lisbeth ne voyait pas, ou plutôt ne voyait plus, elle avait développé de manière extrême ses autres sens. Le travail que lui avait fait faire Eowyn, Gwalchaved et tout autre qui lui avait porté assistance dans sa formation lors de la marche vers le passage, avait aiguisé ces sens tant et si bien qu'elle pouvait se situer parfaitement. De plus elle ne pouvait plus dire qu'elle était totalement aveugle, car, et c'est ce qui avait décidé de son départ, elle s'était réveillée un matin avec mal à la tête et quand elle ouvrit les yeux elle eu peur. Peur car, au lieu de la nuit, elle voyait, non pas des formes et des couleurs, mais une clarté blanche qui, de temps en temps, était traversée par une ombre légère. Elle mit un temps à comprendre mais cette ombre était une personne ou un animal qui traversait son champ de vision. Elle sourit en pensant champ de vision, cela était plutôt de la brume dans laquelle dansaient des fantômes. Elle referma les yeux mi-heureuse mi-craintive. Les yeux fermés elle voyait aussi ces fantômes, et là, d'un coup elle sut que les yeux fermés ce qu'elle voyait c'était ses fantômes à elles et qu'ils ne tarderaient pas à se manifester plus clairement. Sa mémoire revenait et avec elle la réalité qu'elle avait depuis si longtemps tenté d'enfouir aussi profondément qu'il est possible de la faire.

Elle en était la de ses pensées quand elle perçut un mouvement dans l'air, le vent n'était plus le même et les bruits environnants étaient comme en partie étouffés tandis que les sabots de son cerf résonnaient d'avantage. Pas loin un source coulait, elle poussa sa monture vers la gauche, lentement, la stoppa puis tendis la main. Elle toucha l'avancée basse d'un toit, elle était arrivée. Au moment où elle se détendit son ourse grogna avec force, Lisbeth en moins de temps qu'il ne faut pour le dire avait pris son arc, encoché une flèche, tirée puis encocher une seconde. Elle s'abstint pourtant de la lâcher, la première flèche avait tintée sur du métal.

bien !
Entendit-elle. La voix était sourde, elle la connaissait ou plutôt pensais savoir à qui elle appartenait.
Tranchemonts ? dit-elle

Oui ! répondit la voix

C'est Eowyn qui vous envoie ?

Qui d'autre.

Comment savait-elle ?

Comment êtes-vous venue ?


Lisbeth sourit, elle le savait au fonds d'elle-même

Les bras sans mots parlent donc ? Fit-elle en souriant

Ils parlent comme vous voyez, ils ont toujours su mais sont taiseux.

Vous restez avec moi ?

Non je vais veiller un temps.

Longtemps ?

Jusqu'à ce que les images vous viennent comme les mots m'arrivent qui n'attendaient que l'occasion.

Et après ?

Après vous seule pouvez trouver la voie.

Merci

Ne me remerciez pas, remerciez Eowyn.

Portez lui mon affection

Vous lui porterez si vous le pouvez, le jour qui sera décidé, le jour de clarté ou le jour de l'Ombre.

Je ne sais si j'ai ce pouvoir, je ne suis en rien la clarté.

Mais vous n'êtes pas l'ombre.

je ne sais si je pourrai.

Le chemin à venir n'a pas encore de tracé

Je ne comprends pas


Tranchemont se leva et s'avança vers Lisbeth arrivé à sa hauteur, il était plus grand qu'elle sur son cerf, il posa sa main sur les mains de Lisbeth :

Comprendre ne suffit pas, le chemin se fait à chaque pas. Je ne peux vous expliquer, si je le faisais, je vous parlerai de mon chemin et non du votre. Les possibles sont comme les pas ils changent en suivant nos choix.

Tranchemont s'éloigna alors, Lisbeth sentirait sa présence alentour quelque temps encore puis quand elle aurait fait face au chemin qui avait été écrit il partirait pour que ses propres pas ne viennent brouiller la route que Lisbeth entamerait.

Eowyn était arrivée devant le grand bâtiment qui abritait les appartements mis à sa disposition. Sahale et l'ensemble des chefs des nations premières étaient la. Elle le leur souriait tandis qu'elle enlevait son casque. Elle était encore dans le combat et la ferveur qui se manifestait. Sahale s'avança avec Amboria et chacun lui donna une double accolade, tout en l'invitant à se retourner. Le bâtiment se trouvait sur une très légère éminence, mais c'était suffisant pour qu'elle ait une vue imprenable sur cette foule immense rassemblée autour d'elle. Les nations premières comme les chefs des maisons de ceux du nord s'étaient regroupés par clans et donnaient à la foule un caractère bigarré par tâches plus ou moins importantes de couleurs, peu à peu les cris et les musiques cessèrent. Gwalchaved fut invité à sortir du premier rang et a venir prendre place aux côté d'Eowyn. Puis Sahale pris la main gauche d'Eowyn tandis qu'Amboria pris la droite de Gwalchaved, eux même, au centre se prenant par la main. Lentement Sahale et Amboria soulevèrent les mains qu'ils tenaient puis Gwalchaved et Eowyn firent de même. La foule lança un immense HOOUUUUUUMMM !! que l'écho renvoya formidable. Eowyn et Gwalchaved passèrent alors à l'extérieur et levèrent les mains de Sahale et d'Amboria tandis que ces derniers levaient les leurs HOOUUUUUUMMM !!. Enfin Eowyn revint au centre tandis que Gwalchaved restait à l'extérieur, la foule alors quitta son ordonnance de clan et toutes les nations et les maisons se mélangèrent HOOUUUUUUMMM !!. HOOUUUUUUMMM !!. HOOUUUUUUMMM !!. Le silence revenait à peine qu'Eowyn imitée par ses trois compagnons frappèrent en cadence leurs poitrines de leur main droite à plat. La foule fit de même et la cadence d'abord lente s'accéléra au point que l'on ne distingua bientôt plus les intervalles et ce bruit dura. Umbarth Gan Ning qui assistait dans la foule à cela soutenu par deux premiers se mit à trembler et une larme perla lentement d'un de ses yeux, il n'avait jamais vu ni entendu cela et compris, à cet instant, ce qu'il était en train de vivre et ce dont il avait été l'objet. Il compris qu'une nation s'unissait forte et fière, il compris que sa défaite mais plus encore le geste d'Eowyn envers lui avait été le signal qu'un peuple attendait pour retrouver un sens à se vie pour retrouver sa fierté et son unité, il en fut bouleversé.
« Nul ne peut atteindre l’aube sans passer par le chemin de la nuit. »
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Re: Les plaines de Blanchepierres

Postby Gwalchaved » Tue 09 Feb 2016, 13:58

Ce soir la l'on aurait pu penser que la guerre n'avait jamais existé, ce soir la personne ne pensait au lendemain, ce soir la on vivait l'instant. Malgré le froid vif tout le monde mangea dehors, qui sortant des tables et des bancs, qui s'installant sur des peaux, les maisons, les nations mélangées, les humbles et les puissants mélangés, les enfants, les ancêtres et les générations qui en faisaient le lien mélangés. Gwalchaved avec ses amis, les amis de Lisbeth et ceux d'Eowyn avaient sorti des tables et des bancs et apporté des vivres. Ils mirent du temps à entamer leurs repas, ils mirent du temps à passer de la tension du combat au relâchement du plaisir des échanges entre amis. Il y avait la des gens qui se connaissaient peu et qui échangeaient comme s'ils s'étaient toujours connu, il y avait la le monde de Fauconia, le monde de Dalh lib ov Viah, le monde des pionniers et celui des premiers, le monde aventureux des coureurs des bois et le monde de ceux du nord. Drusila et Olaf s'essayaient aux coutumes des premiers. Les chefs des premiers, les chefs de guerres comme spirituels avaient mis de côté leurs codes très structurés pour n'être que des femmes et des hommes. Perceval, Bodica n'étaient pas en alerte, ils relâchaient les heures et les jours de tension à guetter, à anticiper, à prévoir, à toujours être sur le qui vive même pendant leur sommeil. Eowyn et Galchaved, cette fois au grand jour des flambeaux et des feux où cuisaient les viandes, se montraient tels qu'ils étaient dans les rares moments d'intimités que la vie leur accordait, jeunes et passionnément amoureux l'un de l'autre. Ce soir la paix régnait sur les hautes montagnes mais demain il faudrait faire route vers Qeenn.
Les feux n'étaient pas encore éteints que l'aube se levait claire et froide comme il était naturel en ce lieu en ce début de printemps. Déjà les premiers cavaliers, par groupes de cinq ou six, étaient partis vers Qeenn, déjà les premières familles avec leurs chariots par groupe de deux étaient parties rejoindre les autres vallées tel que le conseil en avait décidé. Le premier temps de la reconquête était en marche et déjà durant toute la nuit des guerriers, des fantassins, des cavaliers, des chariots étaient partis pour leurs destinations respectives. Le temps froid et devenu sec facilitait le voyage et l'écoulement de ce flot, les traces restant faibles de leurs passages. Cependant, par précaution les itinéraires étaient multipliés pour rejoindre un même lieu et des éclaireurs tous les jours partaient et brouillaient sinon effaçaient les traces qu'ils pouvaient remarquer.

Eowyn, Gwalchaved, Bodica, Perceval, Shahale, Pizzi Mato et Amboria partirent de nuit, séparément, chacun accompagné d'un petit groupe de gardes et d'éclaireurs. Drusila chevauchait aux côtés de Gwalchaved tandis qu'Olaf accompagnait Eowyn. Pendant les premiers jours, les éclaireurs faisaient leur office mais à la fin du septième alors qu'ils venaient d'entrer par un petite grotte dans une vallée d'altitude isolée ils surent que les jours suivants ils ne pourraient plus guider personne. Ici se regroupèrent les sept groupes partis pour Qeenn et la se trouvait des hommes de la garde rapprochée d'Eowyn et de Gwalchaved. Ils portaient des tabards écartelés aux armes du couple. Les uns raccompagneraient les autres gardes et les éclaireurs venus jusque-là tandis que les autres accompagneraient Eowyn et les siens jusqu'à Qeenn.

Cette troupe était composée exclusivement de cinquante hommes et femmes, personne ne savaient leurs véritables noms en dehors d 'Eowyn et Gwalchaved, personne ne savait d'où ils venaient et de quelle famille ils étaient issus et seuls leurs visages disaient qu'ils étaient pour moitié des nations premières et pour moitié de celle de ceux du nord. A tour de rôle celui qui les commandait était issus tantôt d'un peuple tantôt de l'autre. S'il advenait qu'ils se marient ce n'était pas avant l'âge de trente cinq ans et quittaient la garde dès qu'un enfant leur venait. La ils restaient à vie à Qeenn, en assurait la garde l'intendance, l'approvisionnement et leurs familles elles ne quittaient jamais Qeenn.

Qeenn pouvait se traduire par « la cachée », elle avait été le premier fief des ancêtres d'Eowyn et d'elle provenait la richesse de sa famille. Qeenn était un mythe et beaucoup même parmi les proches d'Eowyn pensaient que c'était une légende et que Qeenn était un vallée comme les autres. Beaucoup l'avait cherché et l'usurpateur avait torturé nombre du proche entourage des parents d'Eowyn, de Gwalchaved ou encore de Shahale ou d'Amboria et si certains avaient été à Qeenn, personne n'avait pu dire comment on y accédait et chacun donnait une version différente, le seul point commun étant qu'il fallait franchir dans un cours laps de temps ce qui semblait être plusieurs cours d'eau. De fait mis à part les cinquante et le groupe actuel qui accompagnait Eowyn, comme le constateraient bientôt Drusilia et Olaf, personne n'y accédait ou en était sorti, quand on en sortait, autrement que les yeux bandés et les oreilles bouchées à la cire. Les trois jours avant l'arrivée aux frontières de Qeen se faisaient ainsi et, une fois la limite du territoire atteint, il fallait encore quatre jours pour parvenir à la ville elle-même. Ces quatre jours se faisaient dans les mêmes conditions, privés de la vue et de l’ouïe. Sous la torture une ou deux prisonniers avaient parlés d'odeur particulières d'humus ou encore de jasmin, du jasmin à plus de trois mille mètres, on cru qu'ils se moquaient ou déliraient mais personne jamais ne su qu'ils disaient la vérité. Sur la chemin, les cinquante ouvraient des récipients dans lesquels avait macérés tout un assortiment de plantes et ils disposaient pour tromper les odorats les plus fin de toute sorte de récipients.

Qeenn n'était pas cachée seulement sur le plan naturel et géologique, elle était cachée depuis le fonds des âges par ceux qui l'avaient découverte. La splendeur des lieux, l'extrême richesse de ce qui s'y trouvait tant en pierres, qu'en gemmes qu'en bois ou en métal étaient unique dans tous Dahl libh ov vhia car non seulement elle regroupait en un lieu ce que l'on trouvait dispersé ailleurs, mais on y trouvait aussi des choses qui n'existaient que là. Certaines des ressources même n'étaient utilisées qu'à Qeenn ou incorporé dans d'autres passant ainsi inaperçu. Ainsi ce qui faisait la réputation des armures et des armes ou encore des outils fabriqués à Qeenn était que l'on y incorporait un métal rare qui donnait au produit fabriqué une solidité et une souplesse ou une capacité à absorber les impacts hors du commun.

Comme pour beaucoup Qeenn n'existait pas, s'était répandue l'idée que les quelques armes, outils ou pièces d'armures qui étaient connue pour posséder ces propriétés étaient des pièces anciennes venues de contrées disparues dans un tremblement de terre au large de Dahl libh ov vhia. Ce mythe trouvait sa source dans le fait, qu'il y avait de cela plusieurs siècles, une vague gigantesque avait frappé les plages est du pays avec une telle violence que depuis ce temps seuls cinq ports y étaient maintenant accessibles, la dizaine d'autres qui existaient jusque-là ayant été engloutis, les plages disparues tandis que la côte n'était plus formée que de falaise de trente mètres et plus.
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Re: Les plaines de Blanchepierres

Postby Gwalchaved » Thu 18 Feb 2016, 14:37

Le lendemain matin, les gardes d'azur et d'or car ils portaient les armes de la maison royale, inspectèrent les vêtements de Drusila et d'Olaf et leur proposèrent des bottes fourrées ainsi que des moufles Narvigiennes. Devant le regard interrogatif de Drusila, Amboria expliqua qu'ils allaient devoir s'élever encore dans la montagne et que pour des gens comme eux qui venaient de pays de plaines, le froid qui régnerait la haut serait dur à supporter sans ces accessoires indispensables. De fait si le froid était intense, il resterait avec les jours qui s'allongeaient supportables et dans un ou deux mois même agréable. Tout ce discours tenait aussi au conditionnement des voyageurs qui devaient pénétrer sur le territoire de Qeenn.
Puis, Eowyn, chaudement couverte d'une pelisse crème s'approcha et leur expliqua qu'à compter de cet instant il faudrait qu'ils voyagent privés de la vue et de l'ouïe. Olaf pour qui Eowyn était un être de clarté et qui se sentait, quoi qu'il arrive, particulièrement bien en sa présence accepta sans regimber. Drusila elle mit un point d'honneur à résister jusqu'à ce que son époux l'embrasse et lui dise :

- Au revoir ma douce, je ne sais quand je pourrai te revoir. Sache que je t'aime.

Mais, répondit-elle désarçonnée, pourquoi me dis tu cela ? Où vas tu ?

- Là où Eowyn me propose d'aller mais comme tu ne souhaites pas te soumettre aux conditions nécessaires à ce voyage, je pense que tu vas devoir revenir là d'où nous venons. Moi je veux voir Qeenn et ses forgerons. J'ai tellement à apprendre.

- Que... Que... balbutia Drusila qui, se tournant pour prendre Bodica à témoins, se trouva désemparée devant son air hilare. OH !! vous devriez tous avoir honte !! et toi Olaf tu crois que je vais te laisser seul car qui dit forgeron dit forgeronne hein !!

- Je suis sur qu'elles valent bien Monsieur Igren répondit-il

Autour d'eux ce fut une explosion de rires auxquels se joint Olaf et bientôt Drusila …. Ainsi fut réglé l'épineux problème de la perte de la vue et de l’ouïe, pour les deux amis de Lisbeth, pour ne pas dire ses parents adoptifs. Le voyage put commencer il apparu bien vite que les vêtements chauds étaient non seulement nécessaires mais indispensables. Dans l'après-midi avec la descente du soleil derrière les hauts sommets, même les chevaux furent couvert d'une chaude couverture. Le train était soutenu et tous concentrés sur leurs montures et le chemin abrupt qu'ils empruntaient. Les gardes en charge de Drusila et Olaf eux se chargeaient discrètement de surveiller ceux qui leur avaient été confiés, ils savaient qu'avec le temps leurs protégés auraient envie, surtout Drusila, de voir ce qui se passait autour.
Avec l'approche de la nuit le terrain se fit moins dur et bientôt presque plat, puis les bruits se mirent à résonner et le froid à se faire moins vif. La troupe venait de pénétrer un gorge profonde qui menait à une grotte capable d'abriter une vingtaine d'hommes avec leurs montures. Le camp avait été préparé en amont par les gardes et un agréable chaleur régnait dans cet espace restreint que les animaux contribueraient à réchauffer un peu plus. A la surprise d'Olaf et Drusila, on leur ôta les bouchons de cires et le bandeau. Autour d'eux une sorte de grande tente était tendue de sorte qu'ils ne voyaient rien de l'environnement immédiat. Au sol de grandes peaux de couleur crème effaçaient les irrégularités du sol et apportaient un surplus de confort particulièrement bienvenue. Olaf se surprit à penser qu'il avait une faim de loup puis sourit en pensant qu'ils ne s'étaient pas arrêté pour déjeuner, mangeant à cheval un repas frugal fait de pain, de fromage et de fruit. Une délicieuse odeur de viandes grillées lui parvenait de dehors et il se fut presque impatienté, tant il avait faim. Un premier plat fut rapidement déposé accompagné d'une sorte d'avoine grillée et d'une bière légère, mais au goût prononcé. Drusila mangeât de bon appétit, mais elle était rompue de fatigue et bien avant la fin du repas glissa dans un sommeil profond. Olaf la couvrit d'une peau semblable à celles du sol et passa encore un moment à discuter avec Perceval et Bodica de ses impressions sur le voyage dans ces conditions si particulières. Il s'était en fait concentré sur les mouvements de sa monture et avait finit par en adopter le rythme ce qui lui permit en fin de journée par sentir le sentier et presque à en anticiper les défauts. Le reste de la nuit fut calme et seuls les gardes restèrent éveillés accompagnés pour un temps par Eowyn et Gwalchaved qui profitaient, comme chaque fois qu'ils en avaient l'occasion pour partager l'amour qui les unissaient. Le lendemain après une rapide collation ils reprirent la route, les yeux bandés et les oreilles obstruées pour ce qui était de Drusilla et Olaf. Le chemin était devenu plus large, mais il montait toujours comme s'il voulait rejoindre les nuages qui, depuis le matin, obstruaient le ciel. Le froid était intense et Olaf se prit à penser que ce chemin ne devait pas pouvoir être praticables des premiers froids à quelques jours avant qu'ils ne s'y engagent. C'était en effet le cas et la troupe ne tarda pas à fouler une neige encore bien présente, plus encore quand la sente emprunta un long passage entre deux parois verticales. Ce cheminement avait été percé il y avait plusieurs siècles, le chemin naturel prenant fin face à une paroi abrupte. A l'origine il était couvert mais une avalanche monstrueuse en avait détruit le toit voilà presque soixante années et il avait fallu dix ans pour rouvrir la route. Il avait été décidé qu'il ne serait pas recouvert permettant ainsi à la neige d'en obstruer durablement le passage préservant la route de Qeenn pour cinq à six mois par an. Ce jour encore on déjeuna à cheval de fromage, de bière légère et de morceau de viande fumée particulièrement roborative. Les haltes étaient brèves et avait surtout comme but, de loin en loin, de regrouper la troupe. Alors que le soleil allait passer derrière les montagnes la troupe arriva dans un passage couvert dans lequel le cheminement faisait un angle droit. A cet endroit la roche avait été creusée de telle manière que l'on ne voyait l'entrée de ce tunnel qu'au dernier moment. Des meurtrières s'étageaient sur les parois qui, elles aussi ne se voyaient qu'à courte distance. Ce dispositif permettait à une petite troupe de tenir en échec quiconque se présentait.
Une fois dans le tunnel on pouvait sur la droite pénétrer dans une grotte réalisée par l'homme. Elle était profonde et pouvait servir de garnison, son approvisionnement important tant en vivres qu'en carreaux d’arbalètes ou de flèches d'arcs permettait à vingt soldats de tenir six mois au moins d'autan que seul une étroit passage permettait de s'enfoncer dans la grotte et que le mur qui la fermait presque complètement était ouvert aussi de meurtrière et comportait une avancée évidée propre à servir d’assommoir. Dans l'étroit passage comme aux deux ouvertures qui permettaient de poursuivre le chemin vers Qeenn des portes antiques de métal recouvert de bois coulissaient et fermaient la place hermétiquement. Au fond de la grotte coulait un petit ruisseau continuellement alimenté par la neige ou la glace tout au long de l'année.

Ce soir la personne ne parla beaucoup et bien que le repas chaud fut délicieux il ne se passa pas plus de trois heures entre l'arrivée des premiers cavaliers et le bruit des premiers ronflements. La troupe avait avancé un peu plus de douze heures sans marquer beaucoup de halte si bien qu'hommes et bêtes étaient hodés après travelé de la sorte. Le lendemain on laissa dormir Olaf et Drusila épuisé par la route le froid et l'altitude qui rendait le souffle court et difficile. Quand il s'éveillèrent le repas de midi était presque cuit et Bodica leur expliqua que la trajet de ce jour serait court puisque s'achevant à la tombée du jour, soit à peine six heures de route, ensuite on prendrait une journée de repos pour préparer à l'avance les nombreux passages de rivières. Pour cela on laisserait les chevaux qui embarqueraient dans une grande embarcation à fonds plat et voyagerai à part tant ils n'aimaient pas ces continuels embarquements et voyages sur les ondes. Pendant quatre jours et demi le voyage se ferait à pied et en barque et les journées seraient de dix heures seulement y compris de long moment en barque, le temps serait plus clément car les nombreuses rivières tempéraient un peu le froid ambiant. Enfin on leur expliqua que l'altitude resterait à peu prés identiques en s'enfonçant dans les montagnes plein ouest.

Ces explications précises furent prises par nos deux amis pour une marque de confiance qu'ils apprécièrent. En fait les explications existaient sous une dizaine de formes et constituaient aussi un moyen de perdre ceux qui voudraient refaire le voyage ou qui voudraient tenter de sortir sans y être autorisé de Qeenn.
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Re: Les plaines de Blanchepierres

Postby Eowyn » Fri 04 Mar 2016, 09:32

Le repas achevé la troupe reparti à bonne allure et si le froid restait vif et la respiration plus difficile, la sente, elle paraissait presque plate. Le soleil donnait toute sa force et chacun appréciait de sentir sur son visage cette chaleur bienfaisante.

Le voyage ne souffrit d'aucun problème majeur et c'est presque par surprise qu'Olaf et Drusila comprirent qu'ils étaient arrivés sur le lieu de la halte du soir. Ils ne pouvaient le voir mais le paysage autour d'eux était grandiose, autour du plateau à presque quatre mille mètres s'élevaient des montagnes enneigées à la beauté stupéfiante. Eowyn, qui pourtant avait fait ce voyage plus que d'autres hors mis la garde d'azur et d'or, ne se lassait jamais de ce spectacle où tout était d'une solennelle majesté. Elle sourit en pensant ce que ces montagnes pourraient raconter tout en songeant à la ridicule fragilité des bêtes et des hommes face à la nature. Elle suivit longuement le vol de gypaètes et de vautours loin au-dessus d'eux et pris même de l'avance sur la troupe vers la fin de l'après-midi afin de faire galoper doucement son étalon que curieusement l'altitude avait l'air de doper et qui ne manifestait que très peu de difficulté à respirer. Eowyn serait bientôt chez elle car ici se terminait Dalh Ner Dor Gudhor, le pays des neuf princes sur lequel régnait à la fois le père de Gwalchaved et la mère d'Anaba pour ceux du nord et pour les premiers. Ces deux familles avaient presque depuis la nuit des temps été considérées comme les chefs des maisons, peu nombreuses qui s'étaient installées dans ces lieux que d'aucun considérait comme perdus et inaptes à être d'un bénéfice quelconque. Avec le temps quatre autres maisons des premiers et trois de ceux du nord avaient partagées la direction de cet immense plateau. Aussi, deux siècles plutôt décidèrent-ils d'une direction collégiale. L’ancêtre d'Eowyn avait accordé au chef de chacune de ces maisons le titre de Prince, ainsi était né le pays des neufs princes.

Ces maisons, celle du père d'Eowyn issue de ceux du nord et celle de sa mère issue des premiers s'étaient toujours portés assistance et les unions successives des membres de toutes les classes de ces maisons en avait fait, au fil du temps un groupe compact très unis et fier de ce qu'ils avaient accompli. Grâce à l'effort de tous, plantes, bois, pierres, métaux rares de ces contrées avaient été exploitées, sans excès, et entretenue de manière à contribuer à fournir à tous des revenus appréciables sans en tarir la source. Cette aisance financière et l'exploitation de ces ressources par ces seules onze familles avait rempli d'envie la tête et le cœur d'autres familles. Pourtant, il y a de cela plusieurs siècles, elles n'avaient pas daignées apporter leurs aides alors que petit à petit en explorant les lieux les ancêtres des neufs Princes et des parents d'Eowyn avaient fait appel à eux tant le travail à cette altitude était épuisant et les conditions de vie difficile. A cette époque lointaine ces onze familles ne pesaient pas bien lourd dans la direction du pays et leurs peu de moyens faisait au mieux sourire quand ils descendaient à la cour. Puis le lieu qui allait permettre de créer la ville de Qeenn fut découvert, offrant un havre de tranquillité et un climat moins dur à ceux qui exploitaient la région ainsi que, peu à peu, une certaine aisance tant étaient concentrées, dans ce paysage unique, les ressources rares. Enfin, poussant vers le sud une plaine entourée de hautes montagnes fut découverte. Elle offrait les conditions idéales pour y développer un port à la fois de pèche et de commerce. Ainsi naquit Tolh on Eïss, la ville sur la mer qui, plus tard, deviendra la capitale du pays où la terre s’arrête. La prospérité de ces maisons que personne n'avait voulu aider et qui, par le courage de ses membres seuls, progressa. Leur puissance s'était élevée jusqu'à ce que l'une de ces maisons accède au trône et le conserve pendant sept siècles jusqu'à la prise de pouvoir violente de l'usurpateur il y a vingt ans.

Galopant doucement Eowyn n'éprouvait aucune amertume mais elle n'éprouvait également pas la moindre pitié pour ceux qui étaient responsables de la mort de ses parents, elle savait déjà que, si, comme la prophétie le disait, celle qui portait la lumière des maisons de l'ouest l'emportait, elle ne ferait aucun quartier ni à ceux de la maison de l'usurpateur ni à ceux des maisonniers qui l'avait soutenu. Elle ferait merci à tous ceux qui n'avaient pas de crimes sur la conscience elle ferait merci aux enfants de ces maisons s'ils n'avaient pas de sang sur les mains. Mais elle serait impitoyable contre tous ceux, même les plus faibles si pour s'élever ils avaient, mentis, tués volé ou encore dénoncé les leurs ou leurs voisins pour s'emparer de leurs biens. Elle le ferait suivant les lois ancestrales des bréhons, elle le ferait si elle était portée au trône, avec justice mais sans aucun état d'âme. Puis il lui faudrait penser les plaies de son pays, développer de nouveau le commerce et enfin apprendre aux alliés de l'usurpateur qu'un méfait ne restait jamais oublié.

Elle mit sa monture au pas et entra sous l’abri sous roche qui menait au passage vers le lac. Au détour de la pierre s'ouvrait un paysage que personne n'aurait imaginé. La s'étendait un immense lac souterrain, une sorte de mer intérieure plus vaste que le plus grand lac du pays. Ça et la, la voûte effondrée laissait passer la lumière et permettait de voir loin vers l'autre rive. C'était tout au bout de ce lac qu'une rivière et ses berges menaient au défilé constituant la porte de Qeenn. Ce lac et les nombreux cours d'eau qui se jetaient, depuis le fonds de la vallée où se nichait Qeenn, dans cette rivière faisaient tout au long de leurs parcours de petites étendues d'eau dont la plus importante se trouvait au cœur de la cité. Cette masse d'eau atténuait nettement le froid et réduisait dans toute la vallée l'enneigement de sorte que le climat ici était proche de celui des plus bas plateaux deux mille à trois mille mètres plus bas. Seul l'essoufflement pendant l'effort ou la fatigue très présente à qui n'était pas habitué à vivre dans ces hauteurs rappelait que l'on était un peu au-dessus de quatre mille mètres. Eowyn avait craint que Drusila et Olaf ne supporte pas cette altitude, beaucoup ne pouvaient vivre ici et ne pouvaient dépasser les trois milles ou trois mille cinq cents mètres. Pourtant cette région avait l'avantage de ne pas s'élever en à pic mais d'être marqué de plateaux successifs qui permettait de s'acclimater. Olaf et Drusila avaient déjà passé deux mois au-dessus de trois mille mètres et ce temps avait joué en faveur de leur acclimatation . Pour atteindre l'entrée de Queen il fallait moins d'une journée, pourtant ils en mettraient cinq comme tous ceux qui ne devaient pas connaître le passage. Cette ruse permettait d'accentuer la perte de repère à quiconque souhaiterai retrouver Qeenn. On longeait le lac, on revenait en arrière on faisait monter et descendre les passagers des barques pour leur faire accroire au passage de rivières, on donnait de la gîtes aux barques pour simuler du courant et la vitesse, bref on faisait tout ce qui était nécessaire pour perdre ceux qui ne devaient pas connaître le moyen d'arriver à Qeenn. Cela avait réussi depuis près de cinq siècles si bien que Qeenn faisait figure de légende.

Eowyn, elle, n'attendit pas ces cinq jours. Accompagnée de Gwalchaved ils embarquèrent sur une petite barge à voile et rames et dans la soirée atteignirent l'autre rive. Heureux, ils cheminèrent une partie de la nuit, salués avec enthousiasme par les gardes qu'ils croisèrent aux sept portes qui condamnaient le passage vers Qeenn. Le chemin suivait la rive de la rivière et était presque totalement couvert par la roche, de rares gouffres barrés de grilles métalliques faisait des puits de jours. Il n'était pas minuit quand ils franchirent l'étroit pont qui permettait de passer le grand fossé qui barrait l'accès à la septième et dernière porte, ouverture naturelle creusée par l'eau et qui avait été fortifié à même la paroi rocheuse. Au delà s'ouvrait une grande vallée planté d'arbres, de cultures diverses et ponctuée de loin en loin par des petites maisons qui permettaient aux cultivateurs de s'abriter pendant la journée et de manger au chaud tandis qu'ils regagnaient la ville le soir venu.

Qeenn elle-même s'élevait au fond de la vallée sur une éminence rocheuse. Flanqué de remparts de plus vingt mètres de haut et large de huit au sommet elle était faite de marquartz dont le bleu profond et la brillance laissait émerveillés ceux qui la découvraient. Avant d'y pénétrer on suivait une avenue large pavée de la même matière au long de laquelle s'élevaient les sculptures des rois, reines et chefs des maisons des neufs princes qui avaient marqué l'histoire. De chaque côté s'étendait des marais artificiels dont le but, outre le fait d'interdire l'accès à la ville par une autre voie que la large avenue qui y menait, permettait aux eaux usées de la ville de se purifier avant d'être drainées vers la rivière. Depuis longtemps les savants du pays où la terre s’arrête avaient découvert que certaines plantes avaient la particularité de transformer les déchets humains et animaux en les décomposant et en les transformant pour s'en nourrir tout en rendant pure l'eau à laquelle ils étaient mêlés. Il y avait de cela quelques siècles une maladie avait dévasté Tolh on eïss et avait progressé sur tout le sud du pays mais n'avait pas franchi les marais qui s'étendent vers le centre de celui-ci. Les savants de l'époque s'étaient penché sur ce phénomène et découvert que la maladie venait pour une grande part de l'infection de l'eau et que les marais la purifiaient. Depuis ce jour toutes les villes et les gros bourgs furent dotés de ces aménagements tandis que l'on se rendait compte que les déjections qui couvraient les rues et les empuantissaient portait en elles étaient aussi source de maladies. Le pays regorgeant de fleuves et de rivières, l'on construisit, dans un premier temps un canal central dans toutes les rues dans lequel coulait continuellement de l'eau, canal dans lequel tous les habitant et commerçant se devait de déverser leurs ordures. Plus tard encore l'on rajouta à toutes les demeures des colonnes creuses de pierres desservant tous les étages dans lesquels on devait vider ses ordures. Enfin, petit à petit on élargit les rues et l'on enfouit les canaux centraux des rues dans lesquels furent reliés les colonnes d'évacuation de chaque maison ou immeuble. Tolh on Eïss et Qeenn furent précurseur en la matière et l'on créa dans ces deux villes un service chargé de nettoyer et ramasser tout ce qui n'avait pas abouti aux canaux d'évacuation tout en frappant d'amendes les habitants des rues particulièrement sales. Avec le temps, toutes les villes du royaume suivirent cet exemple d'autan mieux que les maladies baissèrent de manière spectaculaires dans les villes qui mettaient en œuvre ces dispositions.

Aussi Qeenn, qui comptait environ douze mille habitants semblait à tous une ville presque magique tant on n'avait pas à faire constamment attention où l'on posait le pied ni a se déplacer avec un linge sur le nez et la bouche pour tenter de limiter la puanteur de l'air que l'on y respirait. Les marais eux-mêmes du fait de plantes qui les composaient n'étaient ni insalubres ni malodorants.
« Nul ne peut atteindre l’aube sans passer par le chemin de la nuit. »
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Re: Les plaines de Blanchepierres

Postby Eowyn » Wed 16 Mar 2016, 09:29

Lisbeth avait mal dormi et se leva d'une humeur de troglodyte, comme le disait la maxime populaire. Depuis qu'elle était arrivée dans le havre de paix qu'était l'ancien relais de chasse de la famille d'Eowyn, elle avait passé, pour la première fois de sa vie, du temps à s'occuper d'elle. Les soins qu'elle avait reçut une fois qu'elle fut prise en charge par Eowyn l'avaient fortifiée et les multiples cicatrices qu'elle avait porté du fait de sa maladresse ou des traitements qu'elle avait subi un temps avaient presque toutes disparues. Pourtant et peut-être à cause de ce bien être ses nuits étaient devenues difficiles. Elle avait commencée par se réveiller à plusieurs reprises couverte de sueur persuadée d'avoir fait un cauchemar. Elle se rendit vite compte que ces cauchemars étaient ses souvenirs qui affluaient de plus en plus souvent et que, inconsciemment, elle tentait de refouler et n'était pas capable de se rappeler quoi que ce soit au matin . Elle lutta quelques jours puis s'en remit à ses qualités d'herboriste pour se préparer et boire avant de se coucher une décoction qui la calmerait. Depuis, ses souvenirs remontaient sans entrave durant son sommeil et elle y faisait face au mieux. Mais à son réveil elle ne se souvenait que de bribes sans queue ni tête et elle enrageait.

Aussi depuis quelques jours elle avait décidé de diminuer progressivement la dose des plantes qui la relaxait pour que son corps seul puisse rythmer son sommeil, ses rêves et sa mémoire. Alors elle avait commencé à se souvenir. Son enfance d'abord. Elle avait été une fille du sud, une fille des rivages de ces régions que les déserts bordaient et dont la famille, comme d'autres de ces contrées, vivaient du commerce qu'ils avaient entre Falania au nord et les pays à l'est des déserts et au sud de ceux-ci. Son prénom était Lish-Beth mais dans les autres contrées que la sienne, la prononciation particulière de « lichh-beteu » ne découlait pas de soi et tout en chacun prononçait Lisbeth. Son nom Odnor, elle l'avait découvert cette nuit, était celui d'une famille de guerriers et commerçants qui possédaient une route d'échange. Posséder une route d'échange revenait à sécuriser celle-ci de l'est à l'ouest ou du sud au nord, à organiser le commerce, le logement et la nourriture de ceux qui l'empruntaient. Posséder une route d'échange revenait à faire de sa famille, pour les autres contrées, l'équivalent d'une famille noble possédant suffisamment d'argent pour organiser cette route et avoir une très haute réputation d’honnêteté pour que la route soit empruntée. Dans les déserts il existait un peu plus d'une centaine de routes d'échanges plus ou moins réputées qui permettaient le transfert d'une contrée à une autre d'un à plusieurs types de marchandise. Il va sans dire que plus la réputation de la famille était importante et plus des marchandises diverses l'empruntaient et plus la famille qui possédait la route était important. Cela Lisbeth ne le savait pas mais elle se souvenait que très jeune, au moins depuis l'âge de six ans elle avait accompagnée des caravanes faites de longue files d'élaphanto-camélos ces énormes animaux haut de dix pieds qui étaient capables de trouver de l'eau en plein désert et qui furent à l'origine de la création des routes, car là où ces animaux se déplaçaient il y avait de l'eau. Capables de passer dix jours sans boire, ils pouvaient grâce à une longue trompe percer les sables et aller chercher l'eau la où elle se trouvait. La, ils aspiraient l'eau avec leur trompe tandis que des milliers de poils plus ou moins fin à l'intérieur de cette trompe bloquait le sable et autres impuretés. L'éléphanto-camélos stockait cette eau d'abord dans une poche interne comme une deuxième estomac puis dans une bosse mole qui gonflait ou se dégonflait à mesure que l'animal l'utilisait.
C'est au cours d'une de ces traversées vers Falania que la caravane où se trouvait Liss-Beth fut attaquée à la fois par des concurrents et par une troupe de pirates des îles des l'ouest qui avaient colonisé certaines régions plus au sud de celles où vivait la famille de Liss-Beth. Elle avait quatorze ans quand cela arriva, c'était la veille de son anniversaire. La caravane allait arriver là où elle comptait camper pour la nuit quand un guetteur sonna l'alerte. D'instinct la caravane commença à se mettre en cercle et les élaphanto-camélos commencèrent à se coucher. Leur hauteur des animaux et l'épaisseur de leur peau les rendaient indifférents même aux arbalètes et ainsi ils offraient une vrai protection au personnel de la caravane.
En quelques instants les dunes alentour se couvrirent de guerriers qui dévalèrent de partout à la fois. Le combat fut rapidement confus et les petits canons à sable de la caravane, actionné par de l'air sous pression, donnèrent toute leur mesure. Par trois fois les assauts furent repoussés mais quand la nuit vint la moitié des défenseurs n'étaient plus aptes à défendre la caravane. Le père de Lisbeth vint à elle lui confia une bourse, un arc avec lequel elle était capable de faire de prouesse, même à son âge et l'installa sur un jeune éléphanto-camélos.

- Va Lish-Beth, prends la dune derrière à remonte courant, tes traces seront effacées par le sable qui s'effondrera sur ton passage.

- NON NON père je veux rester.

- Rester c'est mourir et rester servirait nos ennemis, ils feraient du chantage sur notre famille.

- Mais … Ils sont partout comment passer ?

- Ils ne sont pas partout, pas la où je te demande de passer. C'est une langue de désert profond, le pays des goules. Ils sont superstitieux et n'y entreront pas même pour traverser quelques arpents. File droit pendant cinq jours puis laisse faire ton animal il te ramènera au nord et trouvera de l'eau. Tu as des vivres et une cape de disparition, je te donne cette amulette, elle est puissante et permet de dresser les animaux mais aussi d'effrayer les goules. Elle n'est pas très belle mais cela est fait exprès car ainsi on ne te la volera pas. Apprends à l'utiliser sur les petits animaux du désert et tu verras elle influence un peu les hommes si tu te concentre sur elle. Part, part, je t'aime.


Des larmes plein les yeux Lish-Beth serra les jambes et l'animal se redressa, un claquement de langue et il pris un trot léger et souple qui en quelques instants la porta au-dessus des dunes elle se retourna, la nuit était totale, pas de lune, pas de feu. Elle pleura longtemps avant que le balancement de son animal la berce et qu'elle s'endorme. Elle n'ouvrit les yeux que tard le lendemain, l'éléphanto-camélos s'était fait un nid à l'ombre d'une grande dune et se reposait aussi. Lish-Beth le caressa et il émit un petit grognement de plaisir. Elle était immensément triste car elle savait qu'elle ne reverrait pas son père. S'il lui avait demandé de partir c'est qu'il y avait peu de chance que la caravane résiste longtemps même si les défenseurs avaient du mettre presque dix fois plus d'assaillants hors de combats grâce aux canons à sable et à la protection des animaux. Elle avait faim, mangea et se rendormit. Plus tard elle essaya le pouvoir de son amulette sur des scarabées et des lézards et réussit bien. Le soir tombait maintenant, ils se mirent en route on entendait le cri des renards du désert et de quelques sentinelles, ces petits animaux dodus dont certains se tenaient debout pour assurer la surveillance pendant que les membres du groupe s'occupaient de trouver eau et nourriture ou que les petits jouaient. Ainsi jamais ils n'étaient surpris c'est ce qui leur avait valu leur nom de sentinelle.

Alors que l'aube ne serait plus très longue à se lever Lish-Beth fut glacée par les cris de plusieurs goules. On devait se trouver dans les environs d'une vieille citée du temps où ici courait un fleuve et ou une vieille civilisation avait vécu. Les goules n'occupaient pas tous le désert et ne s'éloignaient pas beaucoup de ces anciennes citées désertées, mais il fallait être vigilant. Grâce aux étoiles et à sa boussole, Lish-Beth fit le point et marqua approximativement son positionnement sur sa carte ainsi que ce qu'elle devinait comme étant des ruines au loin. Elle se glissa sous sa cape de disparition qui avait la particularité de prendre l'apparence de son environnement proche. Ainsi les goules ne verraient qu'un animal familier du désert dont la forte odeur masquait celle de Lish-Beth.

Le voyage passa sans plus de soucis si ce n'est que Lish-Beth ne sortait pas de sa peine. Sa monture, comme son père le lui avait dit remonta vers le nord et au matin du onzième jour, la savane s'étendait sur l'horizon jusqu'à quelques contreforts montagneux. Il faudrait à Lish-Beth deux à trois jours pour rejoindre un des postes de garde sur la route que sa famille tenait et la elle aurait des nouvelles.
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Re: Les plaines de Blanchepierres

Postby Eowyn » Fri 08 Apr 2016, 08:49

Elle était à une journée du premier poste lorsqu'elle vit un cavalier venir à elle de l'est. Il avait adopté le galop de chasse et bien qu'armé ne manifestait aucune apparence belliqueuse. Cependant, Lish-Beth s'assura que ses fins poignards de lancés étaient en place et encocha une flèche. Depuis son enfance elle avait manifesté un don particulier pour lancer un couteau et surtout tirer à l'arc. Pour certain ce don confinait presque de la magie tant elle était précise surtout que depuis deux ans déjà elle s’entraînait à tirer dans le noir, la nuit ou de jour les yeux bandés. En se rapprochant, le cavalier vit que la jeune femme avait encoché une flèche aussi mit-il son cheval au trot puis au pas et arrivé à portée de voix stoppa sa monture et leva ses deux mains bien en évidence.

– Lish-Beth Odnor ? Je suis Vallant de Torc.

– Que veux-tu ?

– Il y a six jours nous avons trouvé la caravane de votre père après que ceux de la route d'Ingalh soient venu nous dire que désormais nous étions sous leur contrôle et que nous avions le choix de les servir ou de mourir. En attendant nous étions libres de faire des funérailles à nos anciens maîtres.

– Et tu es venu t'assurer de ma personne pour t'enrichir, où sont tes hommes ?
Lish-Beth tentait de ne pas le montrer mais le chagrin était en train de la submerger.

– Non Madame non. Nous n'avons pas le choix que de les servir pour vivre ainsi que nos familles, mais quand nous avons trouvé les restes de la caravane, votre père vivait toujours. C'est moi qui l'ai trouvé, je le connais depuis vingt ans et c'était mon ami. Il m'a dit pour vous ce furent ses dernières paroles. Alors j'ai pris soin de sa sépulture, j'ai fait une carte pour que vous puissiez la retrouver le jour où vous voudrez.
Lish-Beth ne put dire un mot mais ses larmes se mirent à couler comme une vague sur la grève. L'homme en face d'elle descendit de son cheval, il ne portait pas d'arme et s'approcha.

– Dame Odnor je suis venu pour vous dire de fuir la route de vos parents, elle est parcourue par ceux d'Ingalh qui recherche ceux de votre famille qu'ils n'ont pas trouvé car ils tiennent toute la route et on nous a dit que plus personne ne restait de votre famille et de vos proches sauf vous. Ceux qui ont attaqués la caravane ne savaient pas que vous y étiez aussi, pour l'instant, vous ne craigniez rien.

Comme Lish-Beth pleurait et tremblait sans dire un mot, l'homme posa sa main sur l'une des bottes de la jeune femme toujours montée sur l'éléphanto-camélos.

– Pardon de ma brutalité Dame Odnor, je ne suis qu'un guerrier et un commerçant, je ne sais pas dire ces choses.

Lish-Beth ne répondait toujours pas et semblait perdue dans sa peine. Aussi Vallant de Torc pris la bride la bête, revint à son cheval et lentement alla s'installer sous un bosquet d'arbre proche, là ou contre quelques rochers un petit ruisseau coulait paresseusement.

Quant Lish-Beth rouvrit les yeux, deux jours étaient passé, elle avait faim et soif. Elle sentit de suite l'odeur d'un feu et de la viande qui rôtissait. Lentement elle se tourna. Vallant de Torc était la en train de poser des tranches de viandes sur le feu.

– Valant ? Depuis combien de temps suis-je ici ?

Valant surpris leva la tête et sourit – depuis deux jours Dame Odnor
– Et toi Valant personne ne te cherche ? Dit Lish-Beth soudain sur ses gardes.

– Je ne sais pas Dame Odnor, en revenant vers le fortin j'ai continué sans m’arrêter et ceux qui étaient avec moi ne m'ont rien dit. Je n'ai pas de famille proche et cette famille vit dans les neiges de Narvigia. On dit qu'à l'est il y a des îles et je pense que dès que vous saurez où vous voulez aller j'irai la bas. J'ai fait un long détour pour vous retrouver et j'ai multiplié les fausses pistes, je n'ai pas été Arrrrrrrrrrgh …

Valant venait de s'écrouler une flèche dans la gorge. Lish-beth roula sur elle-même à l'instant où une flèche perçait la couverture où elle était étendue une seconde avant. Elle pris son arc et tira au-delà des rochers juste dans une faille. Puis elle courut à son éléphantho-camelos. Pendant sa course elle entendit quelqu'un crier et la maudire, pour la première fois depuis presque deux semaines elle sourit, mais d'un sourire méchant. Ils ne l'auraient pas sinon morte. Elle rampa le long de l'énorme flanc de l'animal et vit distinctement plusieurs silhouettes qui avançaient vers elle. Elle tira deux fois, très vite et entendit deux cris. Puis elle passa de l'autre côté de l'animal et la quand elle passa la tête elle reçut un coup violent en plein front, elle tomba en arrière le regard flou tandis qu'un voile noir montait devant ses yeux, elle vit vaguement une silhouette et lança un couteau puis ce fut le noir total.

Quand elle revint à elle revint à la réalité elle était attachée en long sur ce qu'elle comprit être un éléphanto-camélos adulte tant le sol lui paraissait lointain. Elle avait une faim de loup et plus soif encore. Son pendentif oscillait devant ses yeux et dans la manche de sa chemise un petit couteau était toujours la. Son nez lui fit très vite savoir qu'elle avait la tête posée sur de la nourriture et qu'elle était transportée comme de la marchandise. Très lentement elle libéra son couteau et s'en servir pour desserrer la corde qui lui enserrait les poignets ainsi que celle qui fermait le sac. Allongée comme elle était, il faudrait que quelqu'un vint à sa hauteur pour la voir faire or, la garde semblait lâche. Cependant on était dans une zone de savane rase et elle ne pourrait passer inaperçue si elle tentait de s'échapper. Aussi mit-elle à profit ce temps pour se nourrir et boire, boire surtout puis de nouveau se gorger de ces petites saucisses sèches dont elle avait toujours raffolé. Rassasiée plus que nécessaire, mais que serait l'avenir, elle remit en place le petit couteau et resserra la corde du sac et fit en sorte que ses mains paraissent toujours aussi solidement attachées, puis épuisée elle sombra de nouveau.

Il faisait nuit quand elle ouvrit de nouveau les yeux. Elle était allongée à terre sur des sacs de marchandises les pieds et les mains toujours entravés. Elle bougea faiblement et quelqu'un devait la surveiller car elle entendit presque immédiatement

– La fille se réveille

Quelqu'un s'approcha avec une torche et elle dut cligner plusieurs fois des yeux pour s'habituer à cette lumière.

– Ah la garcelette est de retour dans notre monde. Je croyais que Arthon avait frappé trop fort mais te voilà parmi nous... Tu maudiras le jour où tu n'es pas morte et c'est dommage car des combattants comme toi j'en aurai eu besoin. Tu m'as tué deux gars et estropié deux autres.

Ce que disant il la giflât avec violence tant et si bien que Lish-Beth senti son sang couler de son nez et dans sa bouche. Elle ferma les yeux en pensant que son père l'avait sauvé mais qu'elle aurait préféré mourir, tant elle se doutait de ce qu'il allait lui arrivait même si, à priori ceux-là n'avaient rien à voir avec la famille Ingalh. Elle décida qu'elle se donnerait la mort avec son petit couteau plutôt que d'être forcée pas ces brutes et torturée.

– Tu ne dis rien ? Bah ce n'est pas grave tu chanteras bientôt dans le bordel où on va te conduire. Certains humains femmes et hommes ont des goûts particuliers, ils aiment à torturer pour prendre du plaisir et ce qui m'enchante c'est que pour que le commerce rapporte, il faut pourvoir en chair fraîche et la garder longtemps disponible et donc tu n'as pas fini de souffrir. Moi vois-tu je ne fais pas souffrir, je tue mais comme tu me prives de quatre de mes gars et bien je t'expédie là où la compassion n'a plus court. Demain nous seront chez nous à Dimm la blanche et te donnerai à Arghal, notre fou pour qu'il joue avec toi un temps ainsi tu seras assouplie pour la suite.

L'homme s’approcha et la gifla de nouveau puis alla chercher une écuelle y jeta un morceau de viande accompagné d’un brouet de céréale.

- Tu as de la chance que je livre toujours la marchandise en état sinon je t’aurai cloué à un arbre. Mais tu m’as fait perdre assez pour que je ne perde pas plus.

La nuit passa vite et aux premières lueurs de l’aube on la secoua brutalement puis on la poussa vers un animal sur lequel elle fut attachée de nouveau.Un grand vent de sable ne permit pas à la troupe d’aller à Dimm la blanche et jamais elle n’eut l’occasion de mettre son plan en action et les joues passèrent identiques sans que, pour autant on ne la brutalisa. Environ deux semaines s’écoulèrent pendant lesquelles la troupe descendit vers le sud est longeant le désert mais sans jamais s’y aventurer, croisant à plusieurs reprises des lieux que Lish-Beth connaissait dont un fortin qui protégeait la route que sa famille contrôlait avant que se produise le pire. Sur l’un des murs flottait les couleurs du clan Malh-on-Sarh, un clan qui passait pour mineur non par le nombre de routes qu’il contrôlait ou le volume de marchandise qu’il transportait mais parce qu’il avait toujours été en marge du plus grand nombre et qu’il était suspecté d’être un clan de pirate qui prospérait sur les côtes et sur les mers en pillant. Il avait jusque-là toujours su garder sur les routes commerciales un semblant d’honorabilité mais force était de constater qu’il était passé à autre chose et qu’il n’agissant surement pas seul. Ce changement provenait peut-être des bouleversements qu’avait connu voilà une dizaine d’année un pays au nord-est d’ici et qui avait vu du fait d’un changement brutal de pouvoir les règles commerciales bouleversées pour tout ce qui provenait de cette riche contrée. La violences qui s’étaient ensuivies avaient drainée la lie de la piraterie et les soudards de beaucoup de pays du sud. Ces derniers maintenant se taillaient des territoires et s’arrogeaient les routes des autres.

Lish-Beth en était la de ses réflexions quand la troupes s’arrêta pour la nuit. Ils étaient sur une éminence qui dominait un port que Lisbeth ne connaissait pas mais dont elle se doutait qu’il fut un repère de pirates tant les remugles de la citée empuantissait l’air. Lish-Beth fut brutalement descendue de sa monture et poussée jusqu’à une petite mare que traversait un ruisseau. Là on lui arracha ses vêtements on la poussa dans la mare et sans ménagement avec une brosse qui devait servir au linge on la lava en riant de ses cris et de ses tentatives de défense.

- Mais c’est que tu es presque jolie garcelette et que tu commences à avoir des formes convaincantes. Ceux à qui je vais te vendre vont aimer ta peau blanche et tes cheveux presque rouge. Propre et parfumée je tirerai de toi un bon prix et eux des cris de toi, dit-il riant de manière malsaine.

On la sécha et on la parfuma tout en la palpant lourdement, elle mordit, griffa sous les rires et les quolibets puis on l’habillât avec des vêtements précieux, enfin on lui donna à manger tout en la surveillant de près. A force de lutter Lish-beth était épuisée mais ne voulait plus se donner la mort. Elle avait décidée de vivre comme elle pourrait pour retrouver ceux qui la réduisaient maintenant à l’état de marchandise comme ceux qui avaient tués son père et surement le reste de son clan. A force de se débattre elle avait récupéré ce qui restait de ses vêtements et donc sa petite lame tandis que son amulette était toujours autour de son cou.
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Re: Les plaines de Blanchepierres

Postby Eowyn » Tue 03 May 2016, 13:53

Eowyn et Gwalchaved n’avaient pas fait savoir qu’ils venaient à Queen. Personne, à part les intimes du premier cercle qui étaient du voyage, n’avait eu l’information, chacun avait eu sa mission et le chemin pris au départ n’indiquait à personne la destination finale. Par ailleurs de multiples tours et contours et une surveillance de tous les instants avait été mise en place pour s’assurer que personne ne suivait. Aussi ce fut très discrètement qu’ils arrivèrent au palais royal et que la garde surprise manifesta sa joie de les voir, la prophétie était en marche.

A peine entré dans leurs appartements, sans se changer, ils prirent un passage secret et rejoignirent le chemin qui une vingtaine d’années plus tôt avait permis à de nombreuses femmes, enfants et soldats d’échapper à la capture et à la mort, ce chemin venant de Tol on Eïss n’étant que le lit d’une ancienne rivière souterraine disparue depuis des millénaires. Ce voyage dans les entrailles de la montagne avait pour but de retrouver l’ombre des ombres qui serait accompagné des parents de Gwalchaved. Après avoir descendu une centaine de marche un cheminement pavé serpentait sous la terre dans la roche et menait à plusieurs salles contrôlées par les ombres. Les ombres n’existaient pas dix ans avant et c’est sur une proposition des parents de Gwalchaved appuyés par la mère de Bodica qu’elles avaient été créé. Deux années avant cette décision une série de disparitions avait semé l’émoi dans les rangs des fidèles d’Eowyn. Des hommes et des femmes des clans soutenant la rébellion avaient trahis sous la contrainte et désigné aux espions de l’usurpateur des chefs de guerre et des personnalités importantes qui disparaissaient mystérieusement. C’était un archer particulièrement perspicace et dont le passe-temps principal était de créer et de résoudre des énigmes qui avait découvert ce qu’il se passait, intrigué qu’il avait été par des faits dont il avait été témoin et que son esprit de logique et d’analyse avait relié entre eux. Il s’en était ouvert à la mère de Bodica et des pièges furent tendus. Finalement l’on trouva les coupables et l’on remonta lentement le fils ténu de l’espionnage mis en place par l’usurpateur. Les traîtres, quel que soit la raison de cette trahison, avaient été livrés à la mer attachées sur des radeaux tandis que l’interrogatoire des hommes de l’usurpateur fut long et douloureux puis l’on fit disparaître leurs corps laissant l’ennemi dans le doute. Le groupe mis en place était appelés les ombres et leur chef, l’archer perspicace, l’ombre des ombres. Ce dernier avait pour bras droit une amie d’enfance qui avait toujours aimé les manières curieuses qu’avait celui qui deviendra l’ombre des ombres de disparaître, de créer des énigmes et de jouer des tours ou de mystifier leurs camarades de jeux. Par amusement d’abord elle avait créé un langage codé pour lui faire passer des informations, puis ce code écrit était aussi devenu un langage entre eux. Aujourd’hui c’est elle qui assurait avec deux autres personnes qu’elle avait formé le cryptage des documents qui devaient circuler et pour plus de sûreté elle avait enseigné un code particulier qui s’insinuait dans les deux langues les plus parlées dans le pays et qui passait inaperçu pour celui qui ne savait pas. Ainsi les messages codés ne passaient que rarement par un document mais était donné de vive voix à son destinataire. C’est seulement de retour chez lui que celui qui avait reçu le message pouvait le décrypter, la clef verbale ayant été reçue lors de brefs échanges autour du marchandage d’un prix ou de la commande d’un vêtement. Il savait alors en retranscrivant la conversation ce qui lui avait été dit et la retranscription était alors détruite. Cette manière de faire avait comme inconvénient qu’il fallait former longuement les ombres, dès l’enfance en général, mais comme avantage qu’ils ne portaient jamais de document sur eux, n’échangeaient que des paroles semblables à bien d’autres, n’allaient jamais à des rendez-vous secrets et que, donc, ils avaient été, jusqu’ici, impossible de les détecter. Le code lui-même et sa clef du moment était contenu dans des livres largement diffusés ou dans les chartes commerciales ou de guildes qui étaient connues de tous.

C’est cette manière de faire qui avait déterminé leur appellation d’ombre, car quoi de plus commun qu’une ombre qui s’attachait à tout en chacun sans que cela ne surpris personne et changeait en fonction de l’heure du jour ou même disparaissait quand le temps était couvert ou qu’il faisait nuit pour réapparaître le jour suivant sans que cela non plus n’éveille le moindre soupçon. Pour rendre ce service encore plus indétectable, les attaques de personnes ou le vol de document étaient généralement exclus. Le plus souvent les documents recherchés étaient lu et retenus grâce à l’entraînement reçut et si quelqu’un devait impérativement être capturé ou devait disparaître cela était le fruit d’un accident du fait de la nature que cela passe par un éboulement ou l’attaque d’un varg, par exemple. Mis en place donc depuis dix ans il y avait maintenant une ombre dans chaque grande ville et un au palais de l’usurpateur. C’est ce dernier qui avait confirmé les soupçons d’Eowyn sur l’utilisation du septième sens par Kalsh l'alchimiste noir. Ce dernier était fou de pouvoir et il était vraisemblable qu’il ait poussé son seigneur à renverser la maison régnante pour devenir, en sous-main, celui qui décide. Depuis qu’ils étaient rentrés à Dahl libh ov vhia, Eowyn et Gwalchaved sentaient sa présence presque partout et presque chaque jour. Cela effrayait Eowyn tout en la rassurant et elle avait interdit à Gwalchaved d’utiliser le septième sens. Seule elle avait une chance de pouvoir sonder sans qu’elle ne soit remarquée. Utiliser le septième sens au travers de potion et sans qu’il fut naturellement en vous était dévastateur, l’utiliser pour tenir le pouvoir, pour faire le mal, accroissait le côté corrosif du pouvoir. Aussi Kalsh devait être toujours plus épuisé toujours plus dévoré par le septième sens, mais pour l’instant il résistait. Eowyn ne sondait jamais directement Kalsh mais son entourage sur quelques instants seulement aussi n’avait-elle jamais été repérée.
Pourtant un jour à l’improviste elle avait rencontré l’esprit de Kalh elle y avait vu une folie immense et une noirceur insondable, elle avait vu ce qu’à mot caché disait la prophétie. Lui, s’il avait senti comme une présence, ne l’avait pas interprété comme l’esprit d’Eowyn mais plus comme si quelqu’un écoutait derrière sa porte et fit tuer le garde et les deux serviteurs qui passaient quand il sorti de sa chambre.
Puis le temps avait passé et Eowyn avait vu Lish-Beth et sut que d’elle dépendait une part de la victoire, ce qui lui fut confirmé quand les premiers la nommèrent Washichu Nagi Wape, l’âme blanche de l’archer.

Ils débouchèrent après un quart d’heure de marche rapide dans le souterrain dans une grande pièce à l’écart de l’ancien lit de la rivière. Cette pièce, qui pouvait être murée de l’intérieur, était pleine de ressources et sa décoration n’aurait pas déparée dans les pièces d’apparat du palais. Deuv’ de Nhécais les attendait assit derrière un grand bureau où les documents étaient parfaitement rangés suivant la provenance ou encore la destination. Des tapis aux origines diverses, Nordinia, les iles du sud ou ceux très colorés du désert profond, couvraient le sol de pierres brutes, sur les murs des tentures et des tapisseries raffinées se succédaient entrecoupées de meubles haut en fer recouvert de bois précieux qui servaient de coffres forts. La salle était bien éclairée de bougies de cire qui ne dégageaient pas de fumée et deux braseros réchauffaient l’atmosphère. Il était difficile de décrire l’ombre des ombres tant il ressemblait à tous le mon en général et personne en particulier et mis à part les parents de Gwalchaved, ce dernier, Eowyn et Léonia Battisberthy son amie cryptologue personne ne savait qui il était ni d’où il venait. Il était vêtu de vêtements amples de couleur ivoire en laine de Nordinia et le capuchon de son pourpoint était replié sur lui-même de manière à composer un col haut et enveloppant. Il lisait un compte-rendu en buvant du vin en compagnie de Léonia Battisberthy et des parents de Gwalchaved, Issandre d’Alonie et Fear-Gala Dalh ner dhor Gudhor.

Léonia venait de la grande ville du nord, la plus ancienne citée fondée par « ceux du nord » quand ils arrivèrent sur cette terre. Elle était grande, ses cheveux étaient blonds roux et ses yeux gris bleu, son visage pâle. C’était peu dire qu’elle était belle et représentait un peu l’antithèse d’Eowyn, auburn, grande et aussi belle mais avec le teint halé de ceux qui vivent dans la nature et au visage résolu et volontaire tandis que celui de Léonia reflétaient une sorte d’étonnement perpétuel derrière laquelle se cachait une volonté farouche. Ces deux jeunes femmes pourtant si dissemblables étaient des amies que rien n’aurait pu désunir. Les parents de Gwalchaved eux avaient juste dépassés la cinquantaine. Issandre venait d’une des deux provinces composants les hauts plateaux, on ne pouvait dire d’elle qu’elle était belle mais elle dégageait quelque chose d’indéfinissable qui la faisait toujours remarquer quel que soit ceux qui l’entouraient, quel que soit sa vêture ou le lieu où elle était. Son maintien attirait et l’on craignait son jugement tant il était perspicace. Fear-Gala quant à lui était un montagnard, solide, presque monolithique, avec des yeux qui voyaient tout et une vivacité surprenante compte tenu de sa taille et de sa masse. Il se déplaçait en s’appuyant sur une lourde canne en bois dont la sculpture représentait un varg bleu. Sa barbe taillée et ses longs cheveux bruns largement mêlés de gris lui donnaient de l’allure d’un sage, son visage, comme sa jambe gauche, portaient les traces des combats passés, celui de Tolh-on-Eïss en particulier. Quand il vous regardait on ressentait une force intérieure immense qui vous jaugeait, vous soupesait.

A l'entrée d’Eowyn et Gwalchaved dans la pièce, les parents de Gwalchaved se levèrent avec un grand sourire tandis que Léonia et Deuv’ se mettaient respectueusement en retrait tout en affichant de grands sourires. Les effusions furent empreintes d’une grande chaleur et de beaucoup d’émotion. Ceux qui étaient dans cette pièce avec ceux qui arriveraient bientôt et guidaient Drusilia et Olaf représentaient l’âme de la résistance à l’usurpateur. Pour Eowyn Issandre et Fear-Gala étaient plus que des amis ils étaient des parents de substitution et si elle était ce qu’elle était devenue elle le leur devait grandement.

Passés ces instants de profond bonheur, ils s’assirent tous autour d’une collation bienvenue non sans avoir souscrit au rituel du lavage des mains qui partout dans le pays était de rigueur avant de se nourrir. Puis ils se mirent à parler des derniers événements en particulier le coup hardi de Kügel. C’est alors qu’Eowyn leur parla de ses parents et de la conclusion qu’elle tirait que une ou plusieurs personnes après la chute de la capitale avaient pris en charge les dépouilles de ses parents, le trône et les trophées soit par allégeance à sa maison soit pour avoir une monnaie d’échange au cas où. Cette information fit frémir l’assistance car quoi qu’il en fut celui ou ceux qui avaient fait cela avaient pris des risques.

Chacun acquiessa et après discussion il fut décidé que Gwalchaved, que personne ne connaissait à Tolh on Eïss , devait entrer en contact avec Dorcha Creag l’Ombre qui y était installée depuis trois années. Puis après un instant Deuv’ de Nhécais pris la parole afin d’informer les arrivants d’un souci quant au groupe qui les accompagnait. Cette personne était ou avait été au service de la garde Falanienne comme informateur. De fait cette personne venait des terres du sud et avait été médicastre dans un groupe de combattants qui opéraient d’ile en ile jusqu’au jour où son navire fut pris par une flotte de la garde qui avait décidé d’assainir la mer proches des côtes sud. Cette personne avait survécu parce qu’elle était médicastre et qu’elle avait soignée sans faire de distinction Falaniens et pirates du sud. La garde se l’était attachée pendant des années jusqu’à ce que après des années jusqu’à ce qu’elle souhaite comme tous, maintenant que le pays était ouvert, oublier son ancienne vie et vivre à Falania. Bien que rien ne le démontra elle pouvait toujours au service de la garde et la garde, qui pour protéger son territoire avait des émissaires partout, pouvait très bien être en relation avec l’usurpateur ou ses gens. Quelqu’un pouvait cependant confondre ce possible espion, Perhedür ap Keum-ri. En effet au cours de ses multiples voyages ce dernier avait rencontré cette personne comme envoyée par la garde Falanienne pour ouvrir des échanges avec Dahl libh ov vhia un peu avant que l’usurpateur ne prenne le pouvoir. Cette personne avait changée, s’était rangée, au moins c’est ce que toutes les observations laissaient penser mais pour autant devait-on prendre le risque.

Eowyn secoua la tête et fit part de son questionnement depuis qu’elle l’avait rencontré et son sentiment qu’elle n’était pas ou n’avait pas été toujours ce que cette personne était aujourd’hui. Elle avait même abordé le sujet avec cette personne mais sans jamais avoir vraiment eu de réponse. Il fallait en avoir le cœur net et mettre cette personne devant Perhedür sans prévenir ni l’un ni l’autre.
« Nul ne peut atteindre l’aube sans passer par le chemin de la nuit. »
05 janvier 2013
Khalil Gibran

Eogwal
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Re: Les plaines de Blanchepierres

Postby Eogwal » Tue 21 Jun 2016, 15:20

Les parents de Gwalchaved avaient pris l'initiative de faire venir Perhedür, aussi dans quelques jours tout le monde serait fixé et si « l'espion » des Falaniens ne pouvait se disculper il serait lié sur une barque et lâché au large des côtes de Tolh on Eïss attaché au fond d'une barque un jour de tempête. Par le passé les chances de survie auraient été nulles car ceux qui étaient envoyés de la sorte sur les flots étaient innervés, c'est à dire les tendons des poignets, coudes, épaules, aine, genoux et chevilles tranchés, de sorte que même en échappant aux flots il y avait aucune chance que les condamnés en réchappent. Aujourd'hui il certains avaient dû en réchapper mais aucun n'étaient revenu pour le dire car ce faisant ils endossaient le statut de paria que quiconque pouvait exploiter ou tuer sans risque de poursuite aucun.
Gwalchaved décida de ne pas attendre cette confrontation dont il savait qu'elle serait pénible tant pour Eowyn que pour l'ensemble de la petite troupe qui connaissait la personne au passé trouble depuis maintenant de long mois. Il savait aussi que la confiance ne serait jamais restaurée entre elle et le reste du groupe et que la sentence même clémente ne pourrait jamais effacer le mensonge ou simplement l’omission. Il ne souhaitait pas y assister ni avoir à dire la rancœur qui l'avait submergée quand il fut informé des faits.
Le lendemain, équipé comme les peuples du sud d'une armure de cuir fort renforcé de plaques métalliques comme pour une brigantine, et de maille pour les parties que l’armure ne protégeait que sommairement, il partit de bonne heure montant un cheval du sud, de plus petite taille que les chevaux du nord mais infatigables et rustiques. Fringants et le pied sur, ce type de monture étaient l’apanage de nombreux mercenaires, mi pirates mi soldats qui se vendaient aux plus offrants. Au-dessous de son armure outre le bourras indispensable, il portait des vêtements de lin écrus et par-dessus une cape de lingwu chaude qui servait autant à s'isoler de la pluie que du froid qu'à se protéger des grosses chaleurs et faisait également office de semblant de tente ou de couverture au bivouac. La couleur de cette cape était invariablement indéfinissable tant son utilisation la soumettait tout à la fois à la crasse et aux éléments. L'armement de Gwalchaved se composait d'un sabre courbe au tranchant effrayant, d'un poignard droit long comme un avant-bras et d'un arc court composite permettant de tirer tant à pied qu'à cheval et dont les guerriers du sud étaient de grands amateurs. La lormerie du cheval était autant composée de pièces d'argent que de cuivre qui au galop ou au trot rapide émettait des sons cristallins, le tout sur un harnachement de cuir rouge foncé qui ressortait particulièrement sur le pelage isabelle du cheval.
Gwalchaved suivit pendant un temps le lit de la rivière asséchée qui reliait secrètement Qeenn à Tolh on Eïss avant de prendre un passage vers l'ouest qui ressortait dans une grotte sur le plateau qui dominait la plaine qui amenait vers le deuxième port au sud du pays. Il passa la nuit mangeant froid du poisson mariné dans de l'huile et de l'ail, plat dont les peuples du sud, qui pratiquaient largement la pêche entre deux pirateries, raffolaient. Alors que la nuit était tombée depuis longtemps Gwalchaved méditait sur les événements récents et savait que le cours des choses était maintenant inéluctable et allait droit vers un affrontement qui déterminerai non seulement l'avenir du pays mais aussi de tous ceux qui comptaient pour lui. Il finit, comme souvent chez lui, par en tirer des résolutions nouvelles qui lui forgeaient une cuirasse qui ne saurait être percée par l’irrésolution ou le doute. Là, le sommeil le prit qui ne le quitta qu'avec les premières lueurs de l'aube.

Au matin il s'assit sur le rebord d'un précipice se substantant de bœuf séché et de fromage qu'il accompagna de bière légère. Sous ses yeux s'étendait un plateau et une grande plaine sue laquelle un fleuve et son affluent se rejoignent plus de milles mètre plus bas et environ 40 kilomètres plus loin. La clarté du jour et de l'air ainsi que l'immensité des deux cours d'eau sont tels qu'il n'est pas difficile de les voir d'où se tenait Gwalchaved. Ce spectacle, comme à chaque fois le prends dans sa beauté simple. La fougère mélange ses couleurs sur les pentes avant que des herbages drus ne les remplacent suivit par une forêt dense. Plus loin des champs apparaissent qui commencent à prendre des couleurs dépendant de ce qu l'on y a planté. Autour de Gwalchaved les gypaètes ont déjà pris l'air pour nourrir leur unique petit, de bouquetins et des chamois, descendu durant la nuit vers de altitudes plus chaudes et mieux pourvues en herbes grasses, commencent à remonter pour se mettre à l'abri des prédateurs. Un lynx retardataire regagne pour la matinée sa grotte évitant soigneusement de traverser le territoire d'une famille d'ours dont les petits viennent de sortir en jouant bien en dessous de là où se tient Gwalchaved. Ici ils sont les maîtres, les vargs bleus ou gris ne fréquentant pas les terres du sud.

Sortant de sa rêverie Gwalchaved range ses quelques biens, selle son cheval qui a profité largement des herbages d'altitude. Il lui faut maintenant se concentrer car il va devoir descendre très bas et vers l'est avant d'emprunter le plateau en bordure de la mer et enfin entrer dans la plaine qui entoure Tolh on Eïss. Pendant dix jours il descendra, contournant largement les quelques villages et la seule ville de la région qui s'appuie sur le mur des hauts plateaux comme sur un rempart et couvre le plateau intermédiaire de ses constructions rectilignes, les quartiers de la ville mais aussi de l'alignement des champs et de l'irrigation. Enfin après de nombreux détours, de ruse et de patience Gwalchaved atteint ce que depuis son enfance il évitait, une route. Il y était depuis deux heures à peine qu'une petite troupe mélangeant piétons et cavaliers arrivait en sens inverse. Une douzaine de piéton et trois cavaliers armés en troupe légère, arcs, armures de cuir vargarde pour les piéton, chimérique pour les cavaliers sauf pour l'un d'entre eux qui portait une armure de cuir nocturiel, rare et cher, très cher. L'attention de Gwalchaved fut immédiatement mis en éveil, le chef de cette troupe n'était pas un guerrier de bas étage et son allure générale confirmait ce fait, la troupe qui l'entourait également. Ces hommes savaient se battre et se battaient depuis leur plus tendre enfance. Gwalchaved savait que lui-même ne pouvait dissimuler ce qu'il était à ces hommes. Sa vêture, son armure, ses armes son cheval tout faisait de lui un guerrier rompus aux combats sous toutes les latitudes. Discrètement Gwalchaved arme la petite arbalète fixée sur son avant-bras gauche et que masque la targe peinte en noir.

L'un des piétons qui pouvait être un sergent quitta ses compagnons pour se porter sur la voie de Gwalchaved qui engagea son cheval dans une sorte de trot dansant le préparant ainsi à le transformer en arme redoutable.. Ce détail ne passerait pas inaperçu aux yeux des hommes qui venaient mais il se devait de montrer face à ceux-là ce qu'il était vraiment, un guerrier. Le sergent stoppa, sur ses gardes, Gwalchaved également maintenant sa monture dans ce petit pas sur place reculant même légèrement.
Qui es-tu l'homme ? Dit le sergent
Gwalchaved le regarde sans répondre puis regarde celui qui commandait visiblement le groupe
Et toi qui es-tu ?
L'homme sous son grand chapeau de paille renforcé d'une cervelière sourit
Cornelin de Touaille commandant la Ceuta et la Mellila et donc tu es ?
Averhy Nau de Comorh-Nar commandant de lui-même.
Et comique … Tu sembles très à l'aise à cheval mais ceux de Comorh-Nar sont plus pêcheurs que marin.
– Le marin pêcheur ne compte que sur son labeur et brave la mer ne tuant que du poisson.
– Hum si tu le dis … où vas-tu ?
– À l'ouest comme tu vas à l'est.
– Pourquoi tant de méfiance ?
– Je suis seul, mon cheval et mon équipement sont bons je suis seul vous êtes douze.
– Tu raisonnes bien et si nous convoitions tes biens ?
– Je mourrai mais n'ayant aucun autre choix au moins deux d'entre vous aussi. C'est cher payer d'autan que cela pourrait être plus cher encore.
– Et me rejoindre ?
– Jusque-là je n'ai de chef que moi et m'en porte bien. Demain l'âge venant qui sait un homme comme toi me plairait sûrement
Disant cela Gwalchaved avait modifié la position de ses jambes. Sa monture le sentit qui se rassembla imperceptiblement. La demande du chef d'en face était une déclaration de mort … Accepter n'était pas gage de vivre longtemps et refuser c'était mourir dans les instants à venir.

Soit dit le chef

Le sergent face à Gwachaved se jeta pour saisir la bride du cheval mais sous la pression des jambes de son cavalier celui-ci bondit en avant comme pour exécuter un mézair mais les jambes tendues. Les deux sabots percutèrent le visage du sergent qui s’effondra sans un mot. Dans le même instant Gwalchaved lâchât le trait de sa petite arbalète sur le seul archer du groupe qui touché au bas ventre se replia sur lui-même. Personne en face n'attendait une pareille réaction et tandis que deux piétons tentaient de prendre le cheval de leur ennemi à revers ce dernier lui faisant exécuter une cabriole qui les abattit tous les deux. En quelques secondes les tiers des hommes qui s'étaient attaqués à Gwalchaved étaient au mieux gravement blessés.

Aussi Gwalchaved ne perdit pas de temps car temporiser c'était mourir et se rua sur les cavaliers tandis que sous la charge les piétons s'écartaient dans tous les sens. Bousculant un cavalier il eut juste le temps de se pencher en avant et de parer de sa targe un coup de sabre venu d'un deuxième cavalier. Se ruant sur le chef qui l'attendait il fit faire à sa monture une courbette qui s'acheva sur le cheval adverse, le renversant ainsi que son cavalier. Celui-ci se retrouva une jambe prise sous sa monture. Passant par-dessus Gwalchaved le sabra. Ne portant pas d'écu ou de targe celui ne dut qu'à sa cuirasse de cuir nocturiel de n'être pas blessé mortellement. Gwalchaved fit tourner court sa monture et revint sur ses ennemis qui voyant leur chef à terre et ce cavalier en furie revenir sur eux s'égayèrent. A terre et même si sa monture était parvenu à se relever Cornelin ne tenta rien sachant qu'il avait joué et perdu. Gwalchaved réarma son arbalète.

Pourquoi tenter de tuer un homme qui souhaite rester libre ? Et il tira

Son cheval au galop de chasse il reprit sa route vers Tolh on Eïss. Après dix minutes il prit le lit d'un ruisseau et monta dans une pente couverte d'une forêt dense. Là il mit pied à terre et parti à la recherche d'un abri sur. Il ne pensait pas que ses adversaires du jour cherchent à le retrouver mais la prudence devait toujours rester de mise. Pendant qu'il s'installait il repensait aux événements et avec amertume l’idée lui vint que, même si Eowyn réussissait dans sa quête, il faudrait beaucoup de temps et d'abnégation pour reconstruire ce que sept siècles avaient bâti et vingt années détruit profondément. Les haines et les rancunes seraient tenaces et il faudrait peut-être plus d'une vie et une volonté sans faille pour rebâtir ne serait-ce que les bases de ce qui existait avant.

Trois jours auraient suffi pour rejoindre Tolh on Eïss mais Gwalchaved multiplia les feintes et les fausses pistes empruntant chaque fois que possible des sols durs ou des ruisseaux qui rendaient la piste presque impossible à suivre. Il laissa dans sa trace trainer une peau d’ours fraichement écorchée sachant que la forte odeur du plantigrade compliquerait le choix d’un chien si il advenait que l’on s’en servit pour le retrouver. Une semaine passa et c’est au matin du huitième jour qui suivit le combat que Gwalchaved arriva de l’ouest par la porte de la mer.
Bien que diminuée et ayant perdu la moitié de sa population Tolh on Eïss restait une ville impressionnante. Impressionnante par le choix du site une colline sur un grand plateau descendant vers la mer et y pénétrant par une large falaise abrupte. Mis à part sur le nord où le plateau montait vers les montagnes environnantes, le reste de la ville était entourée par une forteresse naturelle basaltique dans laquelle on avait taillé les remparts et le chemin de ronde. Le seul rempart de main d’homme était donc au nord et s’étageait sur trois étages et défenses consécutives. Au sud un éboulement une dizaine de fois millénaire avait été organisé pour fermer la ville qui ne communiquait vers la mer par une route qui se rétrécissait jusqu’à ne permettre l’accès à la porte d’entrée que pour une grosse charrette à la fois à quatre hommes ou à deux cavaliers. Si les troupes de l’usurpateur n’avaient été invitée à entrer la ville n’aurait pu être prise, mais en ces temps de paix personne ne s’était méfié d’un ami qui allait, qui plus est, être élevé au rang de prince. Au-delà des remparts la vue été dégagée jusqu’à une journée de voyage à pied et au nord sur les montagnes avoisinantes de tours de guet s’étageaient régulièrement.

L’ancienne capitale n’avait pas vu ses plaies réparée et les traces d’un combat féroce qui datait de vingt ans étaient toujours présentes. Les maisons brulées étaient simplement moins noires, le temps et les éléments ayant adoucis ce que la fureur des hommes avait tracé dans la pierre. Certaines rues auraient été totalement vides sans l’abri qu’elle offrait à une foule de petites gens dont certains avaient été prospères mais avaient eu des liens marqués avec l’ancienne famille royale. D’autres rues rassemblaient tout ce que le monde peut compter d’herpaille et de malfaisants qui se multiplie dès qu’il s’agit de croitre sur le malheur des autres. Enfin entre ces deux extrêmes ceux qui n’avaient rien d’autre que ce que la chance avait bien voulu leur octroyer et ne pourrait vivre mieux ailleurs occupaient le reste de la ville où pour le moins l’opulence n’était plus, et de loin, celle que la ville avait connu en tant que capitale.

Pourtant la ville restait vivante du fait même que bien des navires de commerce du sud ou de l’ouest ne souhaitaient allonger leurs voyages vers la nouvelle capitale qui était le seul autre port au sud de Dahl libh ov vhia. Aussi la nouvelle capitale drainait elle essentiellement le commerce des pays de l’est et des iles qui parsemaient ces étendues. Bien sur les grande maisons se devaient d’être représentées ainsi que les commerçants influents, mais les produits de Narvigia de Falania des iles de l’ouest et d’une grande partie des pays du sud continuaient d’affluer vers Tolh on Eïss.

Si ce n’avait été l’ambiance lourde, un étranger aurait bien pu s’installer dans cette ville dont nombre de maisons étaient luxueuse et de moindre prix. Certes il faudrait refaire bien des intérieurs, drainer les puits dans les cours et laver à grande eau les salissures du temps et des hommes mais somme toute la ville permettait de commercer honorablement et de s’installer à moindre frais. C’était une des raisons qui avait maintenu la ville en vie comme la peur que des étrangers ne se l’attribuent si elle était abandonnée. Le climat aussi faisait de Tolh on Eïss une ville attirante. Tandis que tout autour ce n’était que montagne, hauts plateaux, neige et rudesse du climat, la ville au bord de la mer profitait, elle, de la douceur qu’apportait l’immense étendue d’eau en hiver et la fraicheur de ses vents en été.

C’est en réfléchissant à tous cela que Gwalchaved alias Averhy Nau penettra en ville. Il dut s’acquitter d’un léger octroi, inscrire ses noms et qualité, sa provenance et les raisons de sa venue en ville auprès d’un capitaine de porte débonnaire dont le ventre rebondi disait autant que ses joues couperosées combien il préférait les joies de la table aux furies de la guerre. Ce devait être un officier issu de la garde bourgeoise instaurée par l’usurpateur pour faire supporter son courroux à des officiels de la ville plutôt qu’à son gouverneur et à ses troupes, sauf à ce que comme pour l’action menée par Kugel ce fut directement le palais du gouverneur qui fut l’objet de l’affront. Averhy Nau était ici, selon ce qu’il déclara pour embarquer comme commandant des troupes sur l’un des navires Dorcha Creag mestre pêcheur, fournisseur d’ambre et de gemmes brutes en provenance de Falania et dont négoce s’arrondissait dans la revente de runes plus ou moins rares en provenance de Narvigia. Nombre des objets transportés ainsi par voie maritime étaient précieux, les gemmes et certaines runes notamment, justifiant l’emploi d’une troupe aguerrie qui servait d’escorte sur terre et sur mer repoussait, le plus souvent, les navires pirates qui auraient eu l’idée de s’emparer de la cargaison. Si en haute mer les risques étaient grands, depuis au moins deux siècle la tendance, insufflée par la garde Falanienne, était à assurer le contrôle, par des patrouilles fréquentes, d’un large couloir de mer le long des côtes. Ce système avait aussi l’avantage, outre le fait de pouvoir compter fréquemment sur l’appui d’un navire de combat en patrouille, de mouillages nombreux soit dans de petits ports de pêche soit dans des rades naturelles tous étant bien abrités en cas de coup de vent.

Passé la porte, les rues de la cité étaient larges et belles et, bien que peu entretenues depuis vingt ans, d’une propreté qu’aurait enviée biens des villes en dehors du pays. La maison de Dorcha Creag que Gwal-Averhy trouva après plusieurs demandes, se situaient à la limite du quartier des pêcheries qui s’ouvrait sur celui des orfèvres et des bijoutiers. Sans descendre de cheval, Gwal-Averhy frappa à la forte porte cloutée que protégeait deux archères. Un regard munis d’une grille s’ouvrit et une voix féminine qui se faisait plus sourde qu’elle ne l’était surement demandant.

- Que demandez-vous ?
- Je viens à la demande de Mestre Dorcha Creag pour recruter et commander une troupe à son service, mon nom est Averhy Nau de Comorh-Nar et voici la lettre qu’il m’a fait parvenir
dit-il en sortant d’une de ses fontes une lettre un peu froissée portant encore le cachet du mestre des lieux.

Le regard se ferma et Gwal-Averhy dû patienter de longues minutes avant que de nouveau le regard joua. La même voix repris sur le même ton que précédemment :

- Veuillez descendre de votre monture Mestre Averhy, écarter vos bras et défaire votre ceinture d’arme la poser sur votre monture ainsi que votre targe et la petite arbalète qui se cache derrière

Gwal-Averhy sourit intérieurement, la maison avait des yeux et certainement des oreilles, autan se conformer à ce qui était devenu la normalité dans cette ville, la prudence et la suspicion. S’étant prêté de bonne grâce au rituel, la porte s’ouvrit. Un homme de forte stature pris son cheval, l’inspecta et le mena directement à l’écurie, le tout sans un mot, puis la voix eu enfin un visage et un corps. Gwal-Averhy fut frappé par la beauté de la jeune femme qui pourtant faisait tout pour ne pas se mettre en lumière et cacher ses atouts qui étaient nombreux. Outre le fait que sa chevelure était d’un blond si clair qu’ils auraient pu passer pour blanc sous le soleil de midi, la peau de la jeune femme était cependant légèrement mate et sa couleur de miel sombre. Dans son visage dominaient deux yeux verts qui vous regardaient sans ciller.

- Veuillez me suivre dit la voix légèrement rauque, Mestre Dorcha va vous recevoir … Vous avez du retard !

Surpris par le ton ironique Gwal-Averhy suivait la jolie silhouette au pas dansant. Arrivé dans la maison c’est sa fraicheur qui plut au visiteur tout autant que sa décoration au luxe discret. La montée des marches d’un grands escalier de pierre permis à Gwal-Averhy de contempler plus avant la beauté du lieu comme celle souple de la silhouette qui, quelques marches plus haut, s’élevait avec une grâce féline vers l’étage supérieur. Deux gardes visiblement aguerrit se tenaient de chaque côté d’une porte. C’est vers celle-ci que se dirigea le joli guide. Il frappa et entra se tournant vers le visiteur en lui faisant signe d’entrer. Le joli guide s’effaça dans la pièce, referma derrière le visiteur puis passa devant lui pour le conduire au travers d’une salle chargé de livres, de runes rares et de bijoux vers un grand bureau derrière lequel qe tenait un homme penché, une loupe sur l’œil dans l’examen d’un manuscrit. L’homme posa sa loupe releva la tête et se leva. Gwal-Averhy resta un court instant stupéfait. Il avait devant lui le portrait de son joli guide, en homme d’une quarantaine d’année, grand et athlétique. Même cheveux, même yeux verts et même voix rauque quant il s’exprima.

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Re: Les plaines de Blanchepierres

Postby Eowyn » Tue 19 Jul 2016, 15:09

La troupe pris enfin le chemin de la ville qui, sous le soleil, aurait pu être belle sans l’odeur nauséabonde qui flottait autour de ses murs. La couleur bleu des remparts permis à Lish-Beth de l’identifier. C’était la presqu’île et le port de Touaille, la bleue, la sale comme beaucoup la nommait. Avec la chaleur les couches d’immondices fait de déjections, des résidus de boucheries, des tannages et de détritus en tout genre séchait, durcissait si bien qu’au bout de quelques jours on pouvait y marcher sans crainte de s’y enfoncer. Mais si quelques quartiers et quelques places profitaient de cette aubaine pour la découper en plaque et l’enlever, la plus grande partie de la ville ne faisait rien. Avec la chaleur si la croûte devenait compacte, l’odeur elle devenait difficilement tolérable, raison pour laquelle les familles qui en avaient les moyens rejoignaient des résidences d’été de l’autre côté de la presqu’île là où les vents du large chassaient les miasmes et rafraîchissaient l’air.
La saison des pluies seule lavait la ville. Les pluies souvent torrentielles pouvaient durer quatre à cinq jours sans s’interrompe et purgeaient les rues et les quartiers insalubres des toutes les sanies. Le port devenait alors un cloaque puant jusqu’à ce que les grandes marées qui accompagnaient généralement les pluies diluviennes n’emportent le tout au large. Pendant la saison des pluies, environ quatre mois dans l’année, le commerce se ralentissait et chacun profitait de cette manne pour laver le linge, curer les fosses d’aisances, renouveler l’eau des fossés et prendre les rares bains que s’octroyaient la plus grande partie de la population. La saison des pluies faisait également déborder les cours d’eau et nettoyait également l’intérieur des terres, plus encore, ces rivières riches en limon couvraient les champs et les fécondaient. L’habitat s’était adapté, les maisons étaient construites sur de forts pilotis, de bois dans les campagnes de pierres en ville, et les réserves d’eau se trouvaient sur les toits ainsi que les cuisines. Cette curiosité avait deux avantages, ne pas souiller l’eau récupérée et éviter en cas d’incendies dans les cuisine que le feu se propage dans les étages tout en trouvant à proximité de quoi tenter d’en venir à bout plus aisément. Touaille avait aussi développé un accessoire vestimentaire adapté à la saleté de ses rues, un sabot reposant sur un pied d’au moins 15 à 20 centimètres de haut dont plus tard ne subsista que le pied muni en haut et en bas d’une planche épaisse et large, pour assurer la stabilité en bas et pour glisser, en haut, dans une large bande de cuir épais, le soulier ou la botte. Ainsi l’on pouvait se déplacer sans trop maculer ses chaussures ses robes ou ses chausses. Devant chaque entrée, sur le plancher surélevé qui joignait chaque pilotis de chaque maison à un peu plus d'un mètre du sol se trouvaient plusieurs fortes brosses de jonc sur lequel on nettoyait le pied de bois ou de corne. De là on pouvait se diriger vers la rampe inclinée qui menait dans les maisons, environ deux mètres à deux mètres cinquante au-dessus des planchers. Les pieds étaient laissés au bas de la rampe.
La nuit la rampe était relevée assurant la sécurité des lieux tandis que les planchers sous réserve de rester relativement propres étaient abandonnés aux plus pauvres et au miséreux de toutes espèces qui trouvaient la le moyen de dormir or de la fange et si ce n'était confortablement du moins au sec y compris pendant les mois de pluies. Moyennant un repas chaud par jour l’hiver et la saison des pluies et de l’eau sans compter l’été ces miséreux habitués de leurs planchers assuraient la sécurité et pouvaient, pour les mieux lotis bénéficier en hiver de barrières de bois épaisse qui fermait le plancher bas et protégeait des vents et du froid. Avec le temps il n'était pas rare de voir les plus hardis se faire une place sur un navire ou dans la garde voire dans la petite bourgeoisie.
Lish-Beth était mal à l’aise et bien que, pour la première fois, assise correctement en selle avec seulement les pieds entravés, elle se sentait nauséeuse et près de rendre son repas du matin.L'infecte odeur lui soulevait le cœur et la peur de ce qui allait arriver la tenaillait. La troupe pénétra en ville après avoir passé par le port où elle se grossit de marins, de butin et d'autres esclaves aussi effrayés que la jeune femme. Il est vrai qu'il y avait de quoi être effrayé, tant la réputation de la ville était terrible, ses vices mêmes fantasmés n'étaient pas loin de la réalité et s'il était vrai que les plus miséreux originaires de la presqu’île bénéficiait d'une aide relative, les étrangers, même ceux qui venaient y commercer n'avaient aucun droit et que ceux qui y étaient amené en esclave préféraient souvent se donner la mort que de vivre dans les conditions qui seraient les leurs.
La réputation de la citée, à peine usurpée avait donné naissance à une expression : « franchir les portes de Touaille » ce qui signifiait aller à sa perte sans espoir de retour. Quant une troupes se comportait de telle manière qu'elle s'attirait la réprobation des plus endurcis on disait, pour résumer son action qu'elle Touaïllait.
Le troupe se porta sur l'ouest de la presqu’île la où les vents de la mer maintenaient l'odeur à des niveaux acceptables et où le marché aux esclaves était implantés. Après un repas frugal pendant lequel Lish-Beth fut contrainte de boire un mélange amer qui la rendit presque euphorique et sans volonté propre, elle fut conduite avec d'autres sur une place au centre de laquelle une estrade était dressée. Là comme ses compagnons de malheur elle fut exposée aux regards des hommes et des femmes qui se pressaient qui pour acheter qui pour se repaître du spectacle. Des acheteurs montèrent sur l'estrade pour examiner ces être qui étaient maintenant marchandises. Ils regardèrent les dents, palpèrent les corps et pour les femmes comme pour les jeunes filles, ce fut pire encore puisqu'elles furent dévêtues et palpées sans pouvoir se défendre, se trouvant sous l'emprise de la drogue qu'elles avaient été forcées d'absorber.
Pour son malheur, bien que jeune, Lish-Beth était jolie et pourvue d'avantage que beaucoup n'avait pas. Aussi fut elle l'objet d'attention particulière et ce fut finalement un gros et libidineux armateur en piraterie qui l’obtint après force enchères. Perdue et absente, comme dans un cauchemar elle fut emmenée dans une voiture aux rideaux tirés dans lequel l'homme mit un point d'honneur à découvrir des ses mains grasses et moites le corps d'une Lish-Beth quasiment endormie, assommée par les drogues, la chaleur et ce qu'elle percevait de son sort.
Elle cria et se réveilla hébétée sur le sol du relais de chasse des parents d'Eowyn. Elle avait la bouche sèche, le corps en sueur et la nausée à la bouche. Le réalisme de ce qu'elle venait de revivre la faisait trembler et elle eu quelques difficultés à se relever pour aller jusque jusqu'à une table proche se servir de l'eau que, fait rare, elle mêla de vin. Elle s'avança jusqu'à la porte et sous l'auvent qui couvrait la large terrasse elle goutta au vent chaud qui ventilait la nuit. Munie d'un grand drap et de son nécessaire de toilette elle se guida au son jusqu'à la petite cascade qui remplissait plusieurs bassins au fonds de ce lieu si protecteur que Lisbeth n'était pas loin de penser qu'il était le seul endroit au monde qui put lui permettre de supporter l'horreur de ses cauchemars. Elle se glissa dans l'eau tiède du seul bassin qui restait toute la journée au soleil et encore à cette heure gardait une température douce. La elle se lava de la sueur moite qui la recouvrait et frissonna en ayant maintenant un souvenir aigu des mains qui la palpaient. Alors qu'elle se laissait aller à la tiédeur du vent et de l'eau elle vit la suite comme si elle en était spectatrice. Un matin après que le maître qui l'avait acheté lui donna une claque plus forte qu'à l’accoutumée après avoir abusée d'elle et d'autres pendant la nuit, une terrible colère la secoua des brumes de sa fatigue et des potions qu'on lui faisait prendre pour qu'elle soit docile. Elle saisie son pendentif et le mit à la bouche et là contre toute attente, celui-ci paralysa l'homme à ses côtés alors qu'il n'était sensé n'être utile que pour dresser les animaux. L'homme fut pétrifié d'autan qu'aucun son ne sortait du pendentif et qu'il ne pouvait en déduire un quelconque lien avec son état soudain. Alors Lish-Beth prise de rage sortit son petit couteau et l'enfonça dans la gorge de l'homme qui hoqueta sans émettre d'autre son qu'un gargouillis lugubre. Tout alla très vite quant une servante entra alors que Lis-Beth s'était rejetée en arrière et cachait de nouveau son couteau dans la doublure de sa chemise. La servante trouva le maître de maison inondé de sang comme Lish-Beth, elle hurla ce qui ameuta non seulement les serviteur mais ses gardes. De toutes la vitesse qu'elle pu, alors que Lish-Beth pris les bottes du maître, qui trempaient dans le sang puis fit des traces sur le sol vers une fenêtre ouverte, deux traces sur le mur et revint poser les bottes en places.
Sa rage, ce qu'elle venait de faire, l'épuisement de la nuit provoquèrent un abattement tel qu'elle s’évanouit presque tout en se libérant par un flots de larmes doublés de sanglots terribles. Le chef des garde entra se jeta sur Lish-Beth et la secoua tout en lui hurlant des phrases dont elle ne compris le sens qu'au bout d'un long moment tant elle était choquée, épuisée.

_ Que s'est-il passé ? Parle ou je te fais empaler
hurlait l'homme.

Entre deux sanglots de plus en plus forts et tandis que les larmes coulaient elles aussi plus fort que jamais. Elle réussit à articuler

- Un homme … surgit … fenêtre … poignarder le maître … enfuit … fenêtre.

Les traces et l'état de Lish-Beth convainquirent l'homme que c'était la vérité la jeune femme étant dans l'impossibilité de commettre un tel forfait. L'homme donna des ordres et Lish-Beth fut emmenée, poupée de chiffon sans force et sans volonté. Aux sous-sol elle fut lavée à grande eau puis attachée à un mur.

Un homme s'approcha et dit

- Personne ne peut voir un maître pirate dans l'état où tu l'as vu car un maître pirate ne peut mourir devant le commun des mortel, aussi la loi veux que je te brûle les yeux avant que tu sois vendue comme prostituée pour les bordels du port. Tu as de la chance laide je t'aurai mis à mort ou t'aurai coupé la langue. Mais avec ta langue tu seras vendue plus cher.


Lish-Beth hurlât

- mais je n'ai rien fait

- heureusement sinon tu aurais souffert des mois entiers avant que ton corps ne lâche.


Une douleur insupportable vrilla alors la tête de Lish-Beth qui s'évanouit.

Le bourreau la releva la détacha et appliqua sur les yeux de Lish-Beth un linge humide trempé dans un onguent apaisant. Ce linge tout autan que les larmes de Lis-beth ainsi que son évanouissement limitèrent la brûlure de ses yeux devant lequel un barreau de métal rougit à blanc avait été placé. Lish-Beth était aveugle.

Le lendemain, lavée, parfumée et habillée de bleu, la couleur des prostitué à Touaille, les yeux bandés elle fut amenée dans un marché particulier dédié à ce négoce. Pour la première fois de sa vie Lish-Beth du apprendre à faire confiance aux sens qui lui restait en particulier l’ouïe, la toucher et l'odorat. Curieusement ce qu'elle entendait, elle commençait à comprendre un peu de la langue parlée dans cette région, faisait qu'elle se réjouissait de ne pas voir ce qui se passait autour d'elle car elle venait de comprendre que les acheteurs ici se comportaient de la même manière que des maquignons. Lasse et encore sous le coup des événements de la veille elle s’évanouit.

Quant elle revint à elle le chant régulier d’une scie avait remplacé celui des ronflements de certains. Avec terreur, elle se rendit compte qu’elle était nue, qu’on l’avait enchaînée au mur. Le sol en terre battue suintait d’un liquide poisseux. Une puanteur nauséabonde envahissait la pièce. L’air empestait un mélange de sueur, de sang et de viscères… une odeur bien connue des chasseurs, celle de l’animal fraîchement dépecé. Cette ambiance familièrement désagréable… terrifiante, la prenait à la gorge.

Son cœur faillit s’arrêter quand la porte s’ouvrit brutalement. Lisbeth entendit quelques pas lourds s’approcher de la table puis la voix grave d’un homme rompant la morosité du chant de la scie :

- « Je suis un peu déçu. Elle n’a pas tenu bien longtemps celle-là. »
L’autre arrêta de scier et jeta un morceau flasque dans le coin de la pièce. Puis proposa fébrilement d’une voix plus aigüe :

- « On a toujours l’aveugle. »

- « Non… t’as vu dans quel état elle est ? et puis… il se fait tard. Tu lui as donné à manger au moins aujourd’hui ? »

- « Non, baah… elle mangera demain. En plus elle commence à me gonfler à pleurer toute la journée. Tu tiens vraiment à ce qu’on la garde ? »

- «Avoue c’est pratique quand même ? et puis… je m’y suis habitué… tu sais avec l’âge on s’attache à ses petites habitudes. Aller, je vais nourrir les Vargs, fais voir qu’est-ce que t’as là… »

L’homme attrapa deux morceaux de viandes dans le coin de la pièce, puis se dirigea vers la porte et la claqua à grand fracas.
Dans son bain Lish-Beth trembla et pour se calmer elle s'immergea longuement dans le liquide tiède. Elle en ressorti pour prendre une grande goulée d'air et ne compris pas tout de suite ce qui se passait. Les souvenirs revenaient par flots, mais ce qu'elle voyait était … voyait ?! Elle mit ses mains devant elle … elle voyait ses mains ses bras …. ELLE VOYAIT criât-elle mentalement. Elle avait le souffle coupé et pourtant elle respirait à toute vitesse, l'angoisse la submergea puis le calme vint, elle voyait... et elle se souvint alors de tout.
« Nul ne peut atteindre l’aube sans passer par le chemin de la nuit. »
05 janvier 2013
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Re: Les plaines de Blanchepierres

Postby Eowyn » Sat 01 Oct 2016, 19:06

Le groupe qui avait accompagné jusqu'au lac souterrain Eowyn et Gwalchaved arriva cinq jours plus tard à Qeenn mais leurs yeux ne furent libérés qu'une fois les premiers faubourgs atteint. La Drusila et Olaf purent voir la ville dont on leur avait si longuement parlé en constatant que personne ne leur avait rien dit. Ils comprirent que cette ville, à laquelle la majorité des gens ne croyait pas en l'existence, était devenue le mythe de chacun et qu'elle reflétait dans l’imaginaire ce à quoi chacun croyait ou aspirait mais jamais une réalité propre. La ville vaste, pourvue de grandes places arborées sur lesquelles coulaient toujours une fontaine, émerveillèrent ceux du groupe qui ne la connaissaient pas. Drusila frissonnait et ne savait où donner du regard tant cette ville qui enfin existait était belle à voir, les rues étaient propres, les gens qui passaient se donnaient le bonjour et le donnaient aussi à ceux qu'ils ne connaissaient pas, des fleurs dans des jarres de toutes formes et dimensions pendaient aux balcons dont tous les étages étaient pourvus même ceux qui se trouvaient sous les toits des immeubles les plus haut et qui ne comportaient dans ce cas que quatre étages. Olaf en technicien lui étudiait les constructions, la manière dont les colonnes soutenaient les immeubles tout en réalisant le long des rues des arcades sous lesquelles les commerces se tenaient, n'envahissant pas les rues de leurs étals. Le long des façades deux colonnes de pierres descendaient, l'une récupéraient les eaux de pluies et les amenaient dans des citernes dans les caves des immeubles, l'autre récupéraient les déjections des habitants et rejoignait un canal qui circulait au centre de chaque rue mais que l'on ne pouvait apercevoir que de loin en loin par des grilles ouvertes au ras de ce qui était appelé marchoir et permettait à tout en chacun de se déplacer le long des arcades laissant le centre de la chaussée libre pour que circule des véhicules grands et petits. Ces ouvertures dans les marchoirs récupéraient les eaux de pluies qui échappaient au toit et nettoyait les canaux encombrés d'immondices.

Sans y faire attention, tellement ils étaient émerveillés par cette ville si différente de ce qu'ils avaient connus à Falania et ailleurs, ils franchirent des places, enfilèrent de rues larges et pimpantes pour se retrouver au centre d'une grande place bordée d'immeubles majestueux et au centre de laquelle coulaient trois fontaines ombragées. En face d'eux, étagés dans les hauteurs jusqu'à très haut dans la falaise qui surplombait la ville à cet endroit et en marquait la limite, un palais s’étendait sur tout un côté de la place et, si sa fonction de résidence était marquée sur le rez-de-chaussée ainsi qu'au premier étage, le reste était visiblement une forteresse capable de soutenir les plus longs sièges.

Perceval pris la parole immédiatement après qu'un garde des azur et or était venus lui parler à l'écart du groupe ainsi qu'à Bodicat.

- Nous sommes attendus au palais, mais avant il nous est proposé d'être conduit à nos chambres afin de nous y délasser, de nous baigner et de nous vêtir pour retrouver Eowyn ainsi que les chefs de la maison qui porte de sinople et qui porte d'or, la maison Dalh ner dhor Gudhor.

- Mais dit Olaf tout étonné, Ce n'est pas Gwalchaved le chef de cette maison ?

- Non, repris Perceval, [b]Gwalchaved s'il est Prince n'est pas le chef de la maison car il a la chance d'avoir toujours ses parents. Puis afin d'éviter d'autres question sur Gwalchaved il rajouta, Vous ne le verrez d'ailleurs pas car il a ici des fonctions supérieures qui le prennent totalement et auxquelles il se donnent pleinement quant il est ici. [/b]

Chacun pris note et et ils furent conduit par des pages jusqu'aux différentes chambres, plutôt des appartement d'ailleurs, qui avaient été mis à leur disposition. Olaf et Drusila accompagnés d'un jeune homme et d'une jeune femme découvrirent le leur plus vaste que toutes les maisons qu'ils avaient pu habiter, largement éclairé par de vastes ouvertures pourvus de verres parfaitement transparents et sans aucun défaut. Leur chambre et le salon donnait sur un balcon qui s'ouvrait vers la falaise et donnait sur un patio arboré et verdoyant au milieu du quel coulait, comme partout à Qeenn, une petite fontaine. La pièce d'eau attenant à la chambre comportait deux bassins, l'un où l'on se lavait et se rinçait et l'autre où l'on se délassait dans de l'eau chaude parfumée ; Des vêtements richement décorés étaient posés sur des sièges tandis que sur une petite commode, entre les deux fenêtre de la chambre, étaient posés des parures de perles rehaussées d'or et de petites pierres. Il y avait, entre autre un diadème léger et aérien ainsi qu'une couronne étroite.

Drusila se tourna vers les jeunes gens pour leur demander le pourquoi de ces parures. La jeune femme répondit

- Mais ce sont les parures associés à vos titres, la perle sur le diadème et sur la couronne annonçant que vous êtes détenteurs de ces titres de par la maison royale. Si vous possédiez ces titres par la maison des neuf princes la perle serait remplacée par un saphir, de par l'une des cinq autres maisons associées à la maison royale ce serait un diamant jaune. Chaque maison cheftaine d'une province a une pierre qui lui est associée, la valeur de la pierre n'ayant pas d'importance en soit, seul ce qu'elle représente en a. Les diadèmes et couronnes changent de forme suivant le titre.

La jeune femme visiblement heureuse de partager ses connaissances le faisait avec beaucoup de gentillesse et de déférence, elle savait que, souvent, les étrangers n'étaient pas au fait du protocole et qu'il fallait avec beaucoup d’égards leur faire passer le minimum nécessaire pour qu'ils se sentent à l'aise au palais.

- Merci dit Olaf, vous êtes d'une gentillesse exquise. Comment pourrons nous faire appel à l'un de vous si nécessaire ?
Nous sommes, répondit le jeune page, à votre service tout le temps de votre séjour au palais et nous avons chacun une petite pièce au bout de vos appartements. Ainsi quelque soit l'heure, vous saurez ou nous trouver. Dans la journée nous vous accompagnerons partout afin de satisfaire vos désir. Le protocole au palais est fait de la sorte et nous ne pourrions en déroger
, rajoutât-il afin de devancer d'éventuelles protestations.

Olaf et Drusila sourirent puis remercièrent les pages avant de se retirer dans la salle réservée aux bains. Presque une heure plus tard heureux et pimpant, revêtus d'atours magnifique bien que simples ils furent aidés par les pages pour que la couronne et le diadème fussent posés de manière conforme à la tradition. Habillés de la sorte, Drusila surtout, ils ne paraissaient plus les durs tacherons qu'ils étaient à Falania à l'époque où ils avaient rencontrés Eowyn et peu à peu ils avaient pris les manières de la troupe qu ils coutoyaient mais également appris certains des usages mais aussi un peu des deux langues parlées dans ce pays qui les étonnaient tant. Ils furent conduit au travers d'une vaste bibliothèque dans un salon sobre où déjà Eowyn, Perceval et Bodica attendaient.

Les retrouvailles avec Eowyn furent chaleureuse bien que pleine de retenue de la part de cette dernière. Olaf et Drusila mirent cela sur le compte du lieu car ici elle était l'héritière du trône et que le protocole devait induite une certaine retenue. Après quelques échanges sur le voyage et la difficulté de voyager sans voir le groupe se dirigea vers un petit salon où des rafraichissements avaient été servi. Sur la terrasse se trouvaient déjà deux personnes qui se retournèrent des que le groupe entra. Il s'agissait des parents de Gwalchaved qui, s'ils accueillirent le groupe avec chaleur portèrent un regard scrutateur sur Olaf et Drusila. Eowyn fit les présentations

- Drusila, Olaf, je vous présente les Parents de Gwalchaved, Issandre d’Alonie et Fear-Gala Dalh ner dhor Gudhor.

Les deux arrivants furent très intimidés par la prestance et le regard que leur portaient les parents de Gwalchaved. Drusila fit une révérence tandis qu'Olaf s'inclinait. C'était sobre mais tout à fait acceptable pour le protocole de la part de personne ayant peu l'habitude des manières de cours fussent elles sobres comme celles pratiquées à Qeenn. De sa voix chaude Issandre dit

- Voici donc ceux dont nous entendons parler depuis si longtemps.
- Et dont nous avions hâte de connaître les visages dont il nous a été dit que pour l'un d'entre vous, il était doubl
e ajouta Fear-Gala de sa voix rocailleuse.

Interloqués Olaf et Drusila se regardèrent autan surpris que tout à coup mal à l'aise.

- C'est exact dit alors une voix dans leurs dos.

Olaf comme Drusila se retournèrent d'un coup et Drusila prise d'un léger malaise s'appuya sur l'épaule d'Olaf le regardant comme une personne en train de se noyer et qui tends sa main pour qu'on la sauve. Olaf la pris dans ses bras et d'une voix qu'il voulait forte et ferme demanda

- Qu'est-ce que cela ?

- Cela répondit ou plutôt celui-la répondit Eowyn sur un ton neutre se nomme Perhedür ap Keum-ri et il appert qu'il y a de cela quelques années il a croisé la route de Drusila, c'était avant qu'elle ne te connaisse Olaf.

- Et alors quoi ? répondit Olaf de plus en plus mal à l'aise tandis que Drusila tentait en vain de se ressaisir.

Le page au service de Drusila et Olaf apporta une chaise sur laquelle Drusila tomba plus qu'elle ne s'assit sans cesser de s'accrocher à la main d'Olaf, elle était en larmes. Eowyn fit un pas vers elle et dit d'une voix glaciale

- J'attends ta version Drusila, nous connaissons celle de Perhedür et bien entendu nous nous sommes attaché à la vérifier.

Olaf regardait sa compagne, regardait Eowyn, regardait Perhedür il voulait parler mais aucun son ne sorti de sa bouche, il était perdu, assommé. Le jeune page lui apporta également une chaise sur laquelle il se laissa glisser sans lacher la main de Drusila. Issandre s'avança, se fit avancer une chaise et s'adressa à Olaf

- Croyez que nous somme ici tous désolé de vous imposer cette épreuve d'autan que depuis que vous la connaissez vous avez été d'une fidélité sans faille envers Eowyn puis Gwalchaved. Cependant depuis longtemps Eowyn avait le pressentiment que Drusila, bien qu'il apparaisse qu'elle ne lui a jamais nuit en quoi que ce soit, lui cachait quelque chose. La rencontre de Perhedür lors du raid de Küghel et alors que nous cherchions à savoir s'il était loyal nous a permis de découvrir des chose que nous préfèrerions entendre de la bouche de votre compagne.

Olaf était décomposé tandis que Drusila pleurait sans pouvoir faire rien de plus. Après quelques instant lourds de silence Eowyn s'avança et pris Drusila contre elle.

- Drusila dites moi, pourquoi n'avoir rien dit ? Je vous ai aimé sincèrement comme une véritable amie et la je ne sais plus, ou plutôt je sais mais voudrai comprendre. Ne me faite pas faire ce que je ne voudrai pas. Nous sommes en guerre, une guerre sans merci, une guerre qui quoi qu'il arrive changera profondément ce pays, une guerre où l'on a que peu d'amis, une guerre où trahir c'est mourir. Je ne veux pas cela et cela ne vous arrivera pas, du moins pas sur la décision d'une des personne présente ici. Je sais pardonner, encore faut-il que je sache et comprenne. Vous connaissez nos lois, alors je vous en conjure parlez moi. La voix d'Eowyn contenait à la fois de la pitié mais également de la dureté, on sentait qu'elle n'avait pas encore choisit mais qu'elle ne tarderai pas et qu'à ce moment là ce serait définitif.

Drusila leva son visage ravagé de chagrin vers Eowyn et s'y reprenant à plusieurs fois finit par articuler avec difficultés

- Par...pardon Eowyn, pardon. Je ne vous ai pas tout dit mais... mais je ne vous ai pas trahis, jamais...Je ne vous ai pas trahis parce que je vous aime et vous respecte et parce que depuis des années, depuis que j'ai rencontré Olaf je tente d'oublier je tente de tourner cette page difficile.

L'atmosphère s’allégea un peu, les jeunes pages apportèrent à boire, un moment passa mais personne autour d'Olaf et de Drusila ne baissait sa garde. Après avoir bu et s'être un peu calmé et bien que de lourdes larmes coulent toujours sur les joues de Drusila, cette dernière s'appuya au dossier de sa chaise et tenant le bras d'Olaf, baissant la tête sous le regard d'Eowyn se mit à parler d'un ton monocorde d'où perçait une infinie tristesse.

- Mon nom originel est Feriel et suis originaire de Asulil dans les montagnes qui dominent le grand désert au centre de Sandria. Ma famille était issus d'une vieille souche de notaires et d'avocats et j'étais destinée à être mariée au fils d'une autre familles issus du même milieu. Les filles n'ont pas trop de choix, leur destin est écrits même si elle peuvent choisir entre plusieurs partis, pour les plus chanceuse. Moi je suis tombée amoureuse d'Argilés le fils d'un capitaine qui assurait l'escorte des convois dans le grand désert et vers les côtes ouest de Sandria. Si le statut de nos familles était proche sur le plan de la renommée il était inconvenant que ces familles s'allient.

Drusila marquà une longue pause, but un peu puis comme si elle revivait un rêve repris la parole.

- Alors un jour, car les sentiments d'Argiles à mon égard étaient semblables aux miens, nous décidames de partir ensemble. Pour cela et sous prétexte d'améliorer mes études des textes régissant les échanges commerciaux et les successions dans l'ouest de Sandria je me suis jointe avec plusieurs étudiants en droit à une caravane à laquelle Argiles était attaché. Ces pratiques étaient courantes y compris pour les filles car sur ce point nous étions les égales des garçons. Arrivé au port de Kalhistan à la pointe sud de Sandria, Argiles et moi embarquèrent sur un lougre Sandrien qui remontait vers Falania en louvoyant le long des côtes s’arrêtant à dans les ports de Parakonia et Grimaldaz. Pendant ce périple le capitaine du Lougre, un lointain cousin de ma famille nous maria et c'est ainsi que quelques semaines plus tard nous débarquions à Fiergrue. Le pays en pleine effervescence s'ouvrait de nouveau aux étrangers, alors un officier rompu au combat marié à une notaire connaissant les lois du commerce et des échanges loin dans le sud, furent accueilli à bras ouvert. De fait et même si faire sa place n'était pas sans difficultés, nos quize premières années furent heureuses, même si nous ne pouvions avoir d'enfants sans que personne ne puisse nous dire pourquoi. Ce fut un temps heureux jusqu'à ce qu'Argiles accompagne une caravane dans les hautes terres et n'en revienne pas, ainsi que ceux qu'il accompagnait. La garde Falanienne m'apporta la nouvelle et j'en fut brisée.

Drusila fit une nouvelle pose le regard dans le vague et un sourire amer sur les lèvres, elle but de nouveau sans paraître se rendre compte de son geste, soupira puis repris son récit.

- J'ai liquidé nos affaires et avec cela plus le pécule que la garde Falanienne m'avait donné, je me suis installée dans la forêt de Pointelongue pour m'adonner au dressage d'animaux et à l'herboristerie et oublier le monde. Mais... le monde lui ne m'a pas oublié. Un homme de la garde Falanienne que j'avais déjà rencontré est venu me trouver pour me dire que la garde avait besoin de mes connaissance en droits et échanges car de nouvelles terres s'ouvraient loin vers l'est dans un pays où une guerre avait eu lieu et où l'on pouvait maintenant commercer des produits très rares. Je n'attendais rien de la vie alors cela ou autre chose, j'ai dit oui. Rapidement j'ai compris que les échanges n'étaient pas la seule chose que l'on attendait de moi et très vite j'ai transmis des renseignements à la garde Falanienne. Cela a duré pendant des années jusqu'à ce qu'une rébellion prenne de l'importance et alors les étrangers devinrent suspects. J'ai échappée de peu à un lynchage aidé par un de mes contact qui était Pérhédür quand un fou a décidé que les étrangers volaient les marchandises du pays comme le faisaient les anciennes familles qui dominaient le pays un peu avant et j'e suis rentrée à Falania, j'ai repris mes affaires à Pointelongue et deux ans plus tard j'ai rencontré Olaf et un jours alors que nous allions sur l'ile de l'espérance pour apporter de quoi fournir les nouveaux arrivants en matériaux de base que la garde Falanienne nous avait commandé nous avons assisté à l'arrivée de la barque à la dérive où se trouvait Lisbeth. Comme personne ne voulait s'embarrasser d'elle puisqu'elle était aveugle et que nous n'avions ni l'un ni l'autre d'enfant, Olaf et moi nous l'avons pris avec nous.

Drusila s'interrompit de nouveau poussa un grand soupir, leva pour la première fois les yeux vers Eowyn puis vers les parents de Gwalchaved, elle était livide. Perceval dit un mot à un des pâges qui revint et lui donna un verre qu'il apporta à Drusila.

- C'est un peu fort mais cela vous fera du bien.

Drusila le but, toussa pris le verre d'eau qu'elle avait déjà plusieurs fois utilisée le remplit et bu à nouveau.

- Oui cela vous fera du bien si vous avez dit la vérité dit Fear-Gala, sinon vous ne serez bientôt plus des nôtres sauf à corriger ce que vous avez déjà dit.

- Comment !! cria Olaf en se levant d'un bon

Drusila se leva à demi s'agrippa au bras d'Olaf

- J'ai dis la vérité Olaf puis tristement repris J'avais finit par oublier cela quand un cavalier est venu à notre camp à Longue pointe pendant que toi Olaf tu étais dans la cité de Falania. Je ne savais pas que tu avais eu des soucis avec Lisbeth ni que tu avais rencontré Eowyn. Il m'a montré un document qu'il a ensuite déchiré de manière bizarre et qui prouvait qu'il était de la garde Falanienne. Il m'a informé que sans le savoir Olaf pour défendre Lisbeth s'était mis dans le pétrin en s'associant avec un agent d'un autre pays et que maintenant il était en danger et Lisbeth aussi. Comme j'avais travaillé pour la garde et qu’elle avait été satisfaite de mes services il m'a demandé de l'informé des faits et gestes de cette personne, une certaine Eowyn d'Ombre.
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Re: Les plaines de Blanchepierres

Postby Eowyn » Sat 04 Feb 2017, 09:03

- Mestre Averhy, le ciel de Tolh on Eïss vous soit propice. Vous avez mit la région en émoi sans le vouloir et en défendant votre vie. Tuer un homme comme Cornelin de Touaille et plusieurs de ses hommes, surtout quand cela vient d'un homme seul ne peut que paraître suspect pour les agents de qui vous savez. Bien entendu pour ne pas perdre la face les survivants ont racontés une toute autre fable, un guet-apens par des pillards. Il faut dire en effet que le lieu s'y prête mais j'ai fait en sorte d'en apprendre plus et après une beuveries dans une taverne où j'ai des connaissances j'ai pu détourner l'un des survivants de son avenir pour lui en offrir un différent. En attendant qu'il rejoigne le passage que nous emprunterons tous un jour, il a eu loisir de me parler en détail de ce qui s'était passé.

Dorcha fit une pause et s'adossa à son siège tout en ne cessant de regarder son interlocuteur. Il fit signe à la jeune femme qui était restée près de la porte.

- Avilha je te pris fait nous apporter des rafraîchissements puis joint toi à nous.

La jeune femme disparut un instant puis revint comme elle était parti en ne faisant d'autre bruit que celui que les vêtements qu'elle portait pouvaient faire. La conversation ne repris que lorsque les rafraîchissements servit, ils furent tous trois confortablement installés.

Gwalchaved pris la parole non sans avoir posé son regard sur la jeune femme et sur celui qui, sans aucun doute était son père.

- Je serai désolé si j'avais pu éviter ce soucis mais je n'ai pas eu vraiment le choix. L'opération est-elle terminée avant qu'elle commence ? Dois-je repartir ? Si je peux exprimer un avis, je dirai que vous savez pertinemment que je ne peux stopper ce qui est en marche et que j'ai largement fait en sorte de ne pas apparaître trop vite mais aussi que j'ai encore modifié mon apparence si bien qu'aucun des survivants de cette estournie ne saurait me reconnaître. Je connais votre réputation et je vous sais une personne pleine de ressources, aussi je suis à votre écoute sur la manière dont vous envisagez la suite.

De fait Gwalchaved et Dorcha Creag se connaissaient. Dorcha avait été son maître quand il avait formé aux différentes manières de survivre et de dissimuler son apparence. Mais ici on était en contrée peu sure, même si la ville était devenue secondaire et les environs moins surveillées que ne l'étaient les régions de l'ouest. Aussi fallait-il se comporter comme si les murs pouvaient entendre.

Avilha regarda son père et tout deux sourirent. Avec la même voix que son père Avilha pris la parole

- Certes il ne saurait être question de vous faire un quelconque reproche Mestre Averhy mais à l'heure qui l'est même si il y a peu de chance que quiconque puisse faire le lien entre vous et ce qui s'est passé il faut rester prudent. Par ailleurs même si quelqu'un pouvait vous raccrocher à cette affaire, qui pourrait vous reprocher de vous être défendu. Cornelin était connus pour son manque total de compassion et avait horreur que ce qu'il propose ne soit pas prit comme un ordre. Ce qui lui est arrivé était son destin et cela personne ne vous le reprochera. Cependant comme le vent qui se lève ne saurait être repoussé il convient d'agir avec la plus grande prudence et modifier le départ de ce qui nous réunis aujourd'hui.

- En effet repris Dorcha en levant son verre et en le portant à ses lèvres, en effet il va vous falloir partir pour les îles du sud. Avilha sera votre guide. En outre il me paraît meilleur pour la suite que vous puissiez vous rendre compte par vous même de ce que nous avons entamé avec les îles dans l'ombre et que vous ayez un peu de temps pour vous fondre parmi ses habitants, en acquériez la posture et les habitudes.

- Je comprends ce que vous souhaitiez que je fasse, dit Gwalchaved, Elle et moi en avons parlé et nous avions eu cette idée. La situation devait commander à prendre cette voie suivant les circonstances. Nos réflexions sont donc identiques mais il ne faudra pas que que cela ne repousse l'action et que le vent ne puisse exprimer la force de son souffle. Il est des histoires qui imposent le temps et le temps est venu.

- Je ne le sais que trop dit Mestre Averhy et d'ailleurs, comme vous venez de Comorh-Nar et que vous en avez déjà l'apparence il ne sera pas suspect que vous y retourniez. Il est temps que les petites îles dans l'ombre montrent qu'elles sont toujours ce qu'elles ont été . Si vous n'y voyez pas d'objection Avilha va vous faire visiter notre demeure et parlant avec vous comme avec tous ceux qui viennent faire des affaires et fera en sorte de vous faire connaître et que si quoi que ce soit vienne à sortir cela ne fasse que renforcer l'idée que l'on doit se faire de vous et de ce pour quoi vous êtes ici.

Ils prirent alors le temps de profiter des rafraîchissements ainsi que de la terrasse ombragée qui prolongeait le bureau de Dorcha et donnait sur un joli patio qu'une fontaine agrémentait et rafraîchissait. Puis à la suite d'Avilha, Gwalchaved visita la grande maison moitié manufacture et magasins moitié habitation. Au cours de cette visite Avilha usa sur Gwalchaved de toute la séduction dont elle était capable et Gwalchaved la laissa faire, se prêtant même avec un certain amusement sinon plaisir à se comporter comme il pensait qu'elle voulait qu'il se comporte. Puis vint le moment où elle lui fit découvrir la chambre, grande et bellement ornée, qui était réservée aux visiteurs de marque. La alors qu'elle se faisait plus attirante que jamais, Gwalchaved l'attira contre un mur faisant mine de l'embrasser, puis, au moment où il lut le début d'un triomphe dans les yeux de sa séductrice, il s’éloignât d'elle et dit

- Vous êtes belle Avilha, très belle même et vos charmes sont immenses, mais je suis Gwalchaved de la maison des neuf princes et suis engagé auprès d'une personne qui a tout mon amour et vous le savez. Ce n'est ni un amour de circonstance ni un arrangement entre familles puissantes. Que cherchez vous, tester votre charme ? Qu'en avez vous besoin ? Personne ne vous voyant ne peut rester de marbre alors ne jouez pas avec ce dont la nature vous a donné avec largesse.

Avilha dont les joues rosirent se mit à rire d'un rire à la fois cristallin et profond. Tournant sur elle même revint vers Gwalchaved comme on mène une charge et se plantant devant lui elle sourit.

- Je crois que vous me prenait pour une fille comme les autres Mon Prince. Mais … si j'en ai l'apparence je suis aussi la main droite de mon père avec tout ce que cela comporte de difficultés et de responsabilités à un âge ou d'autres n'ont qu'à profiter au mieux de leur jeunesse et du temps qu'il fait. Alors excusez moi si j'ai froissé votre grâce mais il me faut parfois trouver un exutoire et faire en sorte d'évacuer ce qui, parfois pèse par trop sur mes épaules.

Se fut au tour de Gwalchaved de rire s'attirant un regard foudroyant d'Avilha.

- Non dit-il, non ne le prenez pas mal mais vous me rappelez une demoiselle d'Ombre dont vous avez connaissance. Croyez que je ne comprends que trop ce que vos responsabilités impliquent et les moments de fatigue et de révolte que cette situation peut créer, mais dites vous qu'en même temps il n'est donné qu'à peu de gens d'écrire comme nous, si jeune, l'histoire d'aujourd'hui dont découlera demain. Nous n'avons rien demandé mais que faire ? Tout rejeter, nier ce que nous sommes et notre histoire. Alors croyez moi, oui il faut trouver un exutoire, oui il faut savoir se libérer du poids qui nous oppresse mais pour cela rien de mieux que de faire ce pour quoi nous sommes nés en souhaitant que nous y parvenions au mieux de ceux qui comptent sur nous. C'est en tout cas ce que j'essaye de faire sans trop y penser. Alors oui cela m'est plus facile car je puis cacher mon apparence plus facilement que vous ne pouvez cacher votre beauté mais pendant tout notre séjour sur les îles dans l'ombre comme pendant notre voyage d'aller et de retour, je veux bien vous aider dans ce domaine, vous aider à vous rendre autre que ce que vous êtes, être votre grand frère et si vous le souhaitez votre confident, mais ceci dans le respect de nos destins à chacun.... Moi qui ne cherchait pas la lumière et qui chemine dans l'ombre alors que la lumière est mon destin, vous qui êtes lumière et dont le destin est de jouer avec elle pour que son rayonnement vous cache au monde.

Avilha le regardait comme si elle venait tout à coup de comprendre une langue étrangère …

- Vous parlez comme mon père quant nous sommes seulement tous les deux.

- Je ne sais comme il vous parle mais s'il vous parle comme je l'ai fait, il parle avec le cœur. Je connais vos tourments et la demoiselle d'Ombre les connaît également. Il n'est facile pour personne de devoir être adulte sans jamais être enfant alors que ceux de notre âge s'amusent. C'est un peu comme si nous étions venus adultes au monde. Demain arriveront ici ceux qui sont supposé être les gardes que j'ai recruté et parmi eux se trouve une jeune femmes que vous apprécierez et qui déjà, comme vous, comme moi, a de lourdes responsabilités. Elle saura vous conseiller dans des domaines où aucun homme n'est expert mais croyez moi souvent j'envie sa capacité à ne vivre que l'instant.

Ce que disant Gwalchaved déposa sur sa joue un baiser. Avilha le regarda,

- Merci Mestre Averhy dit-elle mutine, je viens de prendre une fessée morale qui vaut toutes les fessées physiques, enfin je suppose mon père n'a jamais porté la main sur moi... Je saurai retenir la leçon. Retrouvons nous ce soir pour le dîner

A son tour elle embrassa Gwalchaved sur la joue avant de sortir avec l'énergie qui était, chez elle, comme une signature. Le soir le dîner environné de serviteur fut ce que, dans ses conditions il doit être, amusant parfois, sérieux souvent, les affaires évoquées par périphrases mélangeant les vrai et le faux afin qu'aucune information ne puissent servir à qui a de trop longues oreilles tout en lui donnant l’apparence de la réalité. La nuit elle fut calme et douce surtout en ce printemps où l'air de la mer apportait de l'air plus chaud du sud, pour la première fois depuis longtemps Gwalchaved loin d'Eowyn dormit paisiblement sans songer à rien d'autre qu'à prendre du repos. D'autan plus paisiblement que la lune jouant avec les nuages avait dévoilée sur les tuiles du toit qui courait tout au long du patio l'ombre d'une présence qui se tenait parmi les cheminées. Cette brève vision l’inquiéta un instant avant qu'un nuage ne se déchire et lui donne une autre information.

Ah il faudra que je lui dise puis il se tourna et s'endormit.

Le lendemain alors que le soleil s'était levé depuis trois bonnes heures Gwalchaved descendit prendre un solide déjeuner et put apercevoir dans la cours réservée au commerce, une vingtaine de chevaux. Dans la salle à manger se trouvait Avilha et Mestre Dorcha en discussion avec Bodica. Cette dernière en voyant Gwalchaved, jouant son rôle à la perfection, vint à lui puis le saluant avec une déférence de soldat et dit

- Mestre Averhy j'ai fait comme vous m'avez demandé. J'ai avec mes hommes recruté quinze autres mercenaires rompus à la protection des convois sur mer comme sur terre.

- Bien Ceann a Thoradh, ce n'est pas le première fois que vous travaillez pour moi et déjà vous avez protégé les biens de Mestre Dorcha. Je sais vos compétences. Mestre Dorcha a du vous informer que notre voyage sera plus difficile car nous allons à Seurin dans les iles violentes chercher des bois rares et des pierres précieuses dont on dit qu'elles sont les larmes des dragons qui jadis ont enfantés les volcans qui dominent ces îles. Pour cela nous devront passer non loin des îles dans l'ombre.

- Oui Mestre Dorcha m'a informé. Les volcans toujours plus ou moins actifs, qui ont fini par faire que se rajoute violentes au nom de ces îles si belles, sont en soit un danger peu commun à affronter mais les pirates des îles dans l'ombre sont sans conteste ce que je crains le plus. C'est pour cela que ceux qui m'accompagne ont tous déjà navigué et savent se battre sur un navire. J'ai aussi appris que la fille de Mestre Dorcha venait avec nous puisque ayant déjà par deux fois vogué dans ces eaux.

- Bien puisque tout est dit, Avilha va vous conduire au navire ou vous aurez vos quartiers que je vous demande de garder jusqu'à notre départ avec la grande marée demain en fin de journée.

- Bien Mestre Averhy.

Gwalchaved regarda s'éloigner celle qui, pour la circonstance se nommait Ceann a Thoradh et qui n'était autre que Bodica. Le reste de la troupe était tirés des éclaireurs ou des trois gardes royales et avaient tous déjà navigué. Ils avaient subi un entraînement sur différents navires ces derniers mois tant comme combattants que comme marins et deux d'entre eux s'étaient même montré particulièrement habillent à diriger une manœuvre, cela pourrait servir car le voyage s'il n'était pas très long pouvait se révéler particulièrement dangereux du fait du temps difficile au printemps mais aussi parce que ces eaux étaient sillonnées par des hommes sans fois ni loi que ne menait que le profit.

Bodica tournât les talons salua Mestre Dorcha et suivit Avilha. Gwalchaved embarqua à leur suite et quelques instants plus tard, ayant largué ses amarres le voilier, portant peu de voiles, sorti du port poussé par une brise de terre légère mais constante. Dès la haute mer atteinte le voilier mis le plus de toile possible sur ses deux mats, sur celui de misaine à l'avant, misaine, petit hunier et petit perroquet, sur le grand mat à l'arrière grand voile, grand hunier et grand perroquet, puis la brise se levant et portant bien par le travers arrière, les focs et la brigantine furent établis et la grand voile rentrée. Ainsi gréé le navire marchait entre douze et quinze nœuds, c'était l'un des plus rapides du pays son lest déplacé très légèrement sur l'arrière car c'est de cette manière qu'il avait sa meilleure allure. Destiné à escorter les convois il était maniable rapide et pouvait éclairer un groupe de navire tout en ayant la faculté de virer rapidement le cas échant. Son équipage se compose de trente hommes plus quinze soldats aguerris aux manœuvres.

Les manœuvres étaient commandées par le capitaine que reprenait son lieutenant et le maitre d'équipage. Gwalchaved derrière le barreur avait toujours aimé ces instants de cohue ordonnée qui permettait à un navire de donner toutes ses capacités pour peu qu'il fut bien commandé et son équipage entrainé de la plus correcte façon. Les commandements se succédaient

- Tous les hommes pour mettre à la voile !

- Hissez tout !

les hommes coururent dans les haubans

- Relevez ! Abattez !

Et enfin

- Bordez à joindre ! Comme ça !

La « reul a déas », l'étoile du sud, s’inclinât légèrement sur l'avant comme poussée et pris légèrement de la bande et le silence se fit, on entendait que le glissement de l'eau sur la coque. La manœuvre avait été fluide. Le capitaine vint se placer à côté du barreur.

- prés du vent, le plus possible.

Le temps et quelques jours passèrent passa rythmé par les changements de quarts et les coups de sifflets annonçant les repas, Gwalchaved s'occupait de l'exercice de ses hommes et grâce à des tonneaux posés sur les radeaux et tirés soit par les deux canots du bord se familiarisaient avec les différentes armes de jet du bord.

Gwalchaved, invité ce jour la à la table du capitaine dans sa chambre il y retrouva, outre ce dernier, son maitre d'équipage, Gwalchaved, Bodica, Avilha ainsi qu'un passager embarqué la nuit veille du départ et resté jusque là dans l'entrepont, Umbarth Gan Ning qui boitait encore légèrement. Cet homme qui s'était mis sans contrainte au service d'Eowyn et de Gwalchaved était un homme clef de cette course, il le savait.

Le capitaine s'adressa à lui alors que l'entrée était servie.

- Je n'ai que peu eu l'occasion de parler à quelqu'un d'Al Vosia, dit-il un demi sourire sur les lèvres, il faut dire que lorsque je vois vos voiles rouges je profite de toute la vitesse de la « reul a déas » pour ne pas avoir à le faire

- Je vous comprends Mestre Capitaine répondit Umbarth, et vous avez raison, mais certains qui vous ont croisés doivent vous maudire... votre navire est célèbre pour sa vitesse et vos scorpions pour leurs précisions, comme celle de vos archers.

- J'ai beaucoup voyagé dit le capitaine et j'ai eu l'idée en les voyant en action lors du siège d'une ville de me procurer deux de ces engins et de les faire monter l'un à la proue l'autre à la poupe. De plus les archers comme ceux qui manœuvres les scorpions s'entrainent régulièrement en mer, comme vous avez pu le voir depuis notre départ. L'avantage des scorpions c'est qu'ils peuvent non seulement envoyer des flèches en tirs directs alors que les navires sont à une centaines de mètres et toucher avec précision une cible précise, mais aussi que, en tirs paraboliques, ils portent à trois fois cette distance et peuvent envoyer cinq flèches par minutes. J'ai eu l'idée de fixer des clous et des morceaux de chaine forgés en croissant à la place des pointes habituelles … cela déchire les voiles adverses et donc stoppe leurs marches. Comme les grands arcs ont la même portée .... cela met à mal sévèrement tout adversaire qui se montrerai trop audacieux.

- Oui j'ai entendu parler de vos tactiques et j'avoue que si l'on m'avait dit un jour que je monterai à bord de votre navire autrement que pour le piller j'aurais rit. Mais comme vous le voyez nous sommes sinon amis du moins alliés et vous pouvez m'en croire j'ai les défauts de mon peuple mais aussi ses qualités et quand nous donnons notre parole nous la respectons. Plusieurs capitaines fussent-ils de navire de commerce qui nous ont donné du fil a retordre soit par leur navigation ou leur fermeté au combat peuvent en témoigner. Les adversaires de valeurs nous les respectons.
En effet répondit le lieutenant, il y a une dizaine d'année alors que j'étais sous mestre d'équipage, mon navire a été abordé par deux de vos navires, après toute une journée de poursuite et un fort combat. Notre capitaine qui ne croyez pas à ces histoires a été surpris de voir le pavillon vert assurant la vie sauve si l'on se rendait. Au vue de votre nombre il a décidé de se rendre et je suis ici pour témoigner que les deux capitaines, hum … comment dire …-


- Pirates proposa Umbarth

- Heu … puisque vous le dites
sourit le lieutenant... ont respectés leurs paroles.

- Mais ma présence à bord ne vous préserve d'aucune attaque repris Umbarth je suis ici pour aider Mestre Averhy dit-il en regardant Gwalchaved à éviter les pièges que présente la navigation dans les parrages de Thios, d'Al Vosia ou de Touaille puis à naviger au travers des iles dans l'ombre

- Pourquoi ce nom des iles dans l'ombre demanda Bodica qui jamais n'avait été si loin

- C'est à la fois une légende et une vérité dit le capitaine. Une légende parce que pendant longtemps de nombreux navires ne revinrent pas de ces parrages et que personne ne savait s'il existait des terres dans ces contrées. Seuls quelques marins revinrent pour dire que les nuages étaient si épais qu'ils se refletaient de manière à ressembler à des iles sur la mer et qu'on ne les voyait que comme l'ombre des nuages. Puis l'ont su que ces contrées avaient des terres mais comme ces terres étaient peuplées de pirates on ne les approchait jamais et elle restèrent dans l'ombre des nuages qui les masquaient. Enfin une vérité car ces iles sont sous le vent des iles violentes et de la fumée de leurs volcans. Anciens volcans elle mêmes les iles dans l'ombre sont protégées par de hautes montagnes des effets de ces fumées, les nuages venants des iles violentes crevants sur ces montagnes rendant la contrée sauvage, avec peu de visibilités et des tempêtes terribles. Ainsi la légende et la réalité ne sont qu'une. Cependant je n'ai jamais navigué dans ces iles dont seules me sont connues les trois iles violentes Al Vosia, Thios et Touaille. Ou encore Seurin qui est une presqu'ile qui termine après les déserts l'un des multiples pays qui s'étendent au sud de Dahl libh ov vhia.

Alors que Bodica allait répondre un cri se fit entendre

- Voiles à l'horizon

Chacun se leva à la suite du capitaine qui une fois sur le pond demanda – Où ?

- Sous le vent, deux points par le travers


le capitaine sorti et déploya sa lunette ainsi que Umbarth Gan Ning

- Qu'en pensez vous ? dit-il au capitaine

- rien de bon répondit celui-ci. Deux galéasses de Thios avec leurs voiles vertes qui s'en prennent à une nave et deux busses de commerce des pays du sud au delà les désert et des grands marais noir. C'est rare de les voir par ici. La nave s'est mise entre les galéasse et les busse, c'est courageux car elle aurait pu fuir mais son capitaine a décidé de protéger les deux petits navire.

- L'abordage sera pour les heures à venir car si la nave est haute et peut se défendre un temps les deux galéasses avec leurs rames manœuvrent sans que le vent ne soit nécessaire. De plus et au moins pendant le temps d'un quart elle sont aussi rapides voir plus que la nave.

- Que pensez vous faire capitaine ?
intervint Gwalchaved

- J'ai bien regardé vos hommes Mestre Averhy, ils sont bon, habiles et bien équipés, à eux, les quinze hommes de mon équipage qui ne sont pas à la manœuvre peuvent combattre. Cela fait trente combattant aguerris, et pour l'instant les navires de Thios ne nous ont pas vus. Dans une heure nous auront le soleil dans le dos et le vent est bon. Si notre ami d'Al Vosia se joind à nous ainsi que Dame Avilha, qui de toute façon ne m'écoutera pas si je lui dit de rester à l'abri ou encore Dame Ceann a Thoradh qui commandes à vos hommes, alors je pense que nous pouvons tenter de sauver la nave et les deux busses.
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Re: Les plaines de Blanchepierres

Postby Eowyn » Sat 15 Jul 2017, 16:40

Lisbeth se leva et, de l'eau jusqu'aux genoux, sous la clarté de la lune vit son corps pour la première fois depuis des années. Sur le moment elle ne compris pas que c'était son reflet et du, pour s'en convaincre, bouger la tête puis les mains, gestes que le reflet reproduisait. Si elle apercevait ça et la de fines traces claires restes de diverses cicatrices elle se rendit compte que le corps de jeune fille dont elle se souvenait avait disparu pour laisser place à celui, fort beau, d'une jeune femme dont le regard ne pouvait tromper. C'était le regard de ceux qui reviennent de lieux improbables qui ont vu au delà de l'imaginable, le regard de ceux qui n'ont aucune illusion sur leurs semblables et savent parfaitement s'en défendre. Cela pouvait passer pour le regard d'un soldat très aguerrit mais avec en plus quelque chose d'une impressionnante profondeur, un regard comme un abîme. S’enveloppant dans le drap elle repris le chemin du relais de chasse. S'approchant de lui, elle ne fut pas surprise par sa forme ni la sérénité qui s'en dégageait tant ses autres sens s'étaient chargés de lui donner ces informations. Immédiatement elle sut que quelque chose s'était passé ou plutôt que quelqu'un était venu pendant qu'elle se baignait. Instinctivement elle ferma les yeux pour se servir de ses autres sens si développés depuis qu'elle ne voyait plus. Elle se rassura, c'était Tranchemont. Elle entra, il était la buvant une bière légère et souriait.

- Je ne savait pas que tu souriais mon ami dit elle

- Je souris car je viens de gagner un paris, tu n'as pas sursauté en me voyant tel que tes yeux te permette maintenant de me voir et tu ne t'es pas affolée quant tu as senti ma présence. Sert toi de tes yeux puisqu'ils te sont revenus comme Dame Eowyn l'avait prédit, mais garde le réflexe de te fier à tes autres sens qui eux t'ont sauvés la vie à de multiples occasions.

Lisbeth sourit à son tour

– c'est le plus long discours que je ne t'ai jamais entendu prononcer et je mesure l'honneur que tu me fais.


- C'est vrai qu'ils sont rares chez moi comme chez mes semblables et c'est pour cela que l'on nous nomme bras sans mots. Mais ce soir est spécial tu le sais, demain je serais loin quand le soleil se lèvera et tu marcheras seule sur la route que tu décideras de suivre.

- Je sais dit elle d'une voix terne, je sais mais ce n'est pas cela qui m'inquiète. Je crains de ne pas trouver cette foutue route et de décevoir ceux qui ont mis leurs confiances en moi, je ne sais même pas ce que l'on attends de moi ni comment je saurai si je vais la où il faut. J'ai peur de ne pas être à la hauteur de ce qu'attends Eowyn de moi, de la décevoir

- Tu ne dois pas penser à cela. Dame Eowyn sais mais elle respecte les règles de ses ancêtres, ne pas forcer le destin ne pas faire que ce que lui annonce le septième sens se réalise coûte que coûte au risque de modifier l'avenir. Quoi que tu fasses ou ne fasse pas elle te respecteras toujours et jamais ne t'adressera le moindre reproche. Cela est au delà d'elle. Va simplement sans chercher, sans te tracasser, tu sauras si tu trouves.

Avant de partir il faut que je te dise ce que maintenant je sais car au delà de ce qui me rendit aveugle il est bon qu'Eowyn et tout ceux qui m'ont aidé sachent.

Tranchemont se contenta de hocher la tête et Lisbeth entrepris de lui raconter qui elle était, d'où elle venait et comment elle était devenue aveugle et comment la seule miséricorde d'un geôlier l'avait en quelque sorte protégée d'une cécité définitive puis comment son esprit à elle avait pris le relais parce qu'elle refusait de voir toute cette misère, tout ce mal. Elle marquât une pause puis lui délivra le reste de ce qui depuis cette nuit était remonté à sa mémoire en la libérant de toutes ses affres et de toutes ses angoisses.

- J’étais dans une prison ou quelque chose de similaire et dans cette prison, le seul fait d'en passer les grilles correspondait à mourir simplement car personne n'en ressortait jamais. Des bourreaux assuraient en continu les tortures et les exécutions mais aussi s’entraînait sur des gens comme moi pour améliorer leurs techniques et briller lors des exécutions publiques. Comme j'étais aveugle ils durent penser que je ne valais pas la peine de s'escrimer sur moi avec leurs instruments mais ils firent pire, ils s’entraînèrent à torturer mon esprit. Ils faisait tous les bruits préparatoires à des tortures physique et me regardaient mourir d’angoisse lentement. Ils poussèrent leurs tortures jusqu'à me lire toujours le même texte tout en préparant leurs outils, en me touchant avec des pinces ou je ne sais quoi. Au bout de quelques semaines ils n'avaient même plus besoin de me toucher ou de faire quelque bruit que ce soit, il suffisait qu'ils commencent à lire le texte et je hurlais.
Un jour je ne fut plus qu'une plaie mentale et des que la porte s'ouvrait je m'évanouissais. Un jours ils décidèrent qu'ils ne pouvait plus rien faire de moi et je sus que le lendemain je servirai de repas aux vargs sans qu'ils prennent la peine de me tuer, je serais dévorée vivante. Encore une fois je perdis connaissance.
Je ne sais ce qui me réveilla mais en ouvrant les yeux je sentit que j'étais sur le sol et le sol semblait trembler. Je sentait que tout bougeait plus ou moins autour de moi, je sentait un vent chaud, je sentais des odeurs de brûlé, j’entendais des cris qui venait de dehors et je sentais que quelqu'un tentait de libérer mes poignets toujours liés au mur bien que ce mur sembla le sol.
Quelqu'un me parlait que je mis du temps à comprendre, c'était une voix de femme qui me disait de ne pas bouger qu'elle me délivrait. Elle réussit rapidement et me couvrit d'une large robe dont je sens encore la texture fine. Plusieurs minutes passèrent, plus peut-être, elle m’entraînait. Autour de nous ce n'était que cris, pleurs, des gens nous percutaient, nous bousculaient dans un désordre total la ville était comme une fourmillière éventrée avec en plus un vent brulant qui soufflait, les pavés des rues qui bougeaient et des maisons qui semblaient s'éffondrer. Un instant nous trouvâmes un abris au mileiu d'une faontaine, je le sais parce que la femme qui m'entrainéit me l'a dit, tout brule me disait-elle, tremblement de terre volcan réveillé.
Moi je ne pensais qu'à boire l'eau qui nous tombait dessus, avec une frénésie absolue. Puis je me plongeait dans l'eau du basin je me frottait à m'arracher la peau pour faire disparaître cette odeur de mort qui m'avait envirronée pendant je ne sais combien de temps. Nous reppartimes après ce qui m'a parut être une éternité, le femme me disait qu'une centaine de personnes nous avait rejoinds dans la grande fontaine en amont du port et qui nous a sauvé de l'incendie qui ravageait la ville. Elle pris me pieds et les glissa dans de drôle de bottes, plus tard je saurait qu'elles étaient en feutre. Elle fit cela car partout il y avait des esarbilles brulantes, elle les avait prise dans un étal éventre avec une espèce de cape de la même matiere avec laquelle elle nous couvrit toute les deux. Enfin, je sentis la pestilence du port et la rue se fit de nouveau vacillante, c'était une passerelle, cela je ne le compris que bien plus tard quand je pu repasser tous ces événement sans pleurer sans hurler sans avoir une seule envie, celle de mourir. Nous venions d'arriver sur l'un des ses petits navires qui font le commerce et la guerre de course et ce navire pris rapidement la mer poussé par ce vent brûlant qui venait de la terre. La femme et deux ou trois personnes finirent de me laver, me vêtirent et me nourrirent pendant le mois que dura la navigation. Moi je délirais, je dormais, je sus plus tard que je passait presque vingt heures par jour à dormir, les mouvements du navire m'y aidèrent. Un jour je me suis réveillé très tôt, à l'avant du navire la femme et un homme discutaient, ils décrivaient comment la terre avait craché le feu comment l'incendie pris à la ville comment la ville tremblait et comment tout s'écroulait. J'ai compris qu'un tremblement de terre avait réveillé un vieux volcan assoupi et comment depuis ce jour Touaille reste enveloppée des panaches du volcan et comment la ville devint une ville de pirate et de mercenaires elle qui se complaisait jusque là dans le commerce du pire. Quelques instants plus tard ils se rendirent compte que je tentais de me lever, j'avais enfoui quelque part dans ma mémoire ce qui m'était arrivé jusqu'à ce matin où je revint à moi sur le pont de ce navire.
La femme m'expliqua comment alors qu'elle commerçait pour le compte des Falaniens et était en quelque sorte leurs yeux et leurs oreilles dans ces parages elle fuyait quand un pan de mur s'effondra et qu'elle me vit dans la poussière.Elle ne savait pas vraiment pourquoi mais elle m'avait libéré mais elle pensait alors qu'il fallait qu'elle le fasse absolument. C'est comme cela que je découvrit l’île de l’espérance et Falania. C'est comme cela que cette femme me sauva et devint ma meilleure amie, ma mère de remplacement. Elle se nommait Drus Bethia et avait une réputation dans le monde secret de Falania. Elle m’expliqua qu'elle en avait assez de cette vie et que désormais elle cherchait le calme d'autant plus qu'elle devait s'occuper de moi et que je serai la sœur qu'elle n'avait pas eu. En arrivant à Falania elle avait pris le nom de Drusila, celle que vous connaissez.


Tranchemont ne fit aucun commentaire mais il se leva et prépara un repas copieux pour eux deux et annonça qu'il ne prendrait la route que demain dans l'après midi car avant il fallait qu'il équipe Lisbeth correctement car ce qu'il lui avait dit était de nature à ce qu'il ne me laisse pas partir sans lui avoir donné tous les moyens de réussir ce pourquoi elle était venue au monde. Puis ils dormirent. Le lendemain Tranchemont avait préparé une belle armure bleu de nuit et des armes et un écu qui laissaient paraître une légère lueur quant on les maniaient. L'arc surtout était beau. Tranchemont lui dit que ces armes avaient été fabriquées avec des runes et qu'en quelque sorte ils étaient magique et avaient bien plus de puissance que les armes classiques même celles en métal kyrianique. Puis il la sera dans ces bras ce qui de sa part était proprement miraculeux et sans autres explications que celles qu'il lui avait déjà donné et les précisions sur les cartes qui étaient maintenant dans les fontes de selle de la monture de Lisbeth, il fit demi-tour, pris sa monture disparut lentement dans la pente.

Lisbeth compléta ses affaires qu'elle rangeât soigneusement sur le dos du cerf qui était sa monture, ferma soigneusement le logis qui l'avait accueillit et pris la route regardant éperdument tout ce paysage qu'elle ne connaissait pas. Régulièrement elle fermait les yeux et laissait ses autres sens écouter entendre et lui transmettre les informations que ses yeux ne savaient pas encore voir. Pendant tout le voyage qui débutait seulement elle se mit en devoir de hausser sa vue à la hauteur de son odorat, de son ouïe et de son toucher qui, du fait de sa cécité s'étaient exceptionnellement développés.
« Nul ne peut atteindre l’aube sans passer par le chemin de la nuit. »
05 janvier 2013
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Re: Les plaines de Blanchepierres

Postby Eowyn » Sun 28 Jan 2018, 10:56

Issandre pris la parole : - Jusque la ce que vous nous dites Drusila est conforme à ce que nous savons et à ce que Peredur nous à raconté. Elle allait continuer quand un garde d'or, dont la compagnie était de service, entra et annonça qu'il avait des informations pour la princesse Eowyn. Cette dernière se leva perdue dans ses pensées, analysant ce qu'elle venait d'entendre. Le garde salua en portant sa main ouverte paume en avant au niveau de son front, puis se penchant parla à l'oreille d'Eowyn. Les échanges durèrent un moment et régulièrement Eowyn se tournait vers Olaf et Drusila, son visage n'exprimant aucun sentiments particulier.

Elle revint vers le groupe qui attendait en silence, Les parents de Gwalchaved se tenaient immobile scrutant Eowyn, Olaf regardait à la fois Eowyn et sa femme, un sentiment de tristesse et d'attente. Drusila elle avait cessé de pleurer elle regardait les yeux vides autour d'elle mais ils semblait qu'un poids énorme avait quitté ses épaules. Petit à petit elle s'était redressée et l'on voyait sous la Drusila d'aujourd'hui, celle qu'elle avait pu être, fière et forte.

Eowyn se tourna vers Issandre et dit : - Continuez je vous prie.

- Donc en effet ce que vous nous dites est bien conforme à ce que nous avons pu apprendre et pour ce qui est de celui qui a cherché à reprendre contact avec vous au nom de la Garde Falanienne, sachez qu'il est mort. Il était certainement quelqu'un d'important à la garde mais de plus il est vraisemblable qu'il travaillait pour le compte de quelqu'un qui avait les moyens de le rémunérer grassement. Nous ne savons rien de ce dernier, cependant la où votre contact a perdu la vie est le lieu où prends fin sa piste. Il paraît improbable que quiconque la retrouve et les premiers qui sont installés la bas et assure la sécurité de la voie vers le passage n'ont rien détecté qui permettrait de penser que votre contact ai été recherché. Les hautes terres sont dangereuses et tout peut arriver, néanmoins nous avons renforcé partout nos défenses et multiplié les regards alentour des lieux où nous avons la moindre activité. Vous nous avez dit que vos paroles était le reflet de la réalité, sauf pour ce qui concerne Lisbeth. Que voulez vous dire ?

Avant de parler, dit Fear-Gal réfléchissez Drusila, nous savons que vous ne souhaitiez pas vous lancer dans cette aventure et en ce sens, je serai porté à vous écouter d'une oreille favorable, mais comprenez bien que la guerre que nous menons ne permet pas le doute. Cela a déjà été dit mais je ne veux pas vous laisser d'espoir autre que celui que vous créerez vous même.

Drusila regarda Fear-Gal, puis Issandre et enfin les autres personnes présentent dans la pièce terminant par Eowyn. Cette dernière était impassible et rien dans son visage ne laissait apparaître quelques sentiments que ce soit. Mal à l'aise Drusila se tourna vers la jeune femme qui jusque la lui servait de chaperon et lui demanda de l'eau. Elle but coup sur coup deux verres puis leva les yeux vers Eowyn.

- je n'ai jamais menti, même en ce qui concerne Lisbeth, je n'ai dis que ce que il était permit de dire pour ne pas lui attirer d'ennuis. En fait je connais Lisbeth depuis plusieurs années avant qu'elle n'apparaissent officiellement dérivant dans une barque. Quand cela arriva j'avais rencontré Olaf et n'était plus en contact avec la garde falanienne et c'est la seule solution que j'ai trouvé pour continuer à veiller sur elle comme je le faisais déjà. Dans les pays du sud il existe de puissantes familles de commerçants qui possèdent ou possédaient, l'exclusivité de routes commerciales entre certains ports du sud, comme Al Vosia, Thios ou encore Thouille, mais aussi entre Falania, les pays en son sud-est et encore plus loin les pays au delà des déserts du grand sud. De toutes ces contrées dont certaines ne sont que pays de pirates ou de contrebandier un commerce prospère s'étaient créé jusque vers Nordinia et dont Falania était la plaque tournante. Or il y a des années de cela des familles, jalouses de la réussite de familles importantes possédant plusieurs routes exclusives , se sont unies et ont attaqué simultanément des caravanes de ces grandes familles. Ils pillèrent les caravanes tuant les défenseurs au nombre desquels figuraient plusieurs membres importants voir les chefs de famille de ceux contrôlant ces routes. Très vite ces exactions eurent un retentissement important sur le commerce car les pillages discréditaient les familles en charge de la protection de ces routes et ils perdirent rapidement nombre de clients qui se tournèrent vers de plus petites maisons dont les routes n'étaient pas pillées et pour cause. Ces routes « secondaires étant plus difficiles, les quantités transportées étaient moindre et les voyages plus longs. En définitive les prix furent multipliés par trois et le commerce de Falania s'en ressenti. Des routes maritimes se créèrent même afin d'éviter de traverser Falania et les hautes terres pour rejoindre directement le port de Norstoff en Nordinia, ne réalisant des escales qu'à Fierue pour ravitailler en Falania ou à Enhaut dans les hautes terres.

Drusila tout à son récit ne levait pas le regard du tapis où il s'était posé comme pour mieux se concentrer. Elle marquait de temps en temps une pose pour boire puis se concentrant de nouveau elle reprenait donnant parfois l'impression de revivre les événements.

- Comme la Garde avait confiance en moi je fut mandatée avec deux ou trois autres pour aller sur place et voir comment apprendre ce qui s'était passé et tenter d'étudier comment réamorcer ne serait ce qu'au minimum les anciennes routes et ayant une large latitude d'action pour aider les familles spoliées à reprendre en main les routes perdues ou désaffectées, avec le concours financier de la Garde Fallanienne.

J'ai passé six mois sur place avant d'avoir un début de piste. Alors que je perdais espoir, je suis venu en aide à un pauvre gars qui mendiait sur l'une des place d'Urthel une petite ville qui ferme la péninsule de Touaille. Il était mal en point et avait de la fièvre et dans son délire il disait des mots sans queue ni tête mais le mot Odnor revenait en boucle. Or Odnor est le nom de famille de Lisbeth ou plutôt Lish-Beth. J'ai pris sous ma protection cet homme et l'ai amené à un mire que je connaissait, féru en herboristerie. L'homme souffrait d'une blessure au bras relativement ancienne mais qui ne guérissait pas. Après un examen rapide le mire déclara que la blessure qu'il avait n'était en soit pas très grave mais que l'arme qui l'avait faite portait le souffle des goules. C'est un poison réalisé avec le venin d'une sorte de lézard du désert et qu'utilisent certains peuples nomades qui vivent du pillage et de la contrebande. Comme dans le désert profond existe les ruines des villes d'un ancien peuple disparue que l'on dit hanté par les goules, on a donné ce nom à ce poison mortel. On ne connaît pas d'antidote et pourtant cet homme n'était pas mort même si sa santé se dégradait lentement. Plus tard quand il fut sorti d'affaire il nous expliqua qu'appartenant à l'un des peuples du désert, depuis toujours et chaque fois qu'il accompagnait une caravane comme soldat il prenait une décoction de kath, d'ail et de menthe forte. Cette décoction agit lentement mais à mesure que l'on en prends l'effet protecteur contre le souffle des goules se renforce. Ceci lui avait permis de survivre et de ne pas être poursuivit alors qu'avec deux ou trois autres hommes ils avaient fui sur l'injonction de chef de la famille Odnor, le père de Lisbeth.

Drusila marqua une pause et souriait tristement à cette évocation. Elle resta ainsi un moment les yeux dans le vague. Plus elle parlait plus elle changeait, son corps se redressait peu à peu et l'on devinait mieux la femme certainement intrépide qu'elle avait été et que, certainement, si la chance lui était donnée elle pourrait redevenir. Enfin elle reprit son récit.

- Le mire composa la décoction suivant les indications du blessé et la lui administra régulièrement jusqu'à sa complète guérison. Il allait rejoindre Lisbeth mais s’aperçut qu'un homme l'avait déjà rejointe. Comme il se méfiait de tout et de tous il resta à l'abri jusqu'à ce qu'une bande de pillards du désert qui commerçaient avec Touaille tue l'homme et capture Lisbeth. Il fit de son mieux pour suivre la piste mais il arrivât trop tard pour empêcher Lisbeth d'être vendu. Depuis il errait suivant pas à pas sa piste et cherchant comment pénétrer dans l’infâme prison où elle avait été conduite. Quand je l'ai trouvé il était désespéré il avait quitté Touaille pour ne pas attirer de trop l'attention sur lui et se savait lentement condamné.
Moi, pendant qu'il se remettait doucement j'avais fait en sorte de trouver un chemin par un puits d'une rue peu fréquentée dont la maçonnerie en mauvais état permettait d'accéder à l'un des nombreux tunnels qui parcourait l'ancienne Touaille. J'avais ainsi pu m'introduire dans la prison et m'occuper de faire ce que les femmes employées la faisait, jeter la nourriture aux prisonniers vider les excréments et laver les salles où des sadiques se cachaient sous le titre de bourreaux. Ainsi j'ai pu chaque fois que j'en ai eu l'occasion aider Lisbeth, la faire boire, appliquer des onguents calmants sur ses blessures mais je ne pouvait rien contre celles morales qu'ils s'étaient mis à expérimenter sur elle pour que certains bruits finissent par la terroriser.
A peine quelques semaines après avoir trouvé Urbanh le blanc, c'était son nom, comme il tenait à m'aider nous avions mis en place une stratégie pour la libérer. Cependant le jour où nous avons mis en œuvre le plan, la ville a subit un terrible tremblement de terre du à l’éruption du volcan qui domine la ville. L'éruption heureusement n'était pas pas dirigée directement sur la ville mais cette dernière subissait une pluie de cendres et de scories que le vent venant de terre rabattait sur la ville. Le feu se répandait ça et la au grès des caprices du vent et les secousses répétées abattaient des immeubles entiers qui n'étaient pas encore livrés au flammes. J'ai de cette journée un souvenir si précis qu'il ne me quittera jamais. Nous n'avons pu nous rendre vers la prison, les destructions, la foule, la panique nous ont poussé directement sur le port. La Urbanh a plongé et a mis la main sur une petite barque à voile qui dérivait seule. Il m'a crié retrouvait la je reste en limite du port et me battrai pour conserver cette barque tant que la vie me restera au corps. Je n'ai pas un instant pensé à mettre sa parole en doute et avec toutes les peines du monde je suis remonté vers la prison. En arrivant dans la rue je n'ai rien reconnu, un immeuble flambait et tout un côté de la rue n'avait plus de façade. J'ai continué jusqu'au niveau de ce qui avait été l'un des pires lieux de la ville qui en compte pourtant de nombreux.


Drusila arrêta de nouveau son récit pour boire, elle souriait, les yeux et l'esprit comme tournés vers son passé et son récit. Son silence dura un long moment avant que, comme sortant d'un rêve, elle regarda les personnes présentent autour d'elle.

Excusez moi. Dit-elle, C'est tellement douloureux et à la fois un tel soulagement que je ne sais plus …. Je ne sais plus …. elle soupira et repris son récit. La façade avait disparue et la rue s'était même ouverte sur les cachots du niveau inférieur. C'est alors que je la vis enchaînée, ou plutôt entravée par des fers. Elle semblait comme morte mais quand j'ai réussit à me glisser auprès d'elle j'ai vu qu'elle était vivant, faible, sale mais vivante. Je l'ai lavée comme j'ai pu ai enlevé ses entraves qui n'étaient maintenues que par un fer qui fermait les anneaux de ses poignets et chevilles. J'ai ensuite cherché des vêtements et en ai trouvé dans une pièce qui devait être une sorte de coffre fort mais que les secousses du tremblement de terre avaient éventrée. J'y ai trouvé des vêtements de belle facture, des pierres précieuses, des armes de qualité et de l'or. Je me suis servi vite, très vite et juste au moment de quitter la pièce j'ai trouvé un arc comme en porte les guerriers qui protègent les caravane, je l'ai emporté avec son carquois. J'ai habillé Lisbeth en utilisant une belle robe de soie et de jotung puis je l'ai entraînée vaille que vaille, remonté la pente à travers les gravats, puis dans les rues encombrées de morts, de blessés et de tout ce que les immeubles alentours avaient répendus en s'ouvrant. Lisbeth était parfois consciente, parfois absente et je ne sais pas trop ce qu'elle a comme souvenir de ce moment. Après plus d'une demi heure d'effort nous sommes parvenue sur la grande place qui donnait sur le port, juste au moment où des escarbilles par milliers arrivèrent de nouveau avec le vent. Nous nous sommes jetés avec des dizaines de personnes dans l'immense fontaine qui trônait au milieu de la place et qui, miraculeusement coulait toujours et lançait comme par défi son grand jet vers le ciel qui s'obscurcissait toujours plus. Il y avait des escarbilles incandescentes partout et j'ai du les braver pour chercher quelque part de quoi nous protéger j'ai confié Lisbeth, qui buvait sans discontinuer tout en se lavant abondamment, à de jeunes filles tout aussi perdues que nous. J'ai cherché dans tous les magasins plus ou moins effondrés de la place et finit par trouver un atelier où l'on fabriquait des tentes et des vêtements de feutre qui servent à protéger des nuit glaciale des déserts ceux qui s'y aventurent. J'ai pris tout ce que je pouvait emporter pour Lisbeth et moi mais aussi pour ceux qui comme nous s'abritaient des braises dans la fontaine, bottes, capes, couvertures tapis de tentes. Arrivée à la fontaine j'ai tout donné sauf deux paires de bottes et un vaste tapis de sol.

Tout à son récit Drusila regardait dans le vide vivant de nouveau les épreuves traversées, elle était maintenant intarissable et semblait ne plus vouloir s’arrêter avant d'avoir terminé son récit.

- Remerciant les jeunes filles je les aient bien équipées mais elles ne voulurent plus se séparer de Lisbeth et de moi, elles étaient esclaves dans une famille riche, bien traitées mais maintenant livrées à elles mêmes elles ne voulaient risquer d'être livrées à tout ce qui se faisait de pire dans cette ville d'autan que les pillages alentour commençaient. Nous sommes partie toutes les quatre droit vers le port pour tenter de retrouver Urbanh. A ce moment je n'avais aucun espoir de le trouver car des centaines de gens s'étaient rués vers le port et ses navires dans l'espoir d'en réchapper. Pourtant, il était la mais plus sur la petite barque à voile, sur un de ses navires rapides qui faisaient du cabotages, de la contrebande voire de la piraterie les long des côtes et jusque vers l’île de l'espérance au sud de Falania. Il fit signe à l'équipage qui s'approcha au mieux puis envoya une barque nous prendre, tandis que le flux des fuyards semblait s'être tarit. Nous fumes rapidement à bord et à peine le temps d'embarquer que la barque fut hissée sur le flanc du navire et les voiles larguées. Le vent de terre favorisa notre sortie du port. La ville elle était en proie aux flammes et de ce que je sais c'est qu'elle n'a toujours retrouvée sa puissance d'antan. Pour ma part j'estime que cela est bonne chose car cette citée faisait régner la terreur sur une zone bien trop grande et était devenue une menace pour tous y compris pour Falania. Notre traversé vers l’île de l'espérance a durée environ un mois avec de courtes escales pour se ravitailler. Delà nous avons accostés sur l'une des petites îles qui entourent celle de l'espérance, la où j'avais une petite maison et un jardin donnant sur une anse abritée des vents et des grosses mers. Nous y avons passés quelques mois, Urbanh qui avait décidé de changer de nom pour celui de Thon de Zele et que vous connaissez, les deux jeunes filles, Lisbeth et moi. Les jeunes filles sont restées dans cette maison que je leur ai donné, nous correspondons toujours. La suite vous la connaissait mis à part le fait que ce sont elles qui ont aidé et formé Lisbeth à pas mal de tache et l'on décidé à utilisé l'arc que j'avais trouvé à Touaille. Il se trouve que c'était celui de son père. Puis c'est avec leur aide que j'ai mis au point l'histoire de la barque.

Elle se tut, épuisée

- Vous savez tout maintenant. Suite à ces événements, j'ai rendu compte à la garde Falaniènne sauf pour Lisbeth et je n'ai plus eu de contact avec eux sauf celui dont j'ai parlé au début de mon récit.

Un silence lourd fit place au flot de paroles de Drusila. Olaf regardait sa femme comme s'il la découvrait pour la première fois. Son visage exprimait un mélange de tristesse, d'admiration et même de fierté.

- Je vous ai écouté Drusila dit Eowyn sur un ton neutre. Le garde que vous n'avez peut-être pas remarqué viens de m'apporter des nouvelles portées par Tranchemont. Ces nouvelles concerne Lisbeth.

Tous le monde resta en suspend attendant la suite, chacun avec une attente particulière, Drusila en tremblant, Olaf avec un léger sourire, confiant tandis que les parents de Gwalchaved ne laissaient rien paraître.

- Elle va bien très bien même puisqu'elle a retrouvé la vue. Mais, … Pas seulement, elle a retrouvé son passé. Elle allait continuer quand Olaf se précipita vers son épouse, celle-ci venait de s'évanouir.

Quelques instants plus tard, Drusila, étendu sur un large guéridon, repris conscience Issandre lui faisant sentir ce que communément on appelait des sels et dont l'odeur puissante avait comme pouvoir de ramener à eux ceux qui par trop d'émotion ou de douleur avaient perdu connaissances. Elle regarda autour d'elle, sourit faiblement à Issandre et tendis la main vers son mari qui se précipita pour la prendre.

- Excusez moi, dit-elle, mais je me suis tellement investit pour que ce que vous m'apprenez arrive, et puis tout ce passé qui ressurgit alors que je le croyait définitivement disparu.

- Ne vous excusez pas Drusila, répondit Eowyn, Je comprends que tout cela vous embarrasse, mais vous auriez du en parler à tous des que nous nous sommes connus. Les souvenirs de Lisbeth corroborent les vôtres. Cependant, vous comprendrez qu'étant ici je ne puisse vous laisser retourner dans le reste du pays, les gens de l'usurpateur on des manières pour faire parler leurs ennemis …. Vous ne savez rien et ce que vous savez ne leur apportera rien, mais je ne vous souhaite pas le malheur de les rencontrer. S'il advenait que je sois tuée au combat ou que je doive de nouveau m'exiler, vous êtes ici en lieu sur et vous pourrez continuer vos activités et Olaf en apprendre un peu plus sur l'art des forgerons de Qeenn. Ce soir je ne serai pas des vôtres car bien des taches m'attendent, vous êtes mes hôtes même si je ne reparais plus. Cela personne ne s'y opposera c'est la loi de celui qui règne sur cette citée..

Sans attendre Eowyn fit demi tour. Olaf et Drusila, qui avait encore du mal à revenir à la réalité, se regardèrent sans trop comprendre ce que Eowyn avait voulu dire.

- Ne soyez pas inquiets dit Fear-Gala, Vous n'êtes pas prisonniers si c'est ce que vous craignez. Dans quelque temps il faudra que nous livrions combat à celui qui depuis tant d'années fait régner la terreur sur ce pays. Ses forces sont grandes mais il ne connaît pas les nôtres, il a des espions partout, même chez nous, peut-être même ici, dans les murs de Qeenn, mais il est de notre devoir, pour l'instant, de le laisser croire qu'il sait tout. Le jour viens où une seule bataille décidera,et où tout ce qu'Eowyn a mis en œuvre devra porter ses fruits. Nous n'avons pas toujours été en accord elle et moi, mon fils et moi, mon épouse et moi, ni même ceux qui vivent ici ou ses alliés avec elle. Pourtant elle n'a jamais imposé quoi que ce soit à qui que ce soit, elle a su convaincre non pas seulement avec des paroles, non mais par la démonstration. Elle ne s'est jamais trompé de voie, jamais, pourtant le chemin était étroit et même parfois inexistant. Pourtant elle est passée, comme quand elle a décidé que pour notre sécurité à tous il fallait qu'elle s'exile, l'archer m'attends disait-elle et l'archer en effet l'attendait qui ne le savait pas lui même. Elle a trouvé l'archer et ce dernier sait maintenant ce qui lui faut faire.

Si Olaf parut soulagé, ce ne fut pas le cas de Drusila qui restait prostrée et semblait ne pas s'être totalement allégée du poids de ce qu'elle savait.

elle leva la main et dit : - L'archer n'est pas l'archer car Lisbeth n'est pas lisbeth, du moins pas toujours.

Les personne présentes dans la salle se regardèrent. La citée ce fut elle effondrée que leurs effarement ne fut pas plus grand.
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Re: Les plaines de Blanchepierres

Postby Eogwal » Sat 11 Aug 2018, 20:30

Les manœuvres sur la reul a deas furent menées de manière à ce que le navire reste le plus longtemps possible avec le soleil dans le dos. Le vent étant favorable et les nuages des îles violentes nombreux et au ras de l'eau, le navire fila sur ses adversaires en moins de deux heures. Il put se rapprocher et sortir des nuages à trois cent mètres de l'une des galéasses qui avait pris la nave par le travers avant et l'avait éperonnée. La deuxième galéasse avait tenté d'aborder la nave du côté opposé, mais les deux busses s'étaient liées entre elles et portées sur le flanc de la nave pour la protéger de l'éperonnage. De fait, une des buses était largement éventrée et gîtait fortement sur bâbord, l'éperon de la galéasse profondément enfoncé dans son flanc.

Les équipages des deux buses s'étaient regroupés sur celle encore intacte et luttaient pour ralentir l'abordage des gens de Thios, aidés par une poignée d'archers qui tiraient de la galéasse sur les assaillants. Pourtant, si les équipages des buses se battaient avec un grand courage sachant qu'au mieux ils seraient esclaves, ils n'étaient que des gens de mer peu aguerris au métier de soldat, surtout devant des hommes dont le combat étaient le métier depuis leur plus jeune âge.

Le commandant de la nave avait donné ordre de mettre le feu à la busse qui coulait lentement, empalée qu'elle était par la galéasse, en espérant que celui-ci se propagerait au navire pirate. La seconde busse trancha ses liens d'avec le navire qui avait plus de la moitié de son équipage, gagné par le feu et l'eau. Le reste de l'équipage avait abandonné le bord avec quelques blessés qui pouvaient se mouvoir, les papiers du bord et une part non négligeable de la cargaison de tissus rares, d’orfèvrerie et d'armes de qualité en provenance de Dahl libh ov vhia.

Côté bâbord de la nave, la situation était donc pour l'instant satisfaisante compte tenu de l'action désespérée des buses dont la survivante continuait à protéger son flanc tout en transférant sa cargaison, de même nature que celle de sa consœur ainsi que les survivants de l'équipage du navire abandonné. La galéase de Thios battait en arrière avec toute la vigueur de ses trente-cinq rangs de rames en tentant de libérer son éperon des flanc de la buse qui flambait et coulait. Cela prendrait la moitié d'une heure pour qu'ils y parviennent et les éloignerait d'autant du combat.

C'est ce moment que choisit l'autre galeasse pour lancer un assaut puissant sur la nave la poussant par le travers et lui faisant perdre l'avantage du vent ainsi que la protection de la buse en amenant le flanc tribord vers l'autre galéasse. Lourdement armés, les pirates de Thios se lancèrent à l'abordage avec une fougue telle qu'elle balaya d'un seul élan les défenses tribord de la nave.

La reul a déas entra à son tour en action, ses archers envoyant sur la galéasse de tribord volée de flèches sur volée de flèches. Cette attaque ne fut pas perçue par les assaillants mais par les rameurs dont une quinzaine furent tués ou blessés sans comprendre comment. Dans les instants qui suivirent le navire amena une partie de ses voiles et vint se poster à la poupe de la galéasse, permettant aux trente-quatre combattants qu'elle portait de passer sur le navire adverse. Puis la reul a déas se remit à la voile, gardant à son bord une dizaine d'archers et les servants des scorpions. Sa route la porta vers la seconde galéasse qu'elle entreprit de martyriser à moins de cent mètres par des volées de flèches enflammées par de la naphte ainsi qu'avec les deux scorpions.

Sur la galéasse prise d'assaut par les hommes de la reul a déas, ce fut la consternation chez les rameurs qui ne sont nullement esclaves, mais tous pirates et rament à tour de rôle dans l'équipage. Cependant , si la moitié d'entre eux étaient tombés sous les flèches et l'assaut furieux qu'ils venaient de subir, le reste se groupa rapidement à la proue et constitua un groupe redoutable, aussi important que celui qui les assaillaient.

Allez ! Hurlèrent Gwalchaved et Umbarth, allez ! hurla Bodica allez ! Hurla le mestre d'équipage qui commandait aux hommes de la reul a déas. La mêlée fut furieuse, le sol bougeait sur la mer, partout s'entendaient les cris des hommes qui s'encourageaient, tuaient, mourraient. Le sang déjà faisait des rigoles et le fracas des armes seul surmontait celui des cris. Les pirates de Thios s'encourageaient l'un l'autre et se jetaient en avant avec une fougue et une fureur extrêmes, dans un total mépris du danger. Gwalchaved et Umbarth étaient tous deux blessés, quoique légèrement, plusieurs des hommes de Bodica étaient hors de combat ainsi que dans l'équipage d'assaut de la deus a déas. Mais ce furent cinq ou six d'entre eux qui, ayant gardé leurs arcs, permirent à l'abordage de réussir. Se portant en retrait, ils clouèrent à la galéasse à très courte distance tous ceux qui tentaient d'organiser la résistance, et en un quart d'heure d'une mêlée furieuse, plus d'une vingtaine de pirates supplémentaires furent mis hors de combat. Sur la dizaine encore indemnes, la moitié se jeta à la mer, les autres, dans l'impossibilité de faire de même, déposèrent les armes. Ils furent dépouillés, liés entre eux à des planches et accrochés à une vergue de manière à ne pouvoir tenter de se libérer. Trois des hommes de Bodica ne pouvaient reprendre le combat ainsi que cinq de la reux a déas, les autres, burent à longs traits dans une barrique d'eau sur le pont de la galéasse et montèrent à l'assaut de la nave. Le spectacle qu'ils y trouvèrent était dantesque.

La reul a déas continuait à porter le feu et la mort sur l'autre galéasse, cependant cette dernière avait réussit à se libérer de la busse dont ne subsistait hors de l'eau que sa proue qui s'enfonçait rapidement. La galéasse bien commandée et en péril se porta en avant de toute la vigueur de ses soixante dix rames, les rameurs morts ou blessés remplacés par l'équipage d'assaut. La reul a déas, qui avait perdu beaucoup de vitesse, fut accrochée, mais l’énergie de son capitaine et de son barreur sauvèrent la situation, la barre à bâbord toute sauva le navire qui tourna littéralement autour du navire adverse tout en prenant de la vitesse, permettant aux deux scorpions de lancer presque bord à bord deux pots de naphte enflammés. Le naphte gluant se répandit sur le pont de la galéasse et avec lui le feu, la reus a déas n'attendit pas la suite et fit voile vers la nave tandis que ses archers continuaient de lancer des traits enflammés sur la galéasse dont l'équipage n'avait plus d'autre choix que d'abandonner toute forme de combat pour ne plus penser qu'à sauver le navire.

Sur la nave c'était la désolation, le pont était jonché de morts et de blessés. L'équipage pirate, crâne rasé et vêtu d’oripeaux multicolores sous leurs armures légères, avait acculé ce qui restait de l'équipage de la nave et de la buse coulée sur la poupe, et l'on se battait furieusement à la pique, à l'esponton, à la hache, au sabre ou encore à la dague. Par vague ne reculant que pour se reformer, les pirates ne laissaient aucun répit à un adversaire qui, bien que courageux, baissait pied à mesure que les hommes tombaient dans leurs rangs. Les pirates aussi avaient laissé du monde sur le pont mais là où il en tombait un, trois tombaient en face. Il n'était que temps pour les hommes de la reus a déas de se lancer à l'assaut.

Les nuages s'étaient levés et le soleil commençait à frapper durement, faisant monter autour des combattants l'odeur métallique du sang et celle, écœurante, des viscères répandus et des excréments que la mort et la peur libèrent. La troupe de la reul a déas s'élança tandis que surgissaient à bâbord une quinzaine d'hommes de la buse toujours accrochée au flanc bâbord de la nave. Voyant la galéasse qui les avait assaillis en feu, les hommes s'étaient regroupés et avec courage étaient montés par le flanc de la nave, et se ruaient en désespérés sur le flanc des pirates. Ceux-ci, surpris de voir ces homme surgir d'on ne savait où au moment où ils se reformaient, restèrent un moment interdits, puis derrière des cris féroces retentirent tandis que des flèches pleuvaient sur eux. Se retournant ils virent une grosse vingtaine d'hommes armés et équipés en soldats de métier se ruer sur eux, le flottement dans leurs rangs s'accentua et c'est le moment que choisit le commandant de la nave gravement blessé et soutenu par son pilote pour commander la charge. Emportés par la joie d'être sauvés miraculeusement, ils percutèrent avec une violence inouïe les pirates qui dans l'instant étaient assaillis de trois côtés.

Au premier choc, ils perdirent dix à douze des leurs, mais les autres se ruèrent sur ceux qu'ils considéraient comme les plus dangereux, la troupe de la reul a déas. Gwalchaved fut assaillie par un géant barbu et velu comme un ours, portant une carapace de garkull comme casque, une targe de chêne et une hache. Gwalchaved n'eut que le temps de se déporter, lui accrochant la jambe, de le faire basculer sur le pont. Mais l'autre se remit à moitié debout bin que Gwalchaved le tienne à la gorge. Le géant, une main sur le bord du casque de Gwalchaved, tentait de lui relever la tête pour lui porter à la gorge un coup de la dague qu'il avait saisie, ayant lâché sa hache dans la chute. Une main armée d'un large poignard passa sous la gorge du pirate et l'envoya rejoindre ses ancêtres. Gwalchaved se releva poisseux du sang du pirate et n'eut que le temps de pousser Umbarth, qui venait de l'aider, sur le côté et de projeter son épée en avant, déviant un coup d'esponton destiné aux reins de son sauveur. Son épée glissa de l'esponton, fut déviée par l'intérieur de la coudière et s'enfonça profondément sous le plastron de cuirasse de celui qui lui faisait face. Gwalchaved n'avait pas eu le temps de remercier son sauveur qu'il le sauvait à son tour. Ils se regardèrent, se sourirent brièvement et se jetèrent côte à côte dans la mêlée, relevant au passage Bodica blessée à un genou. Le mestre d'équipage, une flèche traversant ses deux joues, luttait comme un furieux les dents serrées.

Au bout d'une demi heure de cette lutte folle, les derniers pirates tombèrent. Alors le bruit cessa et dans un silence irréel les survivants se regardèrent, certains couchés, d'autres à genou, tous plus ou moins blessés, d'autres, blêmes, mortellement blessés ou morts mais que la presse tenait encore debout, appuyés contre leurs voisins.

A bâbord la galéasse en feu était désemparée, abandonnée par son équipage qui pour sa majorité avait sauté dans les flots, était sur le point le point de sombrer. Le combat avait duré une heure en tout et pour tout, mais il avait été si violent que chacun était épuisé comme s'il avait combattu une journée entière. La nave avait perdu la moitié de son équipage de quatre-vingt hommes ainsi que les busses, soit vingt-cinq morts ou blessés supplémentaires. Sur les trente-quatre femmes et hommes de la reul a déas qui étaient monté à l'abordage, onze étaient morts ou mourants et quinze blessés dont Gwalchaved, Bodica, le mestre d'équipage et Umbarth. Ils cherchèrent de longues minutes Avilha avant de la découvrir allongée entre trois pirates, une plaie à la tête. Elle vivait et portait deux autres blessures légères aux bras, son armure de cuirs wyrvenes et vargarde était criblée de coups mais l'avait sauvée. Elle devait revenir à elle le lendemain, la fatigue extrême plus que le coup à la tête l'ayant plongée dans un sommeil sans rêve de plus de quinze heures. Les pirates qui, équipages d'assaut et rameurs compris, comptaient environ trois cent hommes, était réduits à une centaine d'homme plus ou moins blessés en grande partie à cause du feu, des flèches et de nombres de noyés de la galéasse en feu qui tenait toujours la mer et ressemblait à un brûlot à la dérive.

La journée du lendemain fut consacrée à répartir les blessés sur la nave et la reul a déas, mais aussi à récupérer, sur la galéasse dont la coque subsistait et sur celle quasi intacte fichée dans le flanc tribord de la nave, un riche butin qui fut partagé entre tous y compris la part de chaque marin mort ou qui ne survivrait pas et qui serait donné à leurs familles, plus un tiers de part pour le deuil. Gwalchaved donna sa part pour les mort et les blessés des gardes et éclaireurs. La galéasse fut dégagée du flanc de la nave et le trou sur le flanc colmaté. La galéasse en bon état attachée à l'arrière de la reul a déas avec un petit équipage de manœuvre.

Les survivants et les blessés sans gravité des deux galéasses furent attachés et enfermés au fond de la nave dont les cales étaient vastes. Les pirates morts furent jetés à la mer tandis qu'un linceul bleu fut cousu autour du corps des autres avant d'être, dans le recueillement et après quelques paroles pour chacun, remis à la charge des flots.

Le surlendemain les quatre navires prirent la route des îles dans l'ombre. Le sort des pirates était scellé, sur les sept navires qu'ils avaient capturé puis coulés quatre appartenaient aux îles dans l'ombre et comme ils n'avaient pas fait de prisonniers, ils pourraient s'estimer heureux si il survivaient pour devenir esclaves. Le peuple qui habitait les îles dans l'ombre n'étaient pas pirates mais pêcheurs et cultivateurs pour l'essentiel, mais leurs îles enfermant bois et minéraux rares ils avaient du apprendre à défendre ces richesses et leur réputation de combattant les protégeaient depuis longtemps d'intrusions ennemies d'autan que le parage sombre des îles n'encourageait personne à s'y risquer autrement que fortement armé et en ayant à bord des cargaisons de valeurs.

Jusqu'à ce jour les îles dans l'ombre étaient resté neutre pourtant Gwalchaved avait bon espoir de les amener à prendre parti. Les pirates prisonniers ne seraient pas de trop à tenter de les persuader.


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